Le 10 mars à 12h30, Nicolas Stoquer dénonce la complicité de l’Occident et de la Turquie dans l’ascension des djihadistes en Syrie, leur rôle dans les massacres des chrétiens et alaouites, ainsi que l’hypocrisie géopolitique de la France et des États-Unis.
L’Occident et la Turquie ont installé les djihadistes au pouvoir
Les groupes djihadistes qui contrôlent aujourd’hui une partie de la Syrie doivent leur ascension à un soutien occidental massif, appuyé par la Turquie. Dès le début du conflit syrien, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont financé et armé des factions islamistes sous prétexte de renverser Bachar el-Assad. En parallèle, Ankara a joué un rôle clé en ouvrant ses frontières, facilitant le passage des combattants et du matériel de guerre.
Ces alliances ont permis aux groupes terroristes de s’imposer comme les nouveaux maîtres d’une partie du territoire syrien. L’ex-Front al-Nosra, branche locale d’Al-Qaïda, a ainsi bénéficié de financements et de livraisons d’armes sous l’étiquette fallacieuse de « rebelles modérés ». Pourtant, dès le départ, ces combattants appliquaient la charia avec brutalité, imposaient des tribunaux islamiques et persécutaient les minorités. Aujourd’hui, ces mêmes forces ont lancé une campagne d’extermination des alaouites et des chrétiens d’Orient, sans que l’Occident ne remette en question son soutien.
Preuve de cette complaisance, des dirigeants européens continuent de légitimer ces factions. Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock ont récemment rencontré Abou Mohammed al-Joulani, chef de l’ex-Front al-Nosra, sans même exiger de garanties sur la protection des populations civiles. Emmanuel Macron est allé encore plus loin en invitant al-Joulani à l’Élysée, donnant ainsi un signal clair : la France reconnaît désormais un ancien chef terroriste comme interlocuteur politique.
Persécutions et massacres des minorités en Syrie
Sur le terrain, la situation des chrétiens et des alaouites est catastrophique. La mère supérieure du couvent carmélite de Maaloula, l’un des plus anciens monastères chrétiens du pays, témoigne de l’horreur qui frappe sa communauté. Les nouvelles autorités djihadistes ont reçu pour ordre d’éliminer ces populations, considérées comme des ennemis de l’islam radical. Dans certaines régions, les habitants sont traqués, arrêtés et exécutés sans jugement.
À Banya, une école remplie d’enfants et de familles est actuellement encerclée par des combattants islamistes. La mère supérieure craint un massacre imminent, mais aucun acteur international ne semble prêt à intervenir. Les djihadistes appliquent méthodiquement leur programme : pillage des maisons, destruction des églises, assassinats ciblés contre les chefs religieux. Ceux qui parviennent à s’échapper racontent des scènes de barbarie qui rappellent les exactions de Daech au plus fort de son règne.
L’ampleur des massacres ne laisse aucun doute sur l’intention génocidaire des groupes au pouvoir. Ce ne sont pas des règlements de compte isolés, mais une volonté délibérée d’anéantir les chrétiens et les alaouites de Syrie. Pourtant, les médias occidentaux restent silencieux, préférant détourner l’attention sur d’autres sujets. Pendant que des communautés entières sont rayées de la carte, l’Europe continue de considérer ces factions comme des forces légitimes de l’opposition syrienne.
Silence complice et jeux géopolitiques cyniques
Face à cette tragédie, la réponse internationale est un mélange d’inaction et d’hypocrisie. Les États-Unis, qui pourraient exercer une pression sur leurs alliés régionaux, refusent d’intervenir. Selon Pozzo Di Borgo, un membre de l’équipe de Donald Trump lui aurait confié que Washington ne bougerait pas, une position qui arrangerait Israël. Dans ce jeu cynique, certains considèrent que le chaos en Syrie sert leurs intérêts stratégiques.
Les Européens ne sont pas en reste. Plutôt que de reconnaître leur responsabilité dans la montée des islamistes, ils prétendent que ces massacres sont le fait des anciennes forces de Bachar el-Assad. Une accusation absurde, puisque l’armée syrienne a été largement affaiblie et n’a plus aucun contrôle sur ces régions. Ce mensonge permet aux chancelleries occidentales d’éviter de reconnaître qu’elles ont contribué à installer des criminels au pouvoir.
La France, autrefois protectrice des chrétiens d’Orient, a totalement abandonné son rôle. En légitimant les djihadistes, en les recevant dans ses ministères, elle se rend complice de leur politique d’extermination. Macron, fidèle exécutant des intérêts atlantistes, applique sans sourciller la ligne imposée par Washington et Bruxelles. Paris ne cherche plus à protéger les minorités, mais à s’assurer que la Syrie reste un champ de ruines, incapable de retrouver une souveraineté nationale.
Dans cette guerre, l’Occident a choisi son camp. Il ne s’agit plus d’une simple erreur de jugement ou d’un soutien mal avisé. Ce qui se joue en Syrie est une destruction méthodique des dernières forces qui pourraient faire obstacle à l’ordre mondial voulu par Washington et ses alliés. Pendant ce temps, des milliers d’innocents meurent dans l’indifférence, victimes d’une alliance monstrueuse entre le fanatisme islamiste et la stratégie impérialiste occidentale.
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