L’Amérique entre en guerre contre l’Iran et détruit les sites nucléaires

Le 23 juin à 7h, Claude Janvier, Cyrille De Lattre, François Martin et Jean-Michel Vernochet sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer, en direct sur Géopolitique Profonde.

Claude Janvier est un écrivain et essayiste français connu pour ses prises de position tranchées sur des sujets de société et de politique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui explorent les dynamiques de pouvoir et les influences cachées au sein des structures étatiques et supranationales. Son dernier livre s’intitule « L’État Profond Français ».

Cyrille de Lattre est expert aéronautique, ancien commandant de bord et spécialiste de la formation des pilotes sur Airbus et Boeing. Fondateur d’une société dédiée à la réglementation et aux formations aéronautiques, il a également été pompier volontaire pendant cinq ans. Issu d’une famille liée à l’armée, à la diplomatie et à la politique française, il cultive depuis 2001 une analyse géopolitique et stratégique autodidacte, nourrie par les grands conflits contemporains. Réfugié politique en Russie, il intervient régulièrement sur RT, TASS, Spoutnik et France Libre Média (canal Télégram), où il partage ses analyses sur l’évolution des rapports de force mondiaux.

François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues et est connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes.

Jean-Michel Vernochet, journaliste et géopolitologue, est connu pour ses positions tranchées contre l’oligarchie mondialiste et son analyse rigoureuse des politiques européennes. il est ancien grand reporter et auteur de nombreux ouvrages, dont “La France en flammes : des gilets jaunes à Notre-Dame de l’apocalypse” et plus récemment La destruction nécessaire : Persia delenda est.

Trump choisit la guerre

Donald Trump vient de franchir un seuil irréversible : en engageant les forces américaines aux côtés d’Israël contre l’Iran, il sacrifie tout semblant de retenue diplomatique. Ce geste n’est pas une réaction, c’est une initiative. Il arrache les États-Unis à la posture d’arbitre pour les précipiter dans un conflit régional à haut risque, assumant un alignement total avec l’agenda militaire israélien.

Ce choix n’a rien de stratégique : il est politique, idéologique, presque personnel. L’ancien président agit pour entrer dans l’Histoire comme le chef d’État qui a « résolu » la question iranienne, quitte à enflammer le Moyen-Orient.

Pris entre les lobbys sionistes américains et sa propre légende, Trump ne cherche plus à représenter une Amérique prudente ou isolationniste. Il incarne désormais une puissance impériale prête à l’escalade pour imposer sa loi. Cet engagement militaire brutal est une claque à sa base électorale MAGA, souvent sceptique à l’idée d’enlisement militaire.

Mais Trump parie que l’opinion suivra, que l’émotion l’emportera sur la raison, et que sa stature de « décideur » renforcera son autorité. Ce pari est risqué, mais calculé : il sait que le cœur idéologique de l’Amérique blanche, conservatrice et chrétienne reste viscéralement pro-israélien.

L’État profond verrouille le scénario

Ce n’est pas seulement une décision de Trump : c’est le produit d’un engrenage savamment orchestré. L’État profond américain – ce complexe politico-militaro-médiatique – a préparé le terrain. À coups de fuites contrôlées, de récits d’attaques iraniennes « imminentes » et d’un harcèlement informationnel permanent, il a piégé Trump dans un dilemme binaire : frapper ou capituler. Il a choisi de frapper. En cela, il ne s’émancipe pas, il s’enchaîne. Il donne à la machine militaire son feu vert, tout en croyant en garder le contrôle.

Mais ce verrouillage stratégique l’éloigne de ce qui faisait sa force : l’image d’un outsider capable de dire non aux guerres absurdes. Trump est désormais pleinement absorbé par le système qu’il prétendait combattre. Son rêve d’un second mandat comme pacificateur mondial s’effondre. À sa droite, les faucons néoconservateurs applaudissent.

À sa gauche, l’opinion se radicalise. Et au centre, les électeurs flottants assistent à la naissance d’une nouvelle ère d’instabilité globale. Le Trumpisme cesse d’être un mouvement de rupture pour devenir un rouage de la machine impériale.

Trump attaque l’Iran en 2025 : le pari géopolitique de la dernière chance

Trump joue son avenir et celui de l’Amérique sur un coup de dés géopolitique. S’il parvient à briser la résistance iranienne rapidement, à réimposer des négociations humiliantes à Téhéran, il pourra clamer victoire. Le spectacle de la puissance restaurée suffira peut-être à galvaniser ses soutiens.

Le récit de l’homme fort qui impose la paix par la guerre pourrait séduire un électorat fatigué des incertitudes. Mais ce scénario repose sur une illusion : celle d’une guerre propre, rapide, victorieuse. L’histoire récente montre pourtant que ces conflits se prolongent, s’embourbent, s’enveniment.

Si l’Iran résiste, si le Hezbollah entre en scène, si la rue arabe s’enflamme, Trump perdra tout. Sa légende d’homme providentiel volera en éclats. Il deviendra le président de trop, celui qui a ramené l’Amérique dans un bourbier sans fin.

Le Trumpisme, réduit à un réflexe narcissique, rejoindra les poubelles de l’Histoire. En croyant dompter le chaos, il pourrait l’avoir déclenché. Et l’Amérique, sous sa main, ne sortira pas grandie d’une guerre qui n’était ni nécessaire, ni gagnable.