Le 23 décembre à 7h, François Martin et Finn Andreen sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu en direct sur Géopolitique Profonde.
François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues et est connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes.
Finn Andreen est un entrepreneur et auteur suédois basé en France, spécialisé dans les questions géopolitiques et économiques. Connu pour ses analyses percutantes sur les rapports de force mondiaux, il intervient régulièrement dans des publications et médias pour décrypter les enjeux globaux et les dynamiques internationales.
Le 20 janvier, Trump reprend les rênes de l’Amérique, prêt à frapper fort. Après une victoire électorale écrasante en novembre, il s’installe à la Maison-Blanche avec une équipe aguerrie. Son programme économique, déjà en action, fait des miracles. Les marchés explosent, les investissements affluent, et les néoconservateurs, malgré leurs manœuvres, n’ont pas réussi à enrayer son ascension.
Une économie en plein essor et des adversaires silencieux
L’économie américaine est en ébullition. Les marchés boursiers battent des records, dopés par les premières annonces de Trump. Son plan fiscal ultra-compétitif, centré sur une baisse massive des impôts pour les entreprises, attire les capitaux étrangers. Les investisseurs misent sur une reprise américaine sans précédent. Les grandes puissances restent en retrait : certaines par crainte du « bulldozer Trump », d’autres par stratégie, attendant de voir quelle direction prendra cette nouvelle Amérique.
Mais l’essentiel se joue ailleurs : Trump veut frapper bien au-delà de Wall Street. Sa politique étrangère s’annonce radicale, et il trouve en Vladimir Poutine un partenaire prêt à redéfinir l’ordre mondial.
L’Ukraine écartée, l’Europe marginalisée
La crise ukrainienne, terrain de tension depuis 2014, est sur le point d’être « réglée »… mais sans l’Ukraine. Trump et Poutine s’apprêtent à négocier directement, écartant non seulement Kiev, mais aussi les Européens, désormais relégués au second plan. L’Europe vit un déclassement historique, incapable d’influencer le cours des événements. Emmanuel Macron et Olaf Scholz observent, impuissants, l’érosion de leur rôle sur la scène mondiale.
Pour Poutine, cette marginalisation de l’Europe est une victoire géopolitique majeure. La Russie renforce son influence en Europe de l’Est, tandis que les États-Unis consolident leur posture de « leader incontournable ». Trump, en habile stratège, sait que l’affaiblissement des Européens le sert, tout en confortant son rapprochement avec Moscou.
Une recomposition brutale au Proche-Orient
Le Proche-Orient, autre point chaud, se retrouve au cœur des manœuvres. La Turquie, malgré ses actions agressives en Syrie, reste étonnamment épargnée par les critiques de Moscou. Ce silence de Poutine n’est pas un hasard : un accord inédit entre la Russie, la Turquie et l’Iran semble se profiler. Ce triangle stratégique pourrait bouleverser les rapports de force dans la région.
Trump, de son côté, mise sur une approche pragmatique. Il n’hésite pas à s’affranchir des alliances traditionnelles pour sécuriser des résultats concrets. Les tensions avec l’Iran, exacerbées sous l’administration précédente, pourraient également trouver une issue inattendue si Téhéran choisit de s’aligner sur ce nouvel ordre régional.
L’Arabie saoudite, principal allié américain dans la région, observe avec inquiétude cette recomposition. Mais Trump, fidèle à son image de « deal maker », pourrait exploiter ces rivalités pour consolider encore davantage la position américaine.
Une recomposition mondiale qui exclut les Européens
Ce qui se joue en janvier dépasse les simples négociations bilatérales. Trump et Poutine imposent un rythme inédit, redessinant à toute vitesse les frontières de l’influence mondiale. Les Européens, affaiblis par une décennie de crises internes, s’effacent progressivement. L’Allemagne, autrefois moteur de l’Europe, ne pèse plus face à l’alliance russo-américaine. La France, enlisée dans ses propres dilemmes politiques, regarde passer le train de l’histoire.
Les institutions internationales, comme l’OTAN et l’Union européenne, perdent leur pertinence face à ces changements brutaux. Trump, méprisant ouvertement l’OTAN, et Poutine, jouant habilement des divisions européennes, sont en passe de transformer ce qui semblait immuable en un système où seuls les plus puissants décident.
L’urgence de comprendre ce bouleversement
Trump et Poutine, en agissant ensemble, inaugurent une ère où les compromis appartiennent au passé. Leur vision commune privilégie des résultats concrets à toute considération idéologique. Cette approche, radicale mais efficace, laisse peu de place aux acteurs secondaires. En écartant l’Europe, en restructurant le Proche-Orient, et en tranchant sur l’Ukraine, ils réorganisent la carte mondiale à leur avantage.
Ces transformations rapides modifient non seulement l’équilibre géopolitique, mais aussi les trajectoires économiques et militaires des décennies à venir.
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