Le 30 mai à 19h, Franck Pengam, fondateur de Géopolitique Profonde, était l’invité de RT pour livrer un témoignage frontal, sans filtre, de son retour du Donbass, où il a passé plusieurs jours au plus près des civils, des ruines et de la ligne de front.
Franck Pengam, analyste géopolitique et expert en métaux précieux, est le fondateur de Géopolitique Profonde et de la chaîne YouTube GPTV. Spécialiste des crises économiques et de la dédollarisation, il propose des analyses indépendantes sur les BRICS et l’effondrement financier mondial. À travers sa revue et ses émissions, Géopolitique Profonde s’affirme comme un contrepoids aux discours médiatiques dominants, offrant une vision sans concession des enjeux géopolitiques actuels.
Le terrain pulvérise le récit occidental
Revenir du Donbass, c’est ne plus jamais voir le monde de la même manière. J’ai passé cinq jours à Donetsk, j’ai visité Lougansk, Marioupol, j’ai écouté, j’ai regardé, j’ai respiré l’air de la guerre. Ce que j’ai vu détruit le narratif occidental d’un revers de main. Il faut y aller pour comprendre. Une fois sur place, plus rien ne tient. Les discours de plateaux télé, les analyses géopolitiques à distance, tout s’effondre devant la réalité des familles qui vivent sous les bombes depuis 2014.
Depuis cette date, les populations russophones du Donbass subissent des attaques continues. Ces gens n’ont pas choisi la guerre. Ce sont des civils, bombardés par leur propre gouvernement. Et ce que je vous rapporte, ce sont leurs mots, pas une interprétation. J’ai vu des immeubles dévastés, des mémoriaux de guerre, j’ai interviewé des habitants brisés mais debout. Le message est clair : ils sont russes de cœur, de langue, de culture. Il n’y a pas d’ambiguïté. Et ce qu’ils veulent, c’est la paix. Pas un retour à Kiev. Pas une négociation sur leur identité. Juste la fin des tirs, des drones, des missiles. Et ils remercient la Russie de leur avoir tendu la main.
Une population sous pression permanente
La guerre n’est pas une abstraction. À Donetsk, on vit à vingt kilomètres de la ligne de front. Chaque nuit, le danger rôde. Un drone a frappé une maison voisine de mon hôtel. Les gens vous disent qu’ils vivent normalement, mais ils vivent dans la tension, dans l’anticipation du prochain impact. Les rues peuvent être minées. Les enfants vont à l’école en regardant le ciel. Et malgré tout, ils avancent. Ils étudient, ils travaillent, ils aiment.
Ce qui m’a le plus marqué, ce sont ces jeunes de 18 ou 20 ans. Ils n’ont connu que la guerre. Ils vivent avec un couvre-feu, avec la peur, mais aussi avec une détermination farouche. Leur quotidien est un acte de résistance. Ces gens ne veulent plus d’illusions. Ils savent ce qu’ils ont perdu, ce qu’ils veulent préserver. Ils ne cherchent pas la confrontation, ils cherchent simplement à exister sans que leur vie soit dictée depuis Kiev ou Bruxelles. Leur attachement à la Russie n’est pas idéologique, il est vital.
Une fracture médiatique assumée
Avant d’y aller, je connaissais déjà les grandes lignes. Mon travail dans les médias m’a permis de déconstruire le discours unipolaire qui domine en Europe. Mais être sur le terrain, c’est autre chose. Ce que j’ai vu confirme tout : l’Occident ne veut pas comprendre. Il a décidé que la guerre avait commencé en 2022, point final. Toute personne qui s’éloigne de cette version officielle est aussitôt cataloguée, marginalisée. On ne débat plus, on exclut.
En Russie, j’ai parlé avec Margarita Simonian, avec des sénateurs, avec des cadres du Parti communiste. Tous assument leur position. Ils n’attendent plus rien de l’Occident. Les sanctions ont renforcé leur autonomie. Le pays se tourne vers l’Eurasie, et c’est irréversible. Il y avait autrefois une admiration mutuelle entre la France et la Russie. Aujourd’hui, cette relation est fracturée. Les Russes ne s’en cachent pas : ils avancent sans nous.
Ce que je ramène de ce voyage, c’est une parole interdite dans les médias français. Ce ne sont pas les Russes qui ont imposé ce conflit. Ce sont les populations du Donbass qui ont, dès 2014, demandé leur rattachement à la Russie. La Crimée l’a obtenu rapidement. Le Donbass, lui, a été abandonné. Ce que j’ai vu, ce sont les conséquences de ce refus de les écouter. Je ne fais pas de politique. Je rends compte. Je donne la parole à ceux qui vivent la guerre. Et leur voix, aujourd’hui, crie dans le vide occidental.
IMPORTANT - À lire
Pour aller plus loin que les discours médiatiques dominants, découvrez notre revue papier mensuelle. Chaque mois, nous vous proposons des analyses approfondies sur les enjeux géopolitiques actuels, sans filtre ni concession. Plongez au cœur des réalités du terrain, loin des narratifs occidentaux.
Accédez à une parole interdite dans les médias français. Notre revue vous offre un regard unique sur les conflits, les crises économiques et les bouleversements mondiaux. Grâce à des témoignages exclusifs et des expertises pointues, vous comprendrez mieux les défis de notre époque.