🔥 Les essentiels de cette actualité
- Découvrez l’entretien exclusif de Nicolas Stoquer avec Alexandre Douguine, philosophe russe influent, sur la recomposition mondiale en pôles civilisationnels.
- Analyse de l’effondrement du modèle globaliste et de l’élite transatlantique qui s’accroche au pouvoir malgré la décomposition.
- Comprenez comment la Russie s’impose comme acteur central d’un ordre multipolaire et comment l’Europe reste piégée entre deux mondes.
- Explorez l’alternative d’une Europe continentale souveraine, gaulliste, de l’Atlantique à l’Oural, pour survivre face à la vassalisation.
Le 17 mai à 20h, Nicolas Stoquer vous dévoile son entretien exclusif tourné en Russie avec Alexandre Douguine !
Alexandre Douguine est un philosophe et stratège russe, considéré comme l’un des penseurs géopolitiques les plus influents de la Russie contemporaine. Théoricien du néo-eurasisme, il rejette le modèle libéral occidental et défend un ordre mondial multipolaire fondé sur des blocs civilisationnels autonomes. Alexandre Douguine plaide pour une Europe continentale souveraine, alliée à la Russie, face à l’hégémonie atlantiste.
L’effondrement du pôle globaliste
Le monde unipolaire dominé par l’axe américano-européen n’est plus. Ce système, imposé depuis la fin de l’URSS, reposait sur une hégémonie idéologique, technocratique et militarisée incarnée par une élite transatlantique. Cette élite, libérale, interventionniste, post-nationale, a imposé un modèle unique fondé sur la dérégulation, l’effacement des frontières, l’universalisation des valeurs occidentales. Mais ce modèle est en décomposition rapide.
La fracture américaine a précipité la fin de cette domination. Le surgissement du trumpisme, l’émergence d’une droite enracinée, la crise du système démocrate ont désarmé l’appareil globaliste de l’intérieur. L’Europe, laissée orpheline, continue à singer cette logique sans comprendre qu’elle repose désormais sur du vide. Les symboles du globalisme — Davos, Bruxelles, l’OTAN — sont devenus des reliques d’un ordre mort.
L’Ukraine, dans cette configuration, est le dernier bastion sacrificiel. Utilisée comme levier contre la Russie, elle devient le terrain de survie d’un appareil idéologique désespéré. L’objectif n’est plus la victoire, mais la prolongation de l’illusion. Les élites européennes, loin de comprendre le basculement mondial, s’accrochent à leurs postes en niant la réalité historique. Elles ne dirigent plus : elles occupent.
La recomposition en pôles civilisationnels
Un basculement fondamental s’est opéré : le monde se restructure selon des logiques civilisationnelles. L’ère des blocs idéologiques cède la place à une mosaïque de pôles enracinés dans l’histoire, la culture et la souveraineté des peuples. Chine, Inde, Russie, monde islamique, Afrique, Amérique latine : ces zones affirment désormais leur droit à l’existence autonome.
Le schéma de domination unipolaire est remplacé par une géopolitique du pluralisme vertical, où chaque entité définit ses intérêts à partir de sa mémoire, de ses traditions et de son territoire. La légitimité ne découle plus d’une validation occidentale, mais d’une cohérence interne. Ce changement modifie radicalement les alliances, les conflits, les ambitions.
La Russie s’impose comme un acteur central de cette recomposition. Non-alignée, elle structure une vision eurasienne, multipolaire, enracinée dans la tradition orthodoxe, l’héritage byzantin et l’horizon impérial. Elle refuse la soumission à un ordre post-historique. Elle revendique l’histoire comme champ de bataille, le sol comme ancrage, la culture comme arme géopolitique.
L’Europe piégée entre deux mondes
L’Europe reste aujourd’hui un terrain occupé. Entre l’Atlantisme qui l’étouffe et l’autonomie qu’elle refuse d’assumer, elle est l’espace le plus fragile de la recomposition mondiale. Elle ne sait plus qui elle est, ni ce qu’elle défend. Son identité a été diluée, son pouvoir confisqué, sa population tenue à l’écart des choix fondamentaux.
L’élite européiste, alignée sur les restes du globalisme, refuse d’admettre l’effondrement de son modèle. Elle soutient Zelensky, diabolise la Russie, méprise les résistances nationales. Elle croit encore imposer l’universalité de son paradigme alors qu’il ne convainc plus personne, même en son sein. Cette surdité stratégique prépare l’effacement total du continent dans les affaires du monde.
Pourtant, des peuples d’Europe résistent encore. Une mémoire souterraine subsiste : celle d’une Europe des nations, d’un continent enraciné dans la culture gréco-romaine, chrétienne, humaniste. Ce socle oublié pourrait redevenir le point de départ d’un réveil politique. Mais il faudra pour cela briser le pouvoir des technocraties, des médias et des élites corrompues qui verrouillent l’avenir.
Vers une Europe continentale souveraine
Une alternative existe : celle d’une Europe continentale, gaulliste, souveraine. Une Europe capable de rompre avec l’OTAN, de retrouver son autonomie militaire, énergétique, diplomatique. Une Europe de l’Atlantique à l’Oural, qui reconnaît la proximité civilisationnelle entre les peuples européens, y compris avec la Russie. Cette option, longtemps marginalisée, devient la seule voie réaliste de survie.
Le modèle continental implique un recentrage stratégique. Il s’agit de cesser d’être un appendice de Washington, un sous-produit de la mondialisation. Il faut refonder l’Europe sur ses racines profondes, redonner un rôle politique aux peuples, restaurer la verticalité du pouvoir. Ce projet n’est pas passéiste : il est révolutionnaire, dans le sens le plus politique du terme.
Mais cette Europe reste à bâtir. Elle n’émergera que si un bloc social, culturel, intellectuel, ose rompre avec les forces en place. Il faudra affronter la caste globaliste encore au pouvoir, dénoncer son illégitimité, construire des coalitions nationales à l’échelle du continent. Ce combat est vital. L’alternative, c’est l’effacement définitif ou la vassalisation permanente.
Restaurer la tradition comme acte géopolitique
La racine du problème est identitaire. Le globalisme n’est pas seulement un système politique, c’est un projet de désintégration culturelle. Pour s’en libérer, chaque peuple doit retrouver son essence. Cela implique un retour à la tradition, non pas comme folklore, mais comme matrice politique, comme ancrage civilisationnel. Ce processus est déjà engagé ailleurs : en Russie, en Inde, en Chine.
L’Europe, si elle veut survivre, doit rompre avec son déracinement volontaire. Elle doit relire son histoire non pas avec honte, mais avec exigence. Le temps est venu de purger l’aliénation, d’assumer la césure historique avec le globalisme, de reconstruire une mémoire active. La tradition n’est pas le passé : c’est la fidélité à une origine qui donne sens à l’avenir.
La westernologie, en tant qu’étude des modalités d’occidentalisation, devient un outil stratégique. Elle permet de comprendre comment les peuples ont été soumis, comment ils peuvent se libérer. Elle éclaire la bifurcation civilisationnelle : ceux qui retournent au tronc commun se rapprochent, ceux qui défendent l’Occident actuel s’éloignent de leur propre origine. La réconciliation européenne passera par ce retour aux sources.
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