Le 14 Octobre à 7h, le Colonel Jacques Hogard est l’invité de La Matinale animée par Nicolas Stoquer et Raphel Besliu, sur Géopolitique Profonde.
Le colonel Jacques Hogard est un ancien officier supérieur de l’armée française, spécialisé dans les opérations extérieures. Depuis sa retraite, Jacques Hogard s’est exprimé de manière critique sur certaines interventions militaires occidentales et sur la politique étrangère française, notamment vis-à-vis de l’OTAN. Il est également conférencier et auteur des livres « La guerre en Ukraine : Regard critique sur les causes d’une tragédie« , « L’Europe est morte à Pristina« , ou encore « Les larmes de l’honneur : 60 jours dans la tourmente du Rwanda« .
Conflit Russo-Otanien
Le conflit en Ukraine est souvent simplifié comme un affrontement entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, derrière cette façade se cache un affrontement plus vaste, une guerre par procuration entre la Russie et l’OTAN. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, l’Alliance Atlantique n’a cessé de soutenir l’Ukraine, à travers des livraisons d’armes, du renseignement et un soutien logistique. Les États-Unis, le Royaume-Uni et plusieurs pays européens, dont la France, ont largement contribué à cette militarisation, intensifiant ainsi les hostilités.
Sur le terrain, la situation est dramatique pour l’Ukraine. Dans l’oblast de Koursk, les pertes humaines et matérielles subies par l’armée ukrainienne sont catastrophiques. La contre-offensive russe, implacable, avance sans concession pour défendre ses objectifs stratégiques et avance désormais vers Pokrovsk. Les armes fournies par l’OTAN, autrefois considérées comme un facteur de bascule dans le conflit, jonchent désormais les champs de bataille en tant que vestiges inutiles. Ce soutien militaire occidental se révèle insuffisant face à la résilience et à la puissance de la machine de guerre russe.
La France, l’OTAN et l’érosion de la souveraineté
Depuis que la France a réintégré pleinement le commandement intégré de l’OTAN en 2009 sous Nicolas Sarkozy, elle s’est trouvée de plus en plus alignée sur les décisions stratégiques prises à Washington et à Bruxelles. Ce qui posait alors question est aujourd’hui devenu une évidence : l’indépendance militaire française s’érode au profit d’une subordination croissante aux choix géopolitiques anglo-saxons. La France, jadis indépendante et farouchement attachée à sa souveraineté militaire, se trouve aujourd’hui impliquée dans des conflits qui ne la concernent pas directement.
Cette dépendance stratégique illustre un dilemme fondamental : la France peut-elle encore défendre ses propres intérêts dans un cadre multilatéral qui la pousse vers des interventions extérieures ? La guerre en Ukraine en est le parfait exemple, où la France s’engage, non pas par nécessité nationale, mais en tant que membre d’une alliance qui la prive progressivement de sa capacité d’agir en toute autonomie et qui la coupe de ses alliés historiques et nécessaires à sa survie économique.
L’Europe à la croisée des chemins : entre éclatement et renouveau
Les tensions au sein de l’Union Européenne révèlent la profondeur de cette crise existentielle. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en opposition frontale avec Bruxelles et actuellement à la direction de l’UE, incarne la résistance face aux politiques supranationales et mondialistes prônées par les élites europhiles. Il est devenu une figure de proue pour ceux qui critiquent l’évolution de l’UE vers une entité qui ne sert plus les intérêts de ses membres, mais ceux d’un globalisme idéologique.
Les tensions entre la Hongrie et le Parlement européen, notamment ses ailes gauchistes, ne font que s’aggraver. Si l’Union ne parvient pas à redéfinir son projet, elle risque une implosion sous le poids de ses contradictions, tout comme ses failles dans la gestion des crises, qu’elles soient économiques, politiques ou militaires.
Gaza et Liban : jusqu’où ira Israël ?
Tandis que l’Europe fait face à une guerre ouverte à ses portes, une autre tragédie se joue au Proche-Orient. Gaza est bombardée sans relâche par Israël, et le bilan des pertes civile et proprement ahurissant. Ce n’est pas moins que l’équivalent de Hiroshima et Nagasaki qui se sont écrasés sur cette petite parcelle où étaient entassés plus de 2 millions de personnes.
Israël ne semble pas sur le point de s’arrêter et entame sa destruction du Liban. Comme pour le Hamas à Gaza, c’est désormais le Hezbollah qu’elle prend pour cible, et n’hésite pas à utiliser tous les moyens pour éradiquer ces idées, pourtant invincibles car immatérielles, et alors que les victimes hommes, femmes et enfants civils se multiplient suite aux bombardements incessants de Tsahal.
Jusqu’où cette escalade peut-elle aller ? Les répercussions à long terme de ces conflits nourriront inévitablement des cycles de violence et d’instabilité : la guerre sans fin.
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