🔥 Les essentiels de cette actualité
- Cyril Hanouna lance Chapchak, une agence de communication politique pour servir le système macroniste. Découvrez comment il passe de la critique à l’action.
- Hanouna se présente comme défenseur des classes populaires, mais entretient des liens avec l’élite. Sa relation avec Tiphaine Auzière dévoile son double jeu.
- Chapchak recycle les codes du pouvoir pour relooker les communicants politiques. Une stratégie pour maintenir le système en place tout en prétendant le combattre.
Le 13 mai à 12h30, Mike Borowski dévoile comment Cyril Hanouna, sous couvert de populisme, orchestre en coulisses, avec l’agence Chapchak, une opération de communication politique au service du système macroniste.
Hanouna entre dans la politique par la porte de derrière
Cyril Hanouna ne se contente plus de jouer les arbitres du débat public en plateau. Il passe désormais à l’action en montant Chapchak, une agence de communication politique conçue pour offrir des services de conseil à des élus, des partis, voire des gouvernements. Ce mouvement n’est pas improvisé. Il s’appuie sur un casting parfaitement aligné avec les centres de gravité du pouvoir actuel. Aline Poulain-Guerza, sa partenaire dans l’opération, a dirigé la communication de plusieurs ministres de la Santé, et fut chef de cabinet de Jean-Michel Blanquer, pilier du macronisme éducatif. Le choix est limpide : Hanouna veut s’inscrire dans la logique du système tout en conservant une façade de dissident médiatique.
Karl Astié, autre cofondateur, incarne une droite molle, alignée avec les orientations du macronisme. Ancien attaché parlementaire et communicant rompu aux codes du pouvoir, il complète la stratégie d’infiltration. Cette alliance stratégique confirme une volonté délibérée de construire un pôle d’influence politique qui épouse les codes du pouvoir tout en prétendant en rester à distance. Hanouna n’est pas un électron libre. Il est désormais un acteur de pouvoir déguisé en amuseur public.
Chapchak n’a rien d’une startup spontanée. C’est le prolongement logique de l’ambition d’Hanouna de devenir un pivot du jeu politique français. Derrière l’excuse du « lien entre politique et citoyens », il s’agit en réalité de monétiser une proximité construite depuis plus d’une décennie avec des publics populaires, pour mieux servir une clientèle élitaire. En se présentant comme le facilitateur de dialogue, il crée une plateforme de placement politique tout en s’évitant les inconvénients du scrutin électoral.
Une double vie médiatique et idéologique
Sur le plateau de TPMP, Hanouna se donne des airs de justicier des classes moyennes et populaires, dénonçant les abus des élites, les mensonges des responsables politiques et les dérives des médias traditionnels. Il se présente comme le rempart contre la langue de bois, la tour d’ivoire et les petits arrangements entre amis. Mais cette image est méthodiquement construite pour séduire une base électorale potentielle. Dans les faits, il incarne une duplicité médiatique habile.
L’homme qui prétend défendre les oubliés du système entretient des liens profonds avec ceux qui le façonnent. Sa relation intime avec Tiphaine Auzière, avocate et fille de Brigitte Macron, en est la preuve la plus spectaculaire. Ce lien, loin d’être anodin, s’inscrit dans une stratégie d’alignement discret avec le cœur du pouvoir. En quelques mois, Hanouna est passé du statut de bouffon du roi à celui de pion politique investi dans le réseau présidentiel. Ce n’est pas un hasard : c’est une manœuvre.
La contradiction est totale. Comment peut-on critiquer les politiques en plateau tout en leur offrant, en coulisses, une agence de communication calibrée pour défendre leurs intérêts ? Cette schizophrénie médiatique ne relève pas de l’erreur. Elle est un outil. Elle permet à Hanouna de garder la confiance de son public tout en développant une clientèle politique haut de gamme. Il vend du populisme à l’écran, mais distribue des services institutionnels hors caméra.
La machine à recycler le pouvoir
Chapchak agit comme un relais d’influence destiné à recycler les codes du pouvoir au profit de nouvelles figures politiques. L’agence ne servira pas à faire émerger des candidats antisystème. Elle proposera plutôt un relooking aux communicants du pouvoir, à ceux qui ont perdu le lien avec la base. C’est la version 2025 de la lessive politique : rendre audible un discours usé en l’injectant dans le pipeline Hanouna, où l’image l’emporte sur le fond.
En montant Chapchak, Hanouna devient un intermédiaire stratégique entre l’establishment et l’opinion publique. Il offre aux politiques une passerelle vers un public qu’ils ne comprennent plus, sans changer de cap idéologique. Il sert donc à maintenir sous perfusion un système que son émission prétend critiquer. Ce mécanisme d’ambiguïté contrôlée est redoutablement efficace. Il permet au pouvoir de se réinventer sans jamais se remettre en question.
La figure d’Hanouna comme outsider n’a plus lieu d’être. En réalité, il devient l’ultime garant du système : celui qui fait semblant de le combattre pour mieux lui permettre de durer. Il s’est fabriqué une légitimité populaire pour mieux vendre des stratégies de communication à l’oligarchie. Derrière le rire, les clashs et les débats caricaturaux, c’est une plateforme d’influence politique à grande échelle qui se construit. Hanouna ne joue plus. Il oriente le débat. Et il le fait pour ceux qui tiennent le manche.
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