Le 27 mai à 12h30, Nicolas Stoquer révèle comment Macron, entre traçage, insultes, et psychiatrisation des opposants, fait basculer la France vers un État policier sous propagande inversée.
Macron dérape et insulte ses opposants
Emmanuel Macron a franchi un seuil dans l’outrance verbale. Face à la polémique autour de la vidéo tournée à Hanoï, le président ne cherche pas à apaiser, mais à attaquer. Il ne réfute pas les images, il s’en prend à ceux qui les commentent. Pour lui, ce sont des « maboules », des « fadas », des « proxies russes ». Loin d’un chef d’État rassemblant, il se transforme en procureur désignant des ennemis de l’intérieur. Hostilité, agressivité, stigmatisation, division, paranoïa, vocabulaire : chaque mot prononcé est un révélateur d’un pouvoir aux abois.
En insistant sur « les mêmes réseaux » qu’il prétend « tracés », Macron reconnaît implicitement une politique de surveillance ciblée. Ce glissement autoritaire n’est plus une hypothèse, c’est une stratégie assumée. Il amalgame les critiques à des menaces sécuritaires, les journalistes à des activistes, les internautes à des espions. Les mots sont choisis, pesés, ils visent à disqualifier, isoler, diaboliser, intimider, contrôler, radicaliser toute opposition.
L’affaire est grave car elle ne se limite pas à une colère présidentielle passagère. Elle confirme un usage systématique du soupçon d’ingérence étrangère pour délégitimer le débat démocratique. Quiconque émet un doute devient « proxy de Moscou », « outil du Kremlin », « ennemi de la République ». Ce discours, outrageux, sécuritaire, manichéen, manipulateur, dangereux installe un climat de peur et d’autocensure dans la société française.
Traçage et répression : un appareil de contrôle en action
Quand Macron affirme que « les réseaux sont tracés », il ne s’agit pas d’une formule vague. Il avoue l’existence d’une infrastructure de surveillance mise au service du pouvoir exécutif. Les opposants ne sont plus simplement contestés, ils sont fichés, géolocalisés, profilés, espionnés, désignés, ciblés. Ce niveau de traçage ne peut exister sans le soutien actif d’un appareil étatique mobilisé à des fins de répression politique.
Les exemples ne manquent pas. Le journaliste Pierre Jovanovic, critique notoire du régime, a vu son domicile investi de nuit, sans mandat visible, par des forces de l’ordre en mode commando. Des activistes, influenceurs ou commentateurs subissent garde à vue, perquisitions, menaces, pressions, censures, blocages sur leurs réseaux. Cette politique d’intimidation judiciaire marque un tournant : l’opposant n’est plus un citoyen, mais un suspect permanent.
Le pouvoir assume la psychiatrisation de ses adversaires. Utiliser les mots « maboule », « fada », ce n’est pas anodin. C’est la stratégie des régimes autoritaires : délégitimer l’opposition en la réduisant à la folie. On sort du champ politique pour entrer dans celui du diagnostic, internement, exclusion, pathologisation, disqualification, brutalité. L’opposant devient un déséquilibré, le débat devient impossible. C’est la fin de la démocratie parlementaire, au profit d’un pouvoir médicalisé.
Une propagande inversée pour masquer la dérive
La communication du pouvoir repose sur un pilier central : l’inversion accusatoire. Ceux qui dénoncent la violence seraient les violents. Ceux qui documentent la vérité seraient des complotistes. Ceux qui s’inquiètent du contrôle seraient des agents d’influence. Macron fait de la peur une arme, du soupçon une tactique, de la désinformation un outil de gouvernance. Il manipule les faits pour retourner les accusations contre ses adversaires.
Au départ, la vidéo du couple présidentiel est qualifiée de « fake news », puis elle devient une « blague privée », enfin une « affaire surinterprétée ». Ce glissement de narration n’est pas un accident : c’est une méthode. Elle permet de tester les réactions, de créer du flou, puis d’imposer la version officielle. Les médias dominants suivent sans broncher. Ils relaient la version de l’Élysée, ignorent les incohérences, discréditent les témoins, banalisent les menaces. C’est le rôle du quatrième pouvoir devenu outil du premier.
Cette stratégie fonctionne tant que les institutions restent silencieuses. Aucun contre-pouvoir ne semble vouloir s’opposer frontalement à ce glissement vers un autoritarisme soft mais effectif. Pourtant les signaux sont là : insultes ciblées, surveillance des citoyens, instrumentalisation du renseignement intérieur. Macron n’est plus dans la gouvernance, il est dans la répression d’opinion, d’image, d’expression, d’enquête, de dissidence, de parole.
Ce que révèle cette affaire dépasse la simple gifle ou le clash conjugal. Elle expose un système présidentiel en mode panique, qui répond à la critique par la menace, à l’ironie par la censure, à la vigilance par le traçage. L’heure n’est plus à la naïveté : l’État surveille, fiche, sanctionne. Le régime change de nature.
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