“Macron est un nul mégalomane qui se prend pour un être d’exception !”

Le 21 juin à 19h, Michel Fize, Christian Combaz et Nicolas Stoquer sont les invités de La Grande Émission animée par Lara Stam en direct sur Géopolitique Profonde.

Michel Fize est un sociologue français et ancien chercheur au CNRS, reconnu pour ses travaux sur la jeunesse, la famille, et les mutations sociales. Il possède une chaîne Youtube Café Social Club, il est également un auteur prolifique, il adopte une approche critique des dynamiques sociétales et politiques. Dans “Macron, le président anormal”, publié au Cercle Aristote, il dresse un portrait incisif du président, interrogeant son exercice du pouvoir et ses impacts sur la démocratie française.

Christian Combaz, écrivain et journaliste français, est connu pour son regard critique sur la société et la politique. Né à Alger et ayant grandi dans un milieu catholique à Bordeaux, il a suivi une formation variée, allant de Sciences Po à l’atelier Viseux aux Beaux-Arts. Auteur de nombreux essais et romans, il est également romancier, ayant notamment écrit Gens de Campagnol et Rebarbe à Campagnol. Il s’est aussi distingué comme vidéaste web en créant la chaîne Campagnol TVL, où il partage ses réflexions sur la France contemporaine et nous parle des gens simples, normaux, avec le ton d’un témoin et d’un artiste.

Nicolas Stoquer, diplômé de Sciences Po Paris, est titulaire d’un doctorat de Philosophie Politique. Il a été 28 ans fonctionnaire de l’Éducation nationale et du Ministère de l’économie et des finances en tant que Comptable Public. Il est un animateur phare de GPTV, où il dirige La Matinale et L’Actualité de midi. Ces émissions, mêlant revue de presse et analyses approfondies, sont devenues incontournables pour les spectateurs en quête d’une lecture alternative et critique des enjeux sociétaux, géopolitiques ou économiques.

Le narcissisme des dirigeants politiques modernes comme nouveau programme de pouvoir

Le chef d’État d’hier se voulait discret, parfois austère, presque lointain. Celui d’aujourd’hui se met en vitrine. Il ne gouverne plus, il s’expose. Trump fanfaronne, Macron parade, Zelensky improvise. Leur point commun : un narcissisme revendiqué. À leurs yeux, l’État n’est pas une responsabilité, c’est une scène. Chaque décision devient une posture, chaque mot une déclaration de guerre médiatique. Ils ne cherchent pas à convaincre. Ils veulent impressionner. Leur image est leur seule idéologie.

Mais gouverner exige autre chose qu’un bon storytelling. Le moindre imprévu les déstabilise. Une critique, un revers, un sondage en baisse, et tout vacille. Leur autorité est en carton-pâte. Derrière l’assurance affichée, c’est l’instabilité permanente. Ils ne corrigent rien, ne reculent jamais, et quand la réalité leur résiste, ils montent le ton. Plus de nuance, plus de mesure : juste des injonctions et des menaces, comme si crier plus fort permettait de masquer leur vide politique.

Du bureau ovale à la cour de récré

Ces dirigeants n’ont pas été formés à la politique. Ils y ont été parachutés. Trump sort de ses tours new-yorkaises, Macron débarque de la finance, Zelensky quitte les plateaux de télé. Ils n’ont ni vécu les débats internes des partis, ni appris l’art de l’écoute, ni subi l’épreuve du terrain. Ils n’ont connu que le raccourci, le buzz, le coup de poker. La légitimité ne vient plus du parcours, mais du spectacle. Ils ne sont pas élus pour gouverner, mais pour incarner une rupture, réelle ou fantasmée.

Et cela se voit. Le langage diplomatique ? Incompris. Le temps long des négociations ? Méprisé. Le respect des interlocuteurs ? Oublié. Ils balancent des phrases comme des uppercuts. Ils confondent franchise et brutalité, direct et blessant. Une rencontre bilatérale devient un ring. L’échange se transforme en humiliation. Trump ridiculise Zelensky, Macron sermonne ses homologues comme un proviseur hystérique. Et pendant ce temps, les vrais enjeux restent sans réponse. La forme dévore le fond. Le clash remplace la décision.

Le triomphe des incompétents dans une politique dominée par le narcissisme

Longtemps, la médiocrité a été une faiblesse qu’on dissimulait. Aujourd’hui, elle est un atout. Mieux : un passeport pour le pouvoir. Plus besoin de lire, de réfléchir, de débattre. Il suffit de crier, d’accuser, de se montrer. Le médiocre n’est plus un figurant : il est la star. Il ne sait rien ? Il assume. Il échoue ? Il accuse les autres. Il improvise ? Il appelle ça de l’intuition. À force de confondre simplicité et simplisme, on a remplacé les compétences par le culot.

Les élites ont été chassées au nom de l’authenticité. Résultat : la scène politique est saturée d’incompétents sûrs d’eux, vides mais bruyants. Ils ne règlent rien, ils ne construisent rien. Mais ils monopolisent l’attention. Bernanos l’avait pressenti : la médiocrité est un gaz invisible, inodore, indolore… jusqu’à ce qu’elle explose. Et elle explose. Partout. Les démocraties s’effritent, les conflits s’éternisent, les peuples se lassent. Le pire, c’est que tout cela ne choque plus personne. C’est devenu la norme.

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