🔥 Les essentiels de cette actualité
- Laurent Michelon, expert de la relation Chine-Occident, invité du Libre Journal le 20 avril à 9h. Découvrez ses analyses sur Géopolitique Profonde.
- La guerre commerciale entre Trump et la Chine : un affrontement de visions du monde. Trump sous-estime la résilience de Pékin, découvrez pourquoi.
- La stratégie millénaire de la Chine face à l’approche transactionnelle de Trump. Comment Pékin prépare sa riposte et redessine les équilibres mondiaux.
- L’Europe face à ce conflit : entre atlantisme et pragmatisme économique. Comment les capitales européennes naviguent entre Chine et États-Unis.
Le 20 avril à 9h, Laurent Michelon est l’invité du Libre Journal animé par Nicolas Stoquer et Lara Stam, sur Géopolitique Profonde.
Laurent Michelon est un entrepreneur français en Chine qui partage son temps entre Hong Kong et Pékin. Il est établi dans la région depuis plus de 20 ans, où il a travaillé dans la diplomatie culturelle française et pour plusieurs groupes de communication internationaux. Il est l’auteur du livre « Comprendre la relation Chine-Occident ».
Trump face à la Chine : une guerre commerciale sans retour
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine n’est pas un simple bras de fer tarifaire. C’est un affrontement entre deux visions du monde, deux civilisations, deux empires. Donald Trump, croyant pouvoir plier Pékin avec des sanctions douanières, a commis une erreur stratégique majeure.
Comme les néoconservateurs face à Poutine, il a sous-estimé la résilience d’un État forgé par des millénaires de centralisme, d’humiliation surmontée et de reconquête silencieuse. Xi Jinping n’a pas bronché. Il a riposté avec méthode, mobilisé son appareil productif, accéléré ses alliances et renforcé son projet de grande recomposition géoéconomique par la terre : la nouvelle Route de la Soie.
Guerre commerciale Trump Chine : l’illusion d’une victoire rapide
Trump n’a jamais compris la nature du pouvoir chinois. Il a abordé Pékin avec une logique de négociateur, pensant marchander à ciel ouvert des concessions économiques. Il a imposé droits de douane, menacé les multinationales, boycotté Huawei et rêvé de rapatrier les chaînes de valeur.
Mais à l’inverse d’un adversaire occidental, la Chine n’a jamais cédé. Au contraire, elle a préparé sa riposte : rationnement stratégique des terres rares, relocalisation des chaînes d’approvisionnement hors des États-Unis, renforcement du bloc sino-russe. Pékin joue sur le temps long, Trump sur l’impact immédiat. L’asymétrie est totale.
Face à cette stratégie millénaire, l’Amérique s’est révélée fébrile. Boeing vacille, les agriculteurs américains se tournent vers Washington pour des aides d’urgence, et l’électorat ouvrier n’est pas dupe. Derrière les postures viriles, la politique trumpienne apparaît chaotique, sans colonne vertébrale ni vision cohérente de la puissance. Le “Make America Great Again” bute sur la réalité d’un monde multipolaire, où les règles ne sont plus dictées depuis Washington.
Le pari impérial de la dernière chance
Donald Trump n’a pas renoncé à l’hégémonie mondiale. Il tente de la redéfinir. Fini l’empire globaliste, place à l’empire bilatéral, transactionnel, brutal. Mais la Chine ne joue pas ce jeu. Elle construit un contre-empire : infrastructurel, technologique, terrestre. La Belt and Road Initiative contourne les océans dominés par les flottes anglo-saxonnes. Les pipelines, les ports, les chemins de fer créent une géoéconomie alternative, insensible aux blocus maritimes.
L’Amérique, elle, réagit par la force, mais sans plan de reconstruction. Sa stratégie est défensive, dispersée, basée sur l’intimidation. En refusant de reconnaître la fin d’un ordre unipolaire, Trump aggrave les fractures internes américaines et catalyse les alliances de ses adversaires. La Russie, marginalisée depuis 2014, trouve en la Chine un partenaire stratégique. Ensemble, ils redessinent les équilibres du XXIe siècle. Et Trump, malgré sa posture martiale, devient le président qui aura accéléré la perte de l’hégémonie américaine.
L’Europe, spectatrice ou vassale à double face
Coincée entre son atlantisme historique et son pragmatisme économique, l’Europe navigue à vue. Face à la brutalité de Trump, les capitales européennes se rapprochent discrètement de la Chine. Accords commerciaux, investissements croisés, intégration à la Route de la Soie via les Balkans : les signaux sont clairs. L’UE n’a pas les moyens d’un affrontement frontal avec Pékin, ni la volonté de se lier à une Amérique capricieuse.
Mais l’Europe ne rompt pas non plus avec Washington. Elle temporise, espérant une alternance, un retour à une forme de multilatéralisme à l’ancienne. Cette attente trahit une faiblesse stratégique majeure : l’absence de doctrine propre. En refusant de choisir, Bruxelles s’expose à tout perdre. La Chine avance, l’Amérique se replie, et l’Europe tergiverse.
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