🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’illusion de la fin de l’Histoire s’effondre : guerres par procuration et chaos géopolitique remettent en question la vision de Fukuyama. Le rêve globaliste génère du désordre.
- L’Europe, prétendu havre de paix, échoue à éteindre le nationalisme et les conflits de puissance. Le mythe d’une Europe protectrice s’effondre.
- Le multiculturalisme fragmente la société en blocs irréconciliables, fomentant rancune et guerre culturelle. L’idéologie de la victime déstabilise la nation.
- L’école républicaine trahit sa mission en diffusant un progressisme sectaire, désarmant les esprits face aux périls. Elle devient l’avant-garde d’un monde instable.
Le 11 juin à 7h, Sylvain Ferreira, Finn Andreen, Arnaud Develay, Youssef Hindi et Jean-Bernard Pinatel sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer, en direct sur Géopolitique Profonde.
Sylvain Ferreira est un historien militaire français, spécialisé dans l’art de la guerre et son évolution de 1850 à 1945. Il s’intéresse particulièrement à l’impact de l’ère industrielle sur les combattants et a contribué à plusieurs revues d’histoire militaire. Auteur et concepteur de jeux de stratégie, il a récemment publié La bataille de Marioupol : 25 février – 20 mai 2022.
Finn Andreen est un entrepreneur et auteur suédois basé en France, spécialisé dans les questions géopolitiques et économiques. Connu pour ses analyses percutantes sur les rapports de force mondiaux, il intervient régulièrement dans des publications et médias pour décrypter les enjeux globaux et les dynamiques internationales.
Arnaud Develay est juriste et analyste géopolitique. Il est également auteur de l’ouvrage Foreign Entanglements: Ukraine, Biden & the Fractured American Political Consensus. Fort de ses deux ans et demi passés en Syrie, il livre une analyse sans concession sur la chute du régime de Bachar Al-Assad, les forces qui ont précipité cet effondrement et ses conséquences pour le Moyen-Orient.
Youssef Hindi est écrivain, chercheur indépendant et historien de l’eschatologie messianique. Ses travaux de recherches sont tournés principalement vers l’étude des origines des idéologies modernes, de leur évolution et leur influence sur la politique et la géopolitique contemporaines. Il a récemment publié son dernier ouvrage, co-écrit avec Pierre-Antoine Plaquevent « Israël et la guerre mondiale des religions : Géopolitique et millénarisme. »
Jean-Bernard Pinatel est un des officiers à avoir accompli une double carrière militaire et civile de chef d’entreprise tout en effectuant parallèlement un parcours d’universitaire, d’enseignant et d’auteur. Après un début de carrière dans les Troupes Aéroportées (chef de section, commandant de compagnie puis chef du bureau Renseignement et Opérations de la 11ème Division Parachutiste), il a été un des fondateurs du Groupe Permanent d’Évaluations de Situations (GPES), créé sur la demande de Président de la République, M. Giscard d’Estaing. Il a quitté l’armée active en 1989, et créé une entreprise devenue en 2016 LexisNexis Business Information Solutions, où il travaille toujours comme Senior Advisor. Docteur en études politiques, titulaire d’une Maîtrise de Sciences physique (option « Physique nucléaire »), breveté de l’École supérieure de Guerre et du Centre des Hautes Études Militaires et ancien auditeur de la 37ème Promotion de l’IHEDN, il a écrit plusieurs livres sur les relations internationales et la Défense.
L’illusion de la fin de l’Histoire
La promesse d’un monde pacifié après la chute du mur de Berlin s’est fracassée sur la réalité brutale de notre temps. L’utopie libérale de Fukuyama, prophétisant la victoire définitive de la démocratie occidentale et l’extinction des conflits majeurs, a volé en éclats. Le monde unipolaire, dominé par une Amérique faussement pacificatrice, s’est mué en terrain de guerres par procuration, d’interventions incessantes et de chaos géopolitique. L’Irak, la Libye, l’Ukraine : autant de preuves que le rêve globaliste ne produit que du désordre sous couvert de maintien de l’ordre.
L’Europe, vendue comme un havre de paix, s’est révélée être un colosse moral aux pieds d’argile. En prétendant éteindre le nationalisme, elle a attisé un ressentiment diffus et profond. Ce continent, qui se voulait l’architecte d’une paix universelle, s’est transformé en technostructure déconnectée, incapable d’empêcher la résurgence des tensions identitaires, des replis souverainistes, et surtout, des conflits de puissance à ses portes. Le mythe d’une Europe protectrice s’est effondré dans le vacarme des bombes.
Critique du multiculturalisme en France : le communautarisme, un catalyseur de violence
L’idéologie multiculturaliste a prétendu résoudre les fractures sociales par la reconnaissance de toutes les différences. En vérité, elle a dressé les communautés les unes contre les autres. Le communautarisme, loin d’apaiser, a fragmenté la société en blocs irréconciliables, chacun revendiquant sa vérité, sa souffrance, son identité. Le mythe d’une société apaisée par la diversité s’est retourné contre lui-même. L’assimilation, décriée comme oppression, a été remplacée par un archipel de revendications victimaires.
Ce glissement idéologique a libéré une nouvelle forme de totalitarisme : celui du ressentiment. L’individu n’existe plus, il est réductible à son origine, sa couleur, son genre. Ce régime victimaire n’apporte ni justice ni égalité, il fomente la rancune et prépare le terrain à une guerre de tous contre tous. L’idéologie de la victime est devenue une arme de guerre culturelle. Elle déstabilise les fondements même de la nation, réduit la légitimité de l’autorité, et inocule une haine froide, méthodique, dans les esprits.
École, progressisme et multiculturalisme : vecteurs de l’effondrement français
L’école républicaine a trahi sa mission. Elle ne transmet plus un socle commun de savoirs, elle diffuse un progressisme sectaire qui méprise l’héritage, la transmission, l’autorité. Sous couvert de modernité, elle déconstruit les repères, elle exalte les minorités, elle fait du ressentiment une vertu pédagogique. L’école a cessé d’instruire pour se faire l’avant-garde idéologique d’un monde nouveau, amnésique et instable. Elle désarme les esprits face à la montée des périls.
Cette dérive scolaire est le reflet d’une société plus large, totalement désarmée face à la violence. L’idéologie woke, héritière des postmarxismes, impose sa grille de lecture manichéenne : oppresseurs contre opprimés, dominants contre dominés. Ce dogme alimente la haine plutôt qu’il ne la combat. Il justifie la violence tant qu’elle émane du « bon camp ». En Ukraine, la paix se proclame à coups de canons. L’Occident prétend défendre la liberté mais alimente sans fin la guerre. Il n’est plus le garant d’un ordre mondial, il est l’agent d’un désordre permanent.
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