La Birmanie adopte la cryptomonnaie Tether (USDT)
À gouvernement parallèle, monnaie parallèle. Analysons la situation complexe de la Birmanie suite à cette nouvelle intéressante :
« Le gouvernement en exil de Birmanie choisit Tether.
Pour rappel, le gouvernement en exil est composé de soutiens d’Aung San Suu Kyi, l’ancienne dirigeante qui a été arrêtée suite au coup d’État militaire de l’armée birmane. Il cherche actuellement à se financer, et a choisi le stablecoin USDT, qui est adossé au dollar, selon une publication de Bloomberg. Le Gouvernement d’unité nationale (NUG) acceptera donc désormais cette cryptomonnaie. La nouvelle a été annoncée dans une publication du ministre des Finances Tin Tun Naing dimanche dernier.
Pourquoi choisir Tether ?
L’utilisation d’une cryptomonnaie de ce type peut avoir plusieurs avantages pour le gouvernement en exil : elle est échangeable librement sans intermédiaire, et permet de profiter d’un cours stable, étant adossé au dollar. Le choix de Tether reste intéressant, parmi la myriade d’autres stablecoins dollars qui existent. La cryptomonnaie se retrouve en effet régulièrement sous le coup d’accusations, et communique de manière parfois floue sur ses réserves. Il y a une semaine, la polémique avait à nouveau éclaté alors que Tether avait émis 1,5 milliard d’USDT en moins de 24h. »
Baguerra a effectivement raison, la situation géopolitique de la Birmanie est quand même loin d’être aisée à appréhender.
Appelée aussi « République de l’Union du Myanmar », cette région concentre plus d’une centaine d’ethnies différentes et reste instable depuis son indépendance face à la Grande Bretagne (obtenu le 4 janvier 1948).
En l’état actuelle des choses, il y a « deux pouvoirs » en place dans ce pays :
- Le pouvoir qui a été choisi, et élu démocratiquement par le peuple avec sa dirigeante Aung San Suu Kyi.
- Le contre-pouvoir d’ordre militaire tenu par Min Aung Hlaing qui a renversé sous forme de « coup d’Etat » Aung San Suu Kyi. Elle est actuellement assignée à résidence depuis septembre dernier et qui risque de passer quelques années en prison pour « corruption » et « fraude électorale ».
Normalement, ces accusations sont des lignes indispensables dans le CV d’un politicien de premier rang occidental pour être pris au sérieux, vu sa récurrence.
Mais apparemment, dans un des pays où les libertés de presse et individuelles sont classées parmi les pires mondiales, cela mérite une destitution de ses fonctions et un emprisonnement immédiat.
Les répressions émises par l’armée qui tient le pouvoir sont lourdes en effet : 1 250 civils tués et plus de 7 300 arrestations depuis février 2021. Bref, la situation en Birmanie est très tendue, et l’Etat d’urgence a été décrété.
Les gilets jaunes – et ceux qui ont rejoint le groupe des réprouvés, alias les anti-vax – n’ont qu’à bien se tenir !
Et la cryptomonnaie Tether dans tout ça ?
« Tel que rapporté par Bloomberg, le gouvernement d’unité nationale (NUG) a déclaré via une publication sur Facebook qu’il accepte désormais l’USDT. Ce gouvernement fantôme du Myanmar, qui Il est composé de partisans de la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi, a reconnu le stablecoin Tether (USDT) comme sa monnaie officielle pour les transactions et pour accepter un soutien financier. »
En somme, la cryptomonnaie Tether a été choisie pour « favoriser le financement de la révolution Birmane », car le NUG (le Gouvernement d’utilité nationale) est officiellement en lutte face à cette junte Birmane.
Elle a déjà collecté des fonds à hauteur de la 9,5 millions de dollars américain dès les premières 24h de la part de la diaspora Birmane à travers le monde. Ces fonds étaient des ventes de « Bons du Trésor spéciaux de la révolution de printemps », ce qui semble être une forme de prêt entre particuliers.
Maintenant à vous d’imaginer le potentiel de ce genre de nouvelles dans ce monde en pleine mutation.