Trump décide d’armer massivement l’Ukraine et met la pression sur Poutine

Le 15 juillet à 7h, François Martin, le Général Henri Roure et Sébastien Béraud sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer en direct sur Géopolitique Profonde.

François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues et est connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes.

Le Général Henri Roure est officier-général issu des troupes de Marine, Saint-Cyrien, breveté de l’École Supérieure de Guerre et Docteur d’État en Science Politique. Présent sur la liste de Dupont-Aignan et Debout la France pour les élections européennes de 2019, il a décidé de rallier la liste ASSELINEAU-UPR-FREXIT pour les européennes de 2024, où il occupait la 3e place. Auteur engagé, il publie son nouvel ouvrage, Dieu n’a pas béni l’Amérique ! qui offre une réflexion percutante sur les enjeux géostratégiques des États-Unis.

Sébastien Béraud est un éleveur laitier et agriculteur en Haute-Loire, non syndiqué. Il s’est fait connaître en publiant des vidéos sur les réseaux sociaux où il exprime sa colère et son désespoir face à la situation du monde agricole français. Il dénonce la baisse des prix de vente de ses produits, la concurrence déloyale, les accords de libre-échange, l’augmentation des charges, la répression du gouvernement et le manque de soutien des syndicats agricoles, notamment la FNSEA. Il a participé à plusieurs manifestations et blocages, dont celui des portes de Paris en janvier 2024. Il appelle à changer tout le système de l’industrie agricole et à lutter pour la démocratie. Il est également membre de la Coordination Rurale.

Trump relance la guerre en Ukraine avec missiles Patriot et sanctions contre la Russie

Donald Trump, président en exercice, vient d’opérer un tournant stratégique majeur : les États-Unis s’engagent pleinement dans la guerre en Ukraine. Fini les promesses de neutralité, finie la posture du négociateur pacificateur. En seulement quelques semaines, Trump est passé d’un discours de désescalade à une politique de confrontation ouverte, assumée, explosive.

Le chef de l’exécutif américain a validé l’envoi de missiles de longue portée capables de frapper le cœur du territoire russe. Il remet en service l’autorité présidentielle d’urgence pour accélérer la livraison d’armements offensifs : missiles furtifs JASSM, systèmes Patriot, drones tueurs. Même Joe Biden, pourtant favorable à l’aide à l’Ukraine, avait reculé devant un tel niveau de provocation. Trump, lui, fonce tête baissée, emportant avec lui les généraux de l’OTAN et les stratèges du Pentagone. C’est désormais sa guerre.

Et ce virage n’a rien d’un élan moral ou humanitaire. Il répond à une stratégie de domination par la peur : montrer que la présidence Trump II n’hésite devant aucun tabou. C’est une mise à l’épreuve de Poutine, mais aussi de Xi, de Modi, et de Lula. L’Ukraine n’est plus un théâtre secondaire. C’est la nouvelle vitrine de la puissance impériale américaine version Trump.

L’arme économique déchaînée

Le président Trump ne se contente pas d’envoyer des armes. Il lance aussi l’arsenal économique contre la Russie et ses partenaires commerciaux. Soutenu par Lindsey Graham, il fait voter un projet de loi qui impose des sanctions d’un niveau inédit : 100 % de taxes sur les produits russes, saisie immédiate des avoirs souverains, embargo renforcé sur le gaz et le pétrole. Les pays qui achètent encore à la Russie sont directement visés : Chine, Inde, Brésil. Personne n’est épargné.

Ces mesures sont un acte de guerre économique assumé. Trump les brandit comme des leviers de pression pour forcer Poutine à capituler, mais aussi pour contraindre les partenaires réticents à suivre l’agenda américain. C’est l’extension du champ de bataille : ce que les armes ne peuvent encore conquérir, les marchés doivent le faire plier.

L’Europe est sommée de s’aligner. Les hésitations françaises et allemandes face à l’escalade militaire sont balayées par le rouleau compresseur américain. Trump impose son tempo. Il redéfinit les alliances à coups de menaces financières et de sanctions extraterritoriales. Ce n’est pas la paix qu’il prépare. C’est l’hégémonie.

Escalade ou chaos organisé

Le retour de Trump au pouvoir marque une rupture brutale avec toute logique de stabilisation. Il joue la guerre comme un poker à ciel ouvert. En Iran, son bluff militaire a donné des résultats limités. En Russie, le risque est d’une tout autre ampleur. Poutine ne recule pas, il s’enracine. Et les réponses pourraient être bien plus violentes que prévues.

En orchestrant une telle escalade, Trump impose son style : imprévisible, total, brutal. Il ne cherche pas l’équilibre. Il cherche à renverser la table. Et ce calcul cynique pourrait coûter cher. L’Europe, qui a longtemps agité la menace russe pour obtenir plus de soutien américain, se retrouve désormais prise au piège de ses propres alarmes. Car Trump, lui, entend répondre — avec fracas.

Il ne s’agit plus de contenir la guerre. Il s’agit de la remodeler pour asseoir une domination. L’imprévisibilité présidentielle devient une stratégie à part entière. Mais à force de jouer avec le feu, Trump pourrait non seulement embraser l’Est, mais déclencher une déflagration que personne ne sera en mesure d’arrêter. La guerre n’est plus une perspective. Elle devient, sous son mandat, l’horizon imposé.