Le 27 mai à 19h, Lara Stam, Patrick Pasin et Sylvain Baron sont les invités de Mike Borowski afin de commenter l’interview d’Alexeï Pouchkov en direct sur Géopolitique Profonde !
Lara Stam est chroniqueuse et animatrice, passée par Radio Courtoisie avant de rejoindre Géopolitique Profonde et GPTV. Spécialiste des questions de souveraineté et d’indépendance géopolitique, elle décrypte avec un ton incisif les crises internationales et les rapports de force mondiaux. Elle traite notamment des conflits oubliés (Arménie-Haut-Karabagh) et des enjeux multipolaires. Sur GPTV, elle a animé une émission nocturne, « Un Soir avec Lara », et contribue à d’autres formats comme « La Grande émission » sur GPTV et « Le Libre Journal de Géopolitique Profonde » sur Radio Courtoisie.
Patrick Pasin est un auteur, conférencier et entrepreneur français, connu pour ses critiques sur la géopolitique, la santé publique et la souveraineté individuelle.
Sylvain Baron, journaliste engagé, revient tout juste de son périple en Ukraine, où il a plongé au cœur des zones de conflit à Zaporija et Marioupol.
Ukraine, BRICS et la fin de l’ordre occidental
Pour Pouchkov, l’Ukraine n’est pas un simple théâtre de guerre, mais le point de bascule d’un ordre mondial en déclin. Il affirme que l’Occident, en particulier les États-Unis, a instrumentalisé l’Ukraine pour contenir la Russie et préserver une hégémonie vacillante. L’élargissement de l’OTAN est perçu comme une entreprise néocoloniale visant à encercler la Russie et à imposer un modèle unipolaire. En réponse, Moscou s’est tournée vers les BRICS, qu’il décrit comme le moteur d’un nouvel ordre multipolaire. Avec la Chine, l’Inde et la Russie parmi les quatre premières économies mondiales en parité de pouvoir d’achat, Pouchkov souligne que l’Occident perd son monopole économique et idéologique .
Il dénonce également le deux poids, deux mesures de l’Occident : la Russie est condamnée pour son intervention en Ukraine, tandis qu’Israël bénéficie d’une impunité totale à Gaza. Cette hypocrisie, selon lui, discrédite les institutions occidentales et alimente la révolte du Sud global. La guerre en Ukraine devient ainsi un catalyseur de la décolonisation géopolitique.
L’OTAN comme instrument de domination
Pouchkov qualifie l’élargissement de l’OTAN de « colonisation de l’Ukraine », affirmant que l’Alliance atlantique a trahi ses promesses de ne pas s’étendre vers l’Est. Il considère que l’OTAN n’est plus une alliance défensive, mais un outil d’ingérence et de domination occidentale .
Il rappelle que la Russie a été exclue des instances internationales non pour ses actions, mais pour son refus de se soumettre à l’ordre occidental. L’isolement de la Russie est, selon lui, une stratégie délibérée pour l’affaiblir et empêcher l’émergence d’un monde multipolaire. Mais loin de se soumettre, Moscou a renforcé ses alliances avec les pays du Sud, notamment via les BRICS, pour construire une alternative au système occidental.
Le réveil des peuples contre les élites occidentales
Le sénateur russe affirme que les dirigeants occidentaux ne sont plus soutenus par leurs peuples. Il cite les mouvements sociaux en France, en Allemagne et aux États-Unis comme preuve d’un divorce entre les élites et les citoyens. Selon lui, cette crise de légitimité affaiblit la capacité de l’Occident à imposer son modèle au reste du monde.
Il évoque également le rôle de Donald Trump, qui, malgré ses contradictions, a remis en question l’ordre établi et ouvert la voie à une redéfinition des relations internationales. Pour Pouchkov, le monde est en train de basculer vers une ère post-occidentale, où la souveraineté des nations et le respect des identités culturelles primeront sur l’uniformisation imposée par l’Occident.
L’analyse de Pouchkov offre une perspective radicalement différente de celle véhiculée par les médias occidentaux. Il présente la Russie non pas comme une menace, mais comme un acteur central de la recomposition géopolitique mondiale, aux côtés des BRICS et du Sud global. Selon lui, la guerre en Ukraine est le symptôme d’un monde en mutation, où l’Occident doit accepter de partager le pouvoir ou risquer de sombrer dans l’isolement.
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