🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le Colonel Jacques Hogard critique les interventions militaires occidentales et la politique étrangère française, notamment vis-à-vis de l’OTAN. Découvrez ses analyses dans ses livres.
- Sylvain Durain explore le retour du sacrifice dans nos sociétés modernes, en s’appuyant sur les théories de René Girard. Plongez dans son ouvrage récent sur le désir et la violence.
- La disparition du père dans les sociétés occidentales mène à l’effondrement d’un pilier anthropologique, entraînant une résurgence sauvage du sacrifice. Comprenez cette dynamique.
- Le totalitarisme du XXe siècle a réinventé le sacrifice humain à grande échelle. Explorez comment la guerre est devenue un théâtre sacrificiel sans transcendance.
- Le christianisme oppose à la logique sacrificielle la messe, réactualisation du sacrifice du Christ. Découvrez comment cela peut encadrer une guerre juste dans un monde moderne.
Le 18 mai à 9h, le Colonel Jacques Hogard et Sylvain Durain sont les invités de Nicolas Stoquer et Lara Stam dans Le Libre Journal de Géopolitique Profonde !
Le Colonel Jacques Hogard est un ancien officier supérieur de l’armée française, spécialisé dans les opérations extérieures. Depuis sa retraite, Jacques Hogard s’est exprimé de manière critique sur certaines interventions militaires occidentales et sur la politique étrangère française, notamment vis-à-vis de l’OTAN. Il est également conférencier et auteur des livres « La guerre en Ukraine : Regard critique sur les causes d’une tragédie » , « L’Europe est morte à Pristina » , ou encore « Les larmes de l’honneur : 60 jours dans la tourmente du Rwanda » .
Auteur, réalisateur de documentaire et éditeur aux « Éditions du Verbe Haut », Sylvain Durain est spécialisé dans les thématiques du patriarcat et du matriarcat, des systèmes familiaux, politiques et religieux, et du retour du sacrifice humain dans nos sociétés modernes. Son ouvrage le plus récent René Girard, du désir à la violence publié aux éditions du Verbe Haut, nous plonge dans l’œuvre fascinante de René Girard. Ce penseur a révolutionné notre compréhension des mécanismes de la violence humaine, des crises sociales et du rôle du religieux dans l’histoire de l’humanité.
Le retour du sacrifice dans une modernité sans transcendance
La disparition de la figure du père dans les sociétés occidentales ne constitue pas un simple changement culturel, mais l’effondrement d’un pilier anthropologique. Avec la perte du père vient celle de la Loi, de la verticalité, de la limite. Le maternel, lorsqu’il s’érige en modèle exclusif, devient total. Il absorbe toute forme de transcendance au profit d’un care devenu contrôle. Ce matriarcat inversé n’est pas tendresse mais pouvoir : il dévore ses enfants, au sens littéral comme symbolique, sous le masque de la compassion. L’avortement massif, justifié au nom de la liberté individuelle, devient le nouveau sacrifice industriel offert à Moloch. La victime y est sanctifiée, non pour être sauvée, mais pour justifier le système sacrificiel lui-même.
René Girard l’avait pressenti : la disparition du sacré, c’est-à-dire du cadre rituel qui contenait et nommait la violence, ouvre la voie à une résurgence sauvage du sacrifice. Le diable ne se montre plus en bourreau, mais en victime, inversant les signes pour légitimer le meurtre sous couvert de justice. Dans cette logique, le sacrifice n’est plus un rite marginal mais un acte central, répété à l’infini dans un monde désacralisé. La société moderne, croyant avoir aboli la violence religieuse, la réinstalle au cœur même de son fonctionnement, sous la forme d’une purification permanente.
Le totalitarisme comme rite sacrificiel absolu
Le XXe siècle a vu surgir une nouvelle forme de religiosité païenne : le totalitarisme. Fascisme, nazisme, communisme, chacun à leur manière ont réinventé le sacrifice humain à une échelle industrielle. La guerre devient le grand théâtre sacrificiel, où l’homme moderne, déchu de toute transcendance, se jette dans l’abîme d’un destin collectif devenu infernal. Plus de rédemption, plus d’au-delà : la terre devient autel, et l’homme victime expiatoire. L’idéologie remplace Dieu, et demande le sang des innocents pour asseoir sa légitimité. Auschwitz, le Goulag, Hiroshima : ces lieux ne sont pas seulement des tragédies, mais des liturgies profanes.
La guerre moderne ne s’embarrasse plus de justifications spirituelles. Elle ne prétend plus sauver des âmes, mais purifier des sociétés. Ce glissement est fondamental : sans Dieu, sans péché, sans salut, la violence n’a plus de contrepoids. Elle devient technique, froide, nécessaire. L’idéologie s’empare du langage du sacré pour le subvertir : l’ennemi est le bouc émissaire, l’extermination est purification, la déshumanisation est salut collectif. L’homme, coupé de la transcendance, accepte de tuer au nom du bien parce qu’il a perdu toute vision de la Vérité.
La messe, unique contre-sacrifice chrétien
Face à cette logique sacrificielle dévoyée, le christianisme oppose un acte unique : la messe. Ce n’est pas un sacrifice répété, mais la réactualisation d’un sacrifice définitif, celui du Christ, qui clôt le cycle de la violence sacrée. Dans l’eucharistie, le corps offert n’appelle plus à d’autres morts, mais à la communion. Le Christ ne tue pas, il se donne. Il refuse le rôle de bourreau comme celui de la victime manipulée. Il révèle la supercherie du mécanisme sacrificiel et le vide d’un monde sans Père. À la messe, la mémoire n’est pas nostalgie, mais actualisation d’un acte qui libère : Dieu lui-même devient victime pour briser le cycle.
Avec le colonel Hogard, la question de la guerre juste reprend sens dans cette perspective. Peut-il y avoir une guerre chrétienne dans un monde où toute guerre tend à redevenir païenne, sacralisée sans Dieu ? Le christianisme n’interdit pas la guerre, mais il l’encadre strictement : elle ne peut être légitime que défensive, limitée, encadrée par le droit naturel. Elle ne vise jamais la destruction, mais la paix. L’Ukraine devient un révélateur : guerre géopolitique ou guerre spirituelle ? Affrontement pour un territoire ou combat pour une vérité plus haute ? La guerre moderne, pour être juste, doit redevenir humble : reconnaître que toute violence, même nécessaire, est un échec de la fraternité, et non sa justification.
IMPORTANT - À lire
Chaque mois, notre revue papier approfondit les analyses sur les grands enjeux de notre temps, à la lumière des travaux de penseurs comme René Girard. Du retour du sacrifice dans nos sociétés modernes à la nature des guerres actuelles, nous explorons les dimensions spirituelles et anthropologiques de l'actualité.
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