Le 24 mai à 9h, Éric Mercier et Valérie Ferrier sont les invités de Mike Borowski, sur Géopolitique Profonde.
Éric Mercier est infirmier diplômé d’État, spécialisé en réanimation. Il exerce depuis plus de 12 ans en tant que formateur PRAP 2s (Prévention des Risques liés à l’Activité Physique, secteur sanitaire et social), apportant son expertise en prévention des risques professionnels dans les hôpitaux et EHPAD . En 2022, il s’est présenté comme candidat aux élections législatives dans la 6e circonscription de Maine-et-Loire sous l’étiquette Debout la France, mettant en avant la santé comme priorité, notamment après avoir été suspendu de ses fonctions pendant la crise sanitaire .
Valérie Ferrier est une journaliste française spécialisée dans la presse écrite. Elle est intervenue en tant que discutante lors d’une conférence du Conseil Scientifique Indépendant (CSI) en novembre 2024, abordant des sujets éthiques liés à la fin de vie .
Une loi permissive déguisée en encadrement
Officiellement, la loi réserve l’aide à mourir aux adultes majeurs, français ou résidents, atteints d’une maladie grave et incurable, avec un pronostic vital engagé, et souffrant de douleurs physiques ou psychologiques jugées insupportables. Mais en réalité, le texte introduit des critères flous et extensibles. La notion de « souffrance psychologique réfractaire » ouvre la porte à une interprétation subjective, rendant possible l’accès à l’euthanasie pour des personnes souffrant de dépression ou de troubles mentaux, sans que leur vie ne soit menacée à court terme.
Plus inquiétant encore, un amendement propose désormais d’ouvrir cette possibilité aux mineurs, sous certaines conditions. Ce glissement marque une rupture anthropologique majeure : faire reposer sur un adolescent ou son entourage la décision de mettre fin à sa vie, dans un moment de détresse psychologique, révèle un abandon total des principes de protection de l’enfance. La société passe ainsi d’une logique de soin à une logique d’élimination.
Une influence maçonnique historique et déterminante
Derrière cette évolution législative se cache un travail de lobbying méthodique mené depuis des décennies par des organisations historiquement liées à la franc-maçonnerie. L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), fondée en 1980 par des figures maçonniques telles que le sénateur Henri Caillavet, a joué un rôle central dans la promotion de l’euthanasie en France.
Le Grand Orient de France, principale obédience maçonnique du pays, a également été un acteur clé de ce combat. En novembre 2023, Emmanuel Macron s’est rendu à l’hôtel du Grand Orient pour les 250 ans de l’organisation, promettant une « loi de liberté et de respect » sur le droit à mourir dans la dignité.
Cette convergence entre le pouvoir politique et les loges maçonniques montre l’influence déterminante de ces réseaux dans l’élaboration de la loi. Leur vision laïque et individualiste de la société, centrée sur l’autonomie absolue de l’individu, trouve ici une application concrète, au détriment des principes de solidarité et de protection des plus faibles.
Un risque accru de dérives et d’abus
L’élargissement des critères d’accès à l’aide à mourir soulève des préoccupations majeures quant aux dérives potentielles. La possibilité pour des personnes souffrant de troubles mentaux, mais non en phase terminale, de recourir à l’euthanasie, pose la question de la protection des individus vulnérables. Le risque est réel de voir des personnes en détresse psychologique, mais non en fin de vie, recourir à l’aide à mourir sans bénéficier d’un accompagnement adéquat.
Par ailleurs, la mise en place de cette loi pourrait ouvrir la voie à des abus, notamment en matière de consentement éclairé. La pression sociale, familiale ou économique pourrait influencer la décision de personnes fragiles, les poussant à choisir l’euthanasie comme une solution à leur souffrance, sans exploration suffisante des alternatives thérapeutiques ou palliatives.
Enfin, la question du trafic d’organes, bien que non explicitement abordée dans le texte de loi, demeure une préoccupation éthique. La légalisation de l’euthanasie pourrait, dans un contexte de pénurie d’organes, engendrer des dérives, avec des pressions exercées sur des personnes vulnérables pour qu’elles consentent à l’euthanasie en vue de dons d’organes.
En somme, cette loi, sous couvert de liberté individuelle, ouvre la porte à des dérives éthiques et sociales majeures, mettant en danger les personnes les plus fragiles de notre société.
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