Le 20 décembre à 22h, Dimitri de Kochko est l’invité de l’émission Un Soir avec Lara animée par Lara Stam sur Géopolitique Profonde.
Dimitri de Kochko est journaliste, réalisateur et militant associatif. Il est un acteur incontournable des relations franco-russes. Président de Stop Russophobie et fondateur de l’association France-Oural, il est également à l’origine de plusieurs initiatives culturelles majeures, comme le Prix Russophonie et les Journées du Livre Russe. Son expertise sur la Russie et ses implications géopolitiques sera précieuse pour décrypter le récent désengagement de Moscou en Syrie.
Poutine impose sa vision dans un monde polarisé
Le 19 décembre 2024, Vladimir Poutine a tenu sa traditionnelle conférence de presse annuelle, un marathon de communication suivi par des millions de téléspectateurs en Russie et à travers le monde.
Cet exercice, qui dure généralement plusieurs heures, est une démonstration de force politique et un outil stratégique pour affirmer la ligne directrice du Kremlin. Entre posture offensive et messages soigneusement calibrés, cette édition a abordé les grands défis géopolitiques actuels.
Sur l’Ukraine, une fermeté sans compromis
« Nous n’avons pas commencé cette guerre, mais nous la terminerons à nos conditions », a martelé Vladimir Poutine en réponse à une question sur le conflit en Ukraine. Il a accusé les États-Unis et leurs alliés de « jouer avec le feu » en fournissant des armes au gouvernement de Kiev, tout en réaffirmant que les objectifs russes de « dénazification » et de « démilitarisation » de l’Ukraine étaient non négociables. Poutine a également rejeté toute idée de pourparlers immédiats, affirmant que « les conditions ne sont pas réunies tant que le régime ukrainien persiste dans son agression contre le Donbass ».
Le président russe a néanmoins tenté de rassurer son audience interne, soulignant que les opérations militaires étaient « sous contrôle » et que « la Russie dispose des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs ». Ce discours, destiné avant tout à son électorat domestique, vise à renforcer l’idée d’une Russie unie et résiliente face à une adversité internationale.
Une économie mise à l’épreuve, mais en résistance
Face aux sanctions occidentales, Poutine a présenté une image de stabilité économique. « La Russie a démontré sa capacité à s’adapter, malgré les tentatives des pays hostiles de nous isoler », a-t-il affirmé. Il a évoqué une croissance de 3,5 % pour l’année 2024, attribuant ce chiffre à une diversification accrue des échanges commerciaux, notamment avec les pays asiatiques, et à la montée en puissance du commerce parallèle.
Cependant, il a reconnu les défis persistants, notamment une inflation élevée, estimée à 8,5 %, et des difficultés d’accès aux technologies occidentales essentielles. « Nous avons des problèmes, c’est indéniable, mais nous les surmontons avec nos propres forces et avec l’aide de nos partenaires stratégiques comme la Chine et l’Inde », a-t-il ajouté. Ce discours vise à rassurer une population russe de plus en plus confrontée à une baisse de son pouvoir d’achat.
Relations internationales : entre confrontation et ouverture
Poutine a également été interrogé sur les relations entre Moscou et Washington, à l’aube de l’investiture de Donald Trump. « Si les Américains souhaitent une discussion honnête et respectueuse, nous y sommes prêts », a-t-il déclaré, ouvrant la porte à une possible détente avec les États-Unis. Toutefois, il a prévenu que toute tentative de pression sur la Russie se heurtera à une réponse « ferme et proportionnée ».
Sur le plan régional, Poutine a salué les succès de l’intervention russe en Syrie, affirmant que « la Russie a apporté la stabilité dans une région en proie au chaos ». Il a aussi souligné l’importance de renforcer les alliances avec les pays d’Amérique latine et d’Afrique, considérés comme des partenaires clés dans un monde qu’il a qualifié de « multipolaire ».
Une démonstration de leadership national
Au-delà des messages adressés à la communauté internationale, cette conférence de presse a également servi à renforcer la stature de Vladimir Poutine auprès de son électorat.
En insistant sur la résilience du pays et sa capacité à tenir tête à l’Occident, il se pose en garant de la souveraineté russe face à une « guerre hybride » menée par ses adversaires. « Ils nous sous-estiment constamment, mais la Russie ne fait que se renforcer dans l’adversité », a-t-il conclu avec emphase.
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