🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le retrait de Trump de l’Ukraine modifie la donne géopolitique, affaiblissant la défense ukrainienne et renforçant les intérêts américains.
- L’attaque contre Nord Stream marque une guerre énergétique, soumettant l’Europe à une dépendance forcée au gaz américain.
- L’Ukraine devient un marché de guerre permanent, exploité par les prêts américains et la dette, transformant son économie en vassale.
Le 3 mai à 19h, Laurent Artur Du Plessis et Michel Grabar sont les invités de Nicolas Stoquer, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde !
Laurent Artur du Plessis est un analyste reconnu pour sa capacité à décrypter les complexités des relations internationales. Dans son ouvrage “Au cœur de la 3e guerre mondiale”, il explore les tensions géopolitiques qui définissent notre époque. Avec une approche rigoureuse et documentée, il examine les stratégies des grandes puissances et les répercussions potentielles sur l’équilibre mondial.
Michel Grabar est un philosophe français, spécialiste de la pensée religieuse russe et de la civilisation orthodoxe. Professeur à l’Institut Saint-Serge et maître de conférences à Rennes 2, il travaille sur Berdiaev, Boulgakov et le néo-eurasisme.
Trump renonce à l’Ukraine, mais conserve l’avantage stratégique
Donald Trump ne croit plus à la victoire ukrainienne. Pour lui, cette guerre est devenue inutile, coûteuse, instable. L’objectif initial – contenir la Russie et défendre la souveraineté ukrainienne – a cédé la place à une logique purement impériale. Trump accuse ses prédécesseurs d’avoir entraîné l’Amérique dans un conflit qui ne sert plus ses intérêts directs. Le retrait progressif de son soutien militaire et diplomatique ne relève pas d’un caprice, mais d’une stratégie mûrement réfléchie.
L’Ukraine n’est plus une priorité pour la Maison-Blanche. Les aides sont toujours annoncées, mais leur effet réel est dilué. Le Congrès freine, les livraisons ralentissent, et le signal est clair : l’Amérique décroche. Trump n’a aucun intérêt à prolonger une guerre que l’Ukraine ne peut pas gagner sans une implication totale des États-Unis. Il préfère concentrer son énergie sur ce qu’il considère comme le vrai champ de bataille : l’économie mondiale.
Les discussions entre Washington et Moscou contournent désormais la question ukrainienne. Ce qui compte, ce sont les ressources rares, les corridors logistiques, les grandes infrastructures stratégiques. Trump négocie avec la Russie non pour la paix, mais pour verrouiller des accords énergétiques et commerciaux favorables à l’Amérique. L’Ukraine devient un pion marginal, sacrifié pour garantir les intérêts supérieurs de l’Empire.
Nord Stream détruit, Europe soumise
L’attaque contre Nord Stream n’est pas un accident, c’est un acte de guerre énergétique. En détruisant les gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne, Washington a voulu briser l’autonomie stratégique de l’Europe. Ce sabotage envoie un message limpide : toute tentative d’indépendance énergétique sera sanctionnée. Trump poursuit cette logique avec brutalité. Il impose une dépendance forcée au gaz américain, bien plus cher, transformant l’Europe en vassale.
L’Allemagne, pilier industriel de l’Union, est frappée de plein fouet. Sa compétitivité s’effondre, ses industries ferment ou délocalisent. Le coût de l’énergie étrangère plombe toute possibilité de reprise. Et cette situation n’est pas une erreur : elle est délibérée, planifiée, assumée. En affaiblissant l’économie allemande, Trump sabote toute velléité de leadership européen. L’Union européenne devient un marché captif, incapable de penser par elle-même.
Mais Trump va plus loin. Il évoque l’idée d’imposer un péage stratégique sur les flux de gaz russes. L’objectif est clair : faire de l’Amérique le maître du robinet énergétique, même sur des ressources qui ne lui appartiennent pas. Ce projet transforme les gazoducs en outils de chantage géopolitique. Si l’Europe veut du gaz, elle devra payer l’Amérique, même pour du gaz russe. C’est une humiliation géopolitique totale, une démonstration de domination impériale.
L’Ukraine, cobaye d’une dette perpétuelle
Le 30 avril marque un tournant. L’accord signé entre le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et la vice-première ministre ukrainienne, Yulia Svyrydenko, institue une relation de dépendance absolue. Derrière les éléments de langage sur la coopération, il s’agit d’un asservissement économique. L’Ukraine devient une économie sous perfusion, entièrement maintenue à flot par les injections financières américaines. Mais cet argent n’est pas donné : il est prêté avec intérêts géopolitiques.
En contrepartie, l’Ukraine s’engage à acheter des armes américaines, à ouvrir ses marchés aux entreprises US, à s’aligner sur les priorités stratégiques de Washington. Ce n’est plus un partenariat, c’est une colonisation par la dette. Kiev n’a plus les moyens de sa politique : elle doit obéir pour survivre. Et chaque livraison d’armes renforce cette spirale infernale. Plus la guerre dure, plus la dette enfle. Plus la dette enfle, plus la dépendance s’ancre.
L’Amérique transforme ainsi l’Ukraine en marché de guerre permanent. Le pays n’est plus défendu, il est exploité. Son économie, ses ressources, sa souveraineté sont bradées en échange de missiles et de chars. Et cette logique, Trump l’assume : il ne veut pas de paix, il veut un débouché pour le complexe militaro-industriel américain. Ce n’est pas de l’aide, c’est un investissement rentable, nourri par la guerre, prolongé par la misère, garanti par la dette.
IMPORTANT - À lire
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