Le 9 décembre à 19h, François Martin, Sylvain Baron, Radjaa Abou Dagga et Mathias Leboeuf seront les invités de La Grande Émission, animée par Mike Borowski, sur Géopolitique Profonde. Israël, acteur clé de la scène géopolitique, fait face à des tensions internationales et des critiques accrues sur sa gestion de la question palestinienne. À travers le leadership de Benyamin Netanyahou, l’idée d’un « Grand Israël » semble revenir au cœur des débats.
Radjaa Abou Dagga est un journaliste franco-palestinien originaire de Gaza, doté d’une longue expérience dans le journalisme international. Il a collaboré avec plusieurs médias français, dont Libération, France 24, et Ouest France. Radjaa Abou Dagga apporte une perspective unique sur le conflit israélo-palestinien, nourrie par ses racines et sa profonde connaissance du terrain.
François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues. Connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes, il a récemment publié « Le Temps des Fractures« , un ouvrage qui explore en profondeur les dynamiques géopolitiques actuelles et les défis redéfinissant l’ordre mondial.
Sylvain Baron est un activiste politique et Gilet jaune, auteur de Révolte : Essai sur la légitimité et la planification de l’insurrection populaire en France.
Mathias Leboeuf est un journaliste français et docteur en philosophie, spécialisé dans la vulgarisation de la philosophie à travers des cafés philosophiques et des interventions en entreprise. Auteur de Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, il explore les relations entre la peinture et le langage. Il enseigne également à l’Université Permanente de Paris.
L’histoire tourmentée du projet israélien
Depuis sa création en 1948, Israël a constamment élargi son territoire, notamment à travers des guerres décisives comme celle des Six Jours en 1967. Ce conflit a marqué une étape clé dans l’expansion israélienne, avec l’annexion de territoires comme Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza. Ces conquêtes témoignent d’une vision d’un « Grand Israël », un concept idéologique nourri par certains courants sionistes. Ces territoires, considérés illégaux par de nombreuses résolutions de l’ONU, restent aujourd’hui au centre des tensions.
Les chiffres illustrent l’ampleur de cette politique : plus de 700 000 colons vivent désormais en Cisjordanie, une augmentation de 42 % sur la dernière décennie. Cette colonisation massive est une probable stratégie visant à rendre toute solution à deux États irréalisable.
Les plans actuels de Netanyahou
Sous le mandat de Benyamin Netanyahou, la politique israélienne a connu un tournant encore plus radical. L’objectif semble clair : intégrer progressivement les territoires palestiniens dans une structure contrôlée par Israël, tout en neutralisant toute revendication nationale palestinienne.
La loi fondamentale de 2018, définissant Israël comme « l’État-nation du peuple juif« , a également renforcé la marginalisation des populations arabes. À cela s’ajoutent les récentes mesures sécuritaires en Cisjordanie et les frappes régulières sur Gaza. La situation actuelle soulève une question majeure : Israël cherche-t-il à provoquer une dépopulation progressive des Palestiniens, assimilable à un nettoyage ethnique ?
Conséquences régionales et internationales
Les répercussions de cette stratégie vont bien au-delà des frontières israéliennes. La chute potentielle de Bachar el-Assad en Syrie pourrait offrir à Israël une opportunité géopolitique pour renforcer son influence sur la région.
Parallèlement, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017 a renforcé le soutien américain à Israël, notamment avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale. Une telle alliance pourrait encourager Israël à intensifier ses ambitions territoriales sans craindre de réelles sanctions internationales.
Mais la résistance palestinienne, incarnée par des groupes comme le Hamas, reste forte. La communauté internationale s’interroge : jusqu’où Israël est-il prêt à aller pour asseoir sa domination ? Et surtout, quelles seront les conséquences pour les pays voisins comme la Jordanie ou le Liban, déjà sous pression migratoire ?
Perspectives pour la question palestinienne
La gestion de la question palestinienne reste un défi majeur. Les perspectives d’un État palestinien semblent de plus en plus éloignées. La poursuite de la colonisation, couplée à une politique étrangère agressive, ne laisse que peu d’options aux Palestiniens. Les risques de radicalisation et de guerre ouverte augmentent, posant une menace pour l’ensemble du Moyen-Orient.
Pour les Israéliens, la stratégie pourrait s’avérer coûteuse à long terme. Les tensions internes et les critiques internationales pourraient isoler le pays, limitant sa capacité à maintenir des alliances clés.
La question reste ouverte : Israël peut-il atteindre ses objectifs sans provoquer un conflit majeur ?
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