🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le 25 juin à 19h, un entretien exclusif entre Vladimir Soloviev et Xavier Moreau sur Géopolitique Profonde. Découvrez leurs analyses percutantes.
- Soloviev, journaliste influent, critique l’incompréhension de l’Occident envers la Russie. Il voit la guerre en Ukraine comme inévitable.
- Moreau, analyste français, explore la géopolitique russe et ses enjeux. Un échange prometteur sur les visions du monde.
Le 25 juin à 19h, découvrez un entretien exclusif entre Vladimir Soloviev et Xavier Moreau, sur Géopolitique Profonde.
Vladimir Soloviev, né à Moscou, est l’un des journalistes et présentateurs les plus influents de la télévision russe contemporaine. Docteur en économie, polyglotte et ancien professeur aux États-Unis, il se distingue par sa capacité à articuler des débats complexes et à défendre avec clarté les positions de la Russie sur la scène internationale. Animateur d’émissions populaires comme Le Soir avec Vladimir Soloviev sur Rossiya-1 et Soloviev Live, il s’impose comme une voix forte et patriote dans l’espace médiatique russe.
Xavier Moreau est un analyste français spécialisé dans les relations internationales. Diplômé de Saint-Cyr et ancien officier parachutiste, il est titulaire d’un DEA en relations internationales de Paris IV Sorbonne, où il s’est spécialisé dans les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Résidant en Russie depuis 24 ans, il dirige la société LinkIT Vostok. Installé à Moscou depuis de nombreuses années, il se consacre à la géopolitique russe et a fondé le centre d’analyse Stratpol. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Nouvelle Grande Russie » et « Pourquoi la Russie a gagné ? ».
Vladimir Soloviev, figure d’un clash culturel
Pour Vladimir Soloviev, l’Occident ne comprend rien à la Russie. Ni son humour, ni sa vision du monde, ni ses priorités. Il n’y a pas de débat possible tant que l’Europe continue à voir la Russie à travers les lunettes de la guerre froide. Soloviev s’attaque à cette incompréhension chronique, qu’il juge volontaire. Ce n’est pas juste un malentendu culturel, c’est une stratégie : caricaturer l’adversaire pour éviter de l’écouter.
Il place la guerre en Ukraine au cœur de cette fracture. Ce conflit n’est pas, selon lui, une surprise ou une erreur : c’est la suite logique d’un enchaînement ignoré par l’Occident. Pour Soloviev, le Donbass a été abandonné, l’Ukraine a viré à l’extrême droite avec le soutien européen, et la Russie a fini par faire ce qu’elle devait faire.
Pas de place au doute dans son discours : c’était inévitable, et ça aurait même dû arriver plus tôt. C’est une vision du monde où la guerre n’est pas un choix idéologique, mais une réponse à une menace qu’on a trop longtemps sous-estimée.
Une critique brutale des systèmes occidentaux
Soloviev ne se limite pas à la géopolitique. Il attaque aussi ce qu’il considère comme les failles internes de l’Occident, en commençant par la France. Il y voit un système politique verrouillé, où la démocratie est en façade mais pas dans les faits.
Il pointe les scandales qui éliminent certains candidats au bon moment, les élections écrites à l’avance, les oppositions contrôlées. Pour lui, Macron n’est pas le résultat d’un vote libre, mais d’un scénario bien ficelé. Et tout cela se passe pendant que les gouvernements dénoncent la Russie comme une dictature.
Cette posture critique s’étend à la société. Soloviev voit l’Europe comme un continent qui a renoncé à ses repères. Il cite le mariage homosexuel comme un tournant symbolique, une coupure avec les valeurs religieuses et historiques. Pour lui, ce n’est pas de la modernité, c’est de la déconstruction.
Et dans ce climat qu’il juge décadent, il n’est pas étonné de voir des contradictions morales : des pays qui dénoncent l’antisémitisme chez les autres tout en soutenant des figures historiques ouvertement antisémites en Ukraine. Pour Soloviev, l’Occident a perdu sa boussole et compense par une posture morale agressive.
Une autre vision du monde
Soloviev ne cache pas son rejet de l’ordre mondial actuel. Il défend l’idée d’un monde multipolaire, où l’Occident ne dicte plus seul les règles. Pour lui, la Russie n’a pas à conquérir l’Europe. Elle veut simplement exister en tant que puissance, avec ses propres alliances, ses priorités, sa vision. Les BRICS, la Chine, les partenaires alternatifs : c’est vers eux que Moscou regarde. Ce n’est pas un isolement, c’est un repositionnement. Et dans ce cadre, l’Occident ne représente plus le centre, mais une option parmi d’autres.
Sur la scène internationale, Soloviev valorise des figures comme Donald Trump. Non pas parce qu’il incarne la Russie, mais parce qu’il casse les codes du système qu’il rejette. Trump est vu comme imprévisible, mais audacieux. À l’inverse, les dirigeants européens sont qualifiés de dociles, sans courage, alignés sur des intérêts qui ne sont pas ceux de leurs peuples. Et au sommet de cette vision du pouvoir, il place Vladimir Poutine : un président sobre, ancré, stratège, porteur d’une ligne historique claire. Soloviev insiste : ce n’est pas un tyran, c’est un homme de mission.
Ce discours, construit avec soin, ne vise pas à plaire. Il frappe fort, assume ses angles, et trace un autre récit que celui des capitales occidentales. Soloviev joue un rôle clé dans cette bataille d’images et de récits. Il ne demande pas qu’on l’approuve, il veut qu’on comprenne que la Russie, aujourd’hui, ne parle plus le même langage.
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