🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’opération « Rising Lion » d’Israël vise à déstabiliser l’Iran en infiltrant son appareil d’État et en frappant ses figures clés. Comment cela pourrait-il provoquer une implosion ?
- Le détroit d’Ormuz, point névralgique du pétrole, est la clé de l’Iran pour menacer l’économie mondiale. Quelle serait l’ampleur d’une fermeture brutale ?
- Israël étend son influence au Caucase via l’Azerbaïdjan, isolant l’Iran et encerclant l’Arménie. Quel impact sur les équilibres régionaux ?
- L’effritement de l’Iran affaiblit le Hezbollah et ouvre des opportunités à Israël au Liban, tandis que la France perd son influence. Comment cela redessine-t-il le Levant ?
Le 17 juin à 7h, Sylvain Ferreira, Lara Stam et Alexandre Juving Brunet sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer en direct sur Géopolitique Profonde.
Sylvain Ferreira est un historien militaire français, spécialisé dans l’art de la guerre et son évolution de 1850 à 1945. Il s’intéresse particulièrement à l’impact de l’ère industrielle sur les combattants et a contribué à plusieurs revues d’histoire militaire. Auteur et concepteur de jeux de stratégie, il a récemment publié La bataille de Marioupol : 25 février – 20 mai 2022.
Lara Stam est chroniqueuse et animatrice, passée par Radio Courtoisie avant de rejoindre Géopolitique Profonde et GPTV. Spécialiste des questions de souveraineté et d’indépendance géopolitique, elle décrypte avec un ton incisif les crises internationales et les rapports de force mondiaux. Elle traite notamment des conflits oubliés (Arménie-Haut-Karabagh) et des enjeux multipolaires. Sur GPTV, elle a animé une émission nocturne, « Un Soir avec Lara », et contribue à d’autres formats comme « La Grande émission » sur GPTV et « Le Libre Journal de Géopolitique Profonde » sur Radio Courtoisie.
Alexandre Juving-Brunet est une figure publique connue pour son engagement dans divers mouvements sociaux et politiques. Ancien capitaine de gendarmerie, il s’est fait remarquer par son implication dans des initiatives citoyennes et a été médiatisé pour ses prises de position sur des questions de souveraineté nationale et de résistance civile.
Iran 2025 : un régime infiltré au bord de l’implosion
La mort brutale d’Ebrahim Raïssi n’a pas seulement secoué l’Iran, elle a confirmé une vérité stratégique : l’appareil d’État iranien est infiltré jusqu’à l’os. L’accident d’hélicoptère, présenté comme une tragédie météorologique, porte tous les signes d’un sabotage ciblé. L’ombre israélienne est partout.
Depuis des années, Tel-Aviv mène une guerre silencieuse contre les cerveaux du nucléaire, les généraux des Gardiens de la Révolution, et désormais, les figures politiques. Raïssi incarnait la continuité idéologique du régime. Le frapper, c’est provoquer une onde de choc au sommet, créer la paranoïa, déstabiliser les chaînes de commandement.
Mais la frappe la plus subtile est économique. Les sanctions occidentales ont ravagé les fondations du pays. Une partie de l’élite ne veut plus mourir avec le régime. Des hommes de pouvoir, de finance ou de renseignement, cèdent face aux promesses occidentales : argent, protection, exil doré.
Israël n’a plus besoin de drones pour frapper, il retourne les pions de l’intérieur. Résultat : un système rongé par la corruption, où la loyauté vacille, où les réseaux se disloquent. Le régime tient, mais il est fissuré. Chaque jour, le risque d’implosion augmente.
Le commerce mondial en ligne de mire
L’Iran n’est pas encore à genoux. Son talon d’Achille est aussi sa principale arme : sa géographie. Le détroit d’Ormuz concentre un cinquième du trafic pétrolier mondial. Si Téhéran décide de tout faire sauter, c’est là que ça commence. L’économie mondiale n’est pas prête à encaisser une nouvelle crise logistique.
Une fermeture brutale, même temporaire, déclencherait un choc pétrolier immédiat. Les prix exploseraient, les flux seraient redirigés dans la panique, et le système global entrerait en turbulence. Ce scénario de rupture est entre les mains d’un régime dos au mur, prêt à tout pour ne pas sombrer seul.
Et le message est clair : si l’Occident pense pouvoir renverser la République islamique sans coût, il se trompe. L’Iran peut entraîner avec lui une partie du monde. La Chine, grande consommatrice de pétrole iranien, serait en première ligne.
L’Europe, déjà éreintée par la crise ukrainienne et l’instabilité énergétique, verrait son approvisionnement s’effondrer à nouveau. Et la France, déjà marginalisée au Moyen-Orient, regarderait cette nouvelle fracture sans levier, sans influence, sans stratégie. Le choc serait géopolitique autant qu’économique.
Israël redessine les équilibres du Caucase
Tel-Aviv ne joue plus seulement au Moyen-Orient. Sa nouvelle frontière d’influence passe par le Caucase. Avec l’Azerbaïdjan, Israël a trouvé un allié frontalier de l’Iran, un pion stratégique idéal. Bakou offre ses bases, son renseignement, et son agressivité contre l’Arménie.
Le partenariat est militaire, technologique, offensif. Il ouvre une brèche au nord de l’Iran, une zone historiquement difficile à défendre pour Téhéran. Cette alliance change tout : elle isole l’Iran, étouffe l’Arménie et bouscule le jeu régional.
Ce glissement est fatal pour Erevan. Privée du soutien iranien et trahie par Moscou, l’Arménie se retrouve encerclée. Le corridor du Syunik devient une cible majeure. L’objectif israélo-turc est clair : briser l’axe chiite, ouvrir une continuité turcique entre Ankara et Bakou, et couper Erevan de tout appui.
Cette stratégie reconfigure les alliances, marginalise la Russie, pousse l’Iran à se replier. Le Caucase devient l’arrière-cour d’un nouvel axe israélo-turco-azerbaïdjanais qui avance sans frein.
Le Levant hors de portée de l’Europe
L’effritement de l’Iran change les rapports de force jusqu’au Liban. La Syrie, sous perfusion iranienne, risque de s’effondrer sans son soutien logistique. Le Hezbollah, pilier de l’influence chiite au Levant, entre en zone de turbulence. Sans l’Iran, il perd son armement, ses flux financiers, sa légitimité interne.
Cette fragilisation ouvre un boulevard aux plans israéliens : sécuriser le nord, neutraliser le Hezbollah, reprendre la main sur la frontière libanaise. Tel-Aviv avance, pendant que Paris recule.
La France, pourtant historiquement implantée au Liban, n’a plus de levier. Sa diplomatie humanitaire ne pèse rien face aux alliances militaires et énergétiques qui se forment. Le gaz de Méditerranée se négocie entre Israël, l’Égypte et les États-Unis. La reconstruction syrienne est aux mains de Damas et de Moscou.
Et le Liban, ravagé, attend sans illusion un soutien français qui ne vient plus. Plus dure sera la chute : Paris regarde s’effondrer tout un échiquier où elle fut jadis un joueur central. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un figurant.
IMPORTANT - À lire
Israël redessine les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient. De l'Iran au Liban, en passant par le Caucase, Tel-Aviv avance ses pions et bouscule les alliances régionales. Découvrez chaque mois dans notre revue papier des analyses approfondies sur les enjeux stratégiques qui façonnent le monde de demain.
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