🔥 Les essentiels de cette actualité
- Israël mène une guerre messianique pour le Grand Israël, de l’Euphrate au Nil, visant à refaçonner le Proche-Orient selon des récits eschatologiques.
- Le génocide palestinien est une purification identitaire, effaçant une lignée autochtone descendant des anciens Hébreux, pour réaliser une prophétie.
- Depuis octobre 2023, les images de Gaza brisent le consensus moral d’Israël, révélant une barbarie technocratique et un régime d’apartheid.
Le 1er juin à 9h, Youssef Hindi et Pierre Antoine Plaquevent sont les invités du Libre Journal de Géopolitique Profonde animé par Nicolas Stoquer assisté par Lara Stam.
Youssef Hindi est écrivain, chercheur indépendant et historien de l’eschatologie messianique. Ses travaux de recherches sont tournés principalement vers l’étude des origines des idéologies modernes, de leur évolution et leur influence sur la politique et la géopolitique contemporaines. Il a récemment publié son dernier ouvrage, co-écrit avec Pierre-Antoine Plaquevent « Israël et la guerre mondiale des religions : Géopolitique et millénarisme. »
Pierre-Antoine Plaquevent est un essayiste français, expert en géopolitique et en stratégies d’influence des élites mondiales. Il est reconnu pour ses ouvrages sur la manipulation et la réingénierie sociale orchestrée par les élites globalistes.
Une guerre messianique pour le Grand Israël
La guerre que mène Israël au Proche-Orient dépasse de loin les simples enjeux géopolitiques ou sécuritaires. Elle s’inscrit dans une vision messianique radicale, portée à la fois par une élite sioniste et par ses soutiens évangélistes dans le monde anglo-saxon. L’objectif final : la réalisation du Grand Israël, de l’Euphrate au Nil, telle que définie dans les textes talmudiques et kabbalistiques.
Cette entreprise implique une refonte complète du Proche-Orient, appuyée par des cycles de violence régénératrice, justifiés par des récits eschatologiques puissants. Chaque guerre, chaque purification ethnique, chaque effondrement d’un État voisin est perçu comme un pas vers l’accomplissement prophétique.
Ce messianisme actif ne se limite pas aux frontières d’Israël. Il vise également l’élimination spirituelle et culturelle de l’islam et du christianisme, perçus comme des obstacles à la domination religieuse finale. La construction du Troisième Temple à Jérusalem, projet désormais publiquement revendiqué, accompagnera la reprise des sacrifices sanglants, interrompus depuis 2000 ans.
Cette résurgence du culte ancien, aux confins de l’archaïsme religieux, cristallise une volonté de rupture avec la modernité spirituelle et de rétablissement d’un ordre théocratique millénaire. Le soutien occidental, notamment celui issu du protestantisme messianique, tisse la trame d’un projet commun où la théologie se fait moteur de guerre.
Le génocide palestinien comme purification identitaire
La question palestinienne n’est pas seulement celle d’un conflit territorial. Elle révèle une volonté d’éradication identitaire et mémorielle d’un peuple porteur d’un héritage hébraïque plus authentique que celui revendiqué par l’État d’Israël lui-même.
Nombre d’analyses génétiques et historiques confirment que les Palestiniens, surtout ceux restés sur leurs terres depuis des millénaires, descendent largement des anciens Hébreux. En effaçant les Palestiniens, l’entreprise sioniste cherche aussi à effacer toute trace d’une lignée enracinée, autochtone, qui contredit la narrative coloniale d’un « retour » juif après deux mille ans d’exil.
Ce n’est donc pas un « effet collatéral » de la guerre, mais une volonté fondatrice. Le nettoyage ethnique en cours à Gaza, en Cisjordanie et ailleurs s’inscrit dans une logique d’extermination lente, systémique, et ritualisée. Les massacres, les famines organisées, les privations de soins et d’eau, traduisent une politique d’annihilation méthodique.
Cette obsession pour l’effacement palestinien relève moins de la peur sécuritaire que d’un impératif religieux profond, où l’autre – surtout s’il est porteur d’une vérité historique concurrente – doit disparaître pour que la prophétie se réalise.
L’effondrement du récit victimaire d’Israël
Depuis octobre 2023, l’intensité du carnage à Gaza et la diffusion massive des images de civils mutilés, affamés, piégés sous les bombes ont brisé le consensus moral dont bénéficiait Israël. Le monde découvre, sidéré, une barbarie technocratique, soutenue par les plus grandes puissances occidentales, mais de moins en moins justifiable sur le plan humain. Cette perte de légitimité est une onde de choc pour le sionisme international, dont la force résidait avant tout dans la maîtrise de la narration victimaire issue de la Shoah.
Aujourd’hui, les masques tombent. De nombreux juifs, en Israël comme dans la diaspora, s’interrogent, s’alarment, dénoncent. L’idée même d’un État juif démocratique et moral s’effondre face à la réalité coloniale, raciste et militariste d’un régime d’apartheid assumé. Israël est en train de perdre la guerre de l’image, et avec elle, sa principale arme diplomatique : le monopole de la souffrance historique.
Cette perte de crédit global ouvre une brèche stratégique pour les peuples opprimés, mais aussi un tournant pour les élites sionistes, désormais contraintes à une fuite en avant eschatologique.
IMPORTANT - À lire
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