🔥 Les essentiels de cette actualité
- Découvrez François Martin, Michel Grabar et Nikola Mirkovic en direct dans La Matinale de Géopolitique Profonde, analysant les tensions mondiales croissantes.
- Washington, Moscou, Israël et l’Iran au bord de la guerre totale : une mécanique infernale où chaque geste peut déclencher l’irréparable.
- Macron annonce la reconnaissance de la Palestine, bouleversant le paysage diplomatique français et isolant ses opposants politiques.
- Poutine émerge comme la figure centrale d’un nouvel ordre mondial, défiant l’Occident et proposant une alternative culturelle et spirituelle.
Le 15 avril à 7h, François Martin, Michel Grabar et Nikola Mirkovic sont les invités de Nicolas Stoquer, en direct dans La Matinale de Géopolitique Profonde !
Retrouvez François Martin à 7h30, suivi de Michel Grabar à 8h45 et enfin de Nikola Mirkovic à 9h30 !
François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues et est connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes.
Michel Grabar est un philosophe français, spécialiste de la pensée religieuse russe et de la civilisation orthodoxe. Professeur à l’Institut Saint-Serge et maître de conférences à Rennes 2, il travaille sur Berdiaev, Boulgakov et le néo-eurasisme.
Nikola Mirkovic est un auteur, diplômé de l’European Business School. Président de l’association Ouest-Est, il a mené de nombreuses missions humanitaires au Donbass en guerre ainsi qu’au Kosovo et en Métochie. Il est régulièrement invité par les médias francophones et internationaux pour ses analyses géopolitiques.
Vers un affrontement direct entre Washington, Moscou, Israël et l’Iran
Les États-Unis se sont eux-mêmes enfermés dans une impasse stratégique. La menace de frappes contre des positions militaires en Syrie et au Liban, voire directement en Iran, est interprétée par Moscou comme un casus belli. Le Kremlin ne joue plus. Les avertissements nucléaires ne sont plus des gesticulations rhétoriques. Ils s’inscrivent dans une logique implacable de dissuasion inversée : si Washington frappe, Moscou riposte. C’est une mécanique infernale dans laquelle toute tentative d’intimidation se retourne contre l’initiateur.
Du côté d’Israël, la logique de guerre est devenue systémique. Le gouvernement Netanyahou n’a plus de stratégie de sortie, seulement une fuite en avant. L’assassinat d’humanitaires internationaux n’a pas été une bavure, mais un acte assumé dans une stratégie de chaos total. Israël cherche à forcer l’escalade avec l’Iran, à entraîner les États-Unis dans une guerre régionale qu’ils ne veulent plus. Les frappes ciblées sur des consuls et généraux iraniens sont des provocations directes qui ne laissent à Téhéran aucune marge de manœuvre. Et Moscou, qui appuie désormais diplomatiquement l’Iran, voit dans cette situation une opportunité pour fracturer l’axe américano-israélien.
Le système de dissuasion mondiale est brisé. La logique du « mutual assured destruction » ne fonctionne plus dans un monde où chaque acteur pense pouvoir s’en sortir vainqueur. Les lignes rouges sont devenues des zones grises que chaque camp teste, franchit, puis efface. Le risque n’est plus celui d’un accident, mais d’un choix volontaire : provoquer une guerre totale pour en sortir un nouvel ordre. La stabilité nucléaire n’est plus garantie, elle est devenue l’arme d’un chantage assumé.
Une recomposition diplomatique
La France n’observe plus, elle bouge. Emmanuel Macron prépare un tournant historique en annonçant la reconnaissance d’un État palestinien dès le mois de juin. Ce geste n’est pas dicté par un idéal moral, mais par un calcul politique brutal. En se positionnant sur la Palestine, Macron coupe l’herbe sous le pied à La France Insoumise, qui monopolise depuis des mois le discours pro-palestinien dans la rue. En même temps, il piège le Rassemblement National, désormais totalement aligné sur la ligne israélienne la plus dure, et qui se trouve en porte-à-faux avec son électorat traditionnel gaulliste et souverainiste.
Le soutien aveugle de figures comme Jordan Bardella ou Éric Zemmour à la stratégie israélienne provoque un malaise croissant. Ce positionnement les coupe de l’héritage gaullien que cherchent à ressusciter des figures comme Dominique de Villepin, qui défend une diplomatie multipolaire, ferme mais indépendante. Macron se redessine ainsi un espace politique en prenant tout le monde de court : il devient le chef d’un camp qui incarne une diplomatie de rupture, à rebours de l’OTAN et en phase avec une opinion publique de plus en plus hostile à Israël.
L’affaire des humanitaires assassinés par Tsahal a basculé l’opinion américaine, mais aussi européenne. Les digues morales tombent. Les manifestants pro-palestiniens sont désormais majoritaires dans de nombreuses capitales. L’image d’Israël se détériore à une vitesse historique. Dans ce contexte, reconnaître la Palestine devient un acte politique global, un symbole de rébellion contre l’ordre occidental traditionnel. Macron s’en empare pour ne pas le subir.
Poutine, figure centrale d’un nouvel ordre
Dans ce chaos mondial, un homme émerge avec une constance implacable : Vladimir Poutine. Là où les autres dirigeants tanguent ou improvisent, lui incarne un axe clair, une vision structurée. La Russie se présente désormais comme le pôle stable d’un monde décomposé, un rempart contre la décadence de l’Occident. Ce n’est plus seulement une guerre militaire ou diplomatique, c’est une guerre culturelle et spirituelle que Poutine assume ouvertement.
La Russie ne cherche plus à séduire l’Occident. Elle le défie. Elle revendique une identité propre, enracinée dans la tradition orthodoxe, le patriotisme et l’ordre. Ce positionnement trouve un écho croissant dans les sociétés occidentales, en perte de repères, épuisées par le libéralisme postmoderne. Dans cette crise globale, Moscou n’est plus l’adversaire, elle devient une alternative. Les relais d’influence russes, de l’Afrique à l’Amérique latine, redessinent une carte d’alliances basée non plus sur l’économie ou les armes, mais sur les valeurs civilisationnelles.
La guerre culturelle est totale. Elle oppose deux visions du monde : l’une fondée sur l’émancipation individuelle illimitée, la technocratie, la désincarnation ; l’autre sur le sacré, l’ordre naturel, la souveraineté. Le succès géopolitique de la Russie ne se mesure pas seulement en conquêtes territoriales, mais en réalignements symboliques. Face à un Occident décrédibilisé, Poutine incarne la figure de l’homme d’État, maître du temps long, stratège implacable d’une guerre qui n’est plus seulement militaire, mais existentielle.
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