🔥 Les essentiels de cette actualité
- La réunion de Londres révèle une fracture profonde entre les visions américaine et européenne. Washington impose des concessions à Kiev et annonce son désengagement.
- En France, Macron renforce son autorité face à une impopularité croissante et un chaos économique. Une nouvelle dissolution pourrait être envisagée à l’automne.
- Aux États-Unis, une fronde antisioniste émerge, remettant en question l’influence d’Israël sur la politique américaine. Le soutien inconditionnel à Tel-Aviv est contesté.
Le 24 avril à 7h, Florian Philippot, Oskar Freysinger et Arnaud Develay sont les invités de Raphaël Besliu, en direct dans La Matinale de Géopolitique Profonde !
Florian Philippot, tête de liste des Patriotes pour les élections européennes de 2024, est un acteur politique connu pour son engagement en faveur de la souveraineté nationale. Ancien eurodéputé, il a fondé son parti après avoir quitté le Front National. Sa campagne pour les européennes se concentre sur la promotion du Frexit, l’idée d’une sortie de la France de l’Union européenne, qu’il propose de réaliser par référendum.
Oskar Freysinger est un homme politique suisse, ancien vice-président de l’UDC (Union Démocratique du Centre) et ex-élu au parlement suisse. Il a également exercé la fonction de Secrétaire d’État. Aujourd’hui, il se consacre à l’écriture, la traduction et partage ses analyses en tant que chroniqueur. Son dernier ouvrage est Animalia, aux éditions Serena.
Arnaud Develay est juriste et analyste géopolitique. Il est également auteur de l’ouvrage Foreign Entanglements: Ukraine, Biden & the Fractured American Political Consensus. Fort de ses deux ans et demi passés en Syrie, il livre une analyse sans concession sur la chute du régime de Bachar Al-Assad, les forces qui ont précipité cet effondrement et ses conséquences pour le Moyen-Orient.
L’éclatement de l’unité occidentale
La réunion de Londres devait poser les bases d’un compromis entre l’Ukraine et la Russie. Elle a au contraire révélé la fracture profonde entre les visions américaine et européenne. Le plan de paix des États-Unis, divulgué par le Washington Post, impose des concessions majeures à Kiev, présentées comme non négociables. En refusant de participer à cette réunion, Marco Rubio a incarné l’ultimatum américain : c’est cette offre ou rien. Washington envoie un signal clair à ses alliés : l’époque de la solidarité automatique est révolue.
Zelensky se retrouve isolé. Il perd le soutien sans faille de son principal allié et voit les capitales européennes se diviser sur la suite des opérations. Paris, Berlin et Varsovie tergiversent, incapables de prendre une ligne commune. Le mythe de l’unité occidentale vole en éclats. Derrière la façade diplomatique, les États-Unis actent leur désengagement progressif du conflit, préférant rediriger leurs ressources vers l’Asie et la gestion de leur propre crise intérieure. Le message est brutal : la guerre ukrainienne ne justifie plus le prix à payer.
Le front diplomatique est désormais fracturé. L’Europe doit assumer seule une guerre qu’elle n’a jamais réellement contrôlée. Ce retrait américain rebat toutes les cartes géopolitiques. Il entérine le retour d’une Europe périphérique, reléguée au second plan, et valide la stratégie de la Russie : tenir, diviser, puis négocier en position de force. La paix, tant vantée par les chancelleries, devient un jeu d’échecs où les rois ne sont plus à Bruxelles ou Kiev, mais à Washington et Moscou.
La France au bord de la rupture politique
La France s’enfonce dans une logique de répression politique et de chaos économique. Emmanuel Macron, confronté à une impopularité croissante, renforce son autorité en étouffant toute opposition. La récente condamnation de Marine Le Pen est plus qu’un verdict judiciaire : c’est un signal envoyé à tous les contestataires. Le premier parti d’opposition est neutralisé. L’espace démocratique se rétracte à vue d’œil. Pendant ce temps, le pays subit une austérité brutale, avec des coupes massives dans les services publics et une pression fiscale sans précédent.
Face à cet effondrement intérieur, une rumeur révélée par Bloomberg bouleverse l’agenda politique : Macron envisagerait une nouvelle dissolution à l’automne. Officiellement démentie, cette hypothèse s’inscrit pourtant dans une stratégie cohérente. En créant un chaos contrôlé, l’Élysée espère fragmenter encore davantage l’opposition et reconduire un pouvoir centralisé sur une majorité relative, en jouant sur l’usure des partis adverses. La stratégie du choc devient méthode de gouvernement.
La société française est méthodiquement préparée à l’état d’exception permanent. Crise sociale, violences urbaines, tensions communautaires : tout alimente un climat propice à la restriction des libertés. Le maintien au pouvoir de Macron repose sur une équation simple : neutraliser les oppositions, affaiblir les contre-pouvoirs, et manipuler le calendrier électoral. La démocratie française n’est plus qu’un décor. Le pouvoir réel se concentre entre les mains d’un exécutif autoritaire qui avance masqué, mais déterminé.
La fronde antisioniste secoue l’Amérique
Aux États-Unis, un basculement de fond est en cours. La parole se libère sur un sujet longtemps intouchable : l’influence sioniste sur la politique américaine. Les figures majeures de l’alternative médiatique, comme Tucker Carlson, Joe Rogan ou Candace Owens, dénoncent ouvertement le poids de l’AIPAC, l’ingérence du Mossad, ou encore le rôle trouble d’Israël dans des dossiers sensibles : 11 septembre, affaire Epstein, assassinat de Kennedy. Une frange croissante de la population rejette cette emprise jugée contraire aux intérêts nationaux américains.
Ce rejet dépasse les cercles conspirationnistes. Il s’ancre dans une analyse politique de plus en plus partagée : MAGA est devenu MIGA. L’électorat de Trump, qui prônait l’indépendance nationale, découvre avec amertume que son champion reste ambigu vis-à-vis de Tel-Aviv. La base conservatrice se sent trahie. Le soutien inconditionnel à Israël ne passe plus. Il est perçu comme un gage d’allégeance à une politique étrangère dictée de l’extérieur. Les États-Unis vivent une révolte identitaire, dirigée contre une élite jugée complice et corrompue.
En Israël, Netanyahou incarne l’autre versant de cette crise. Acculé par des scandales, contesté dans la rue, et confronté à un isolement régional croissant, il durcit sa ligne, attisant les tensions dans toute la région. Mais cette stratégie de fuite en avant ne masque plus l’évidence : Israël perd du terrain diplomatiquement, militairement et symboliquement. L’hystérie belliciste du pouvoir israélien ne rencontre plus le soutien unanime de l’Occident. Le lien sacré entre Washington et Tel-Aviv se fissure. Une brèche s’est ouverte. Et elle ne se refermera pas.
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