L’ASSIETTE OU LE CERCUEIL : LE BILAN D’UNE DÉCENNIE DE DÉSASTRE ALIMENTAIRE | GILLES LARTIGOT | GPTV

Le 23 novembre à 19h, Gilles Lartigot est l’invité de l’émission du Monde Réel, animée par Nicolas Stoquer, sur Géopolitique Profonde.

Gilles Lartigot est un auteur et conférencier français, reconnu pour son militantisme en faveur d’une consommation alimentaire saine et consciente.

Il est particulièrement connu pour son ouvrage “EAT – Chronique d’un fauve dans la jungle alimentaire”, publié en septembre 2013 et “EAT 2 – Des morts et des vivants”, qui est la suite de son premier volume. Il vient aujourd’hui nous présenter son nouvel ouvrage « La jungle alimentaire ».

Si EAT était un cri d’alarme, ce manifeste est un appel à l’action, un engagement renouvelé à ne pas baisser les bras face à la complexité des enjeux, tout en privilégiant l’écoute, le dialogue et le respect des opinions de chacun, pour une alimentation saine, éthique et respectueuse de l’environnement.

Mercosur : Une mondialisation qui étouffe nos agriculteurs

Le Mercosur, cet accord commercial qui unit l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud, représente un sérieux coup dur pour nos agriculteurs. Alors qu’ils luttent déjà pour s’en sortir, les marchés sont inondés de produits importés, vendus à bas prix. Ces produits, souvent issus d’exploitations intensives et subventionnés, viennent directement concurrencer nos productions locales. Résultat : beaucoup d’agriculteurs français baissent les bras face à cette compétition déséquilibrée.

Ce n’est pas qu’une question de chiffres ou de parts de marché. Derrière cette mondialisation débridée se cache une vraie perte pour notre souveraineté alimentaire. La France, autrefois leader en agriculture, voit peu à peu ses terres et son savoir-faire se faire écraser par des intérêts économiques mondiaux. En parallèle, les aliments qui arrivent dans nos assiettes sont produits dans des conditions bien moins exigeantes que celles imposées aux agriculteurs français.

Nos assiettes en danger : des produits qui font peur

Au-delà des difficultés économiques, la question de ce qu’on mange est tout aussi préoccupante. Les aliments ultra-transformés, de plus en plus répandus, ne sont pas vraiment nos meilleurs alliés pour la santé. Entre sucres, graisses saturées, perturbateurs endocriniens et autres toxines, ils contiennent souvent des ingrédients qu’on préférerait éviter… si seulement on savait tout ce qu’ils cachent.

Ces produits contribuent directement à des problèmes comme l’obésité, qui touche près de 17 % des adultes en France. Et le pire, c’est que ce sont souvent les foyers les plus modestes qui en souffrent le plus, car les aliments transformés sont souvent moins chers et plus accessibles que des produits frais et locaux. Ce cercle vicieux aggrave les inégalités sociales, tout en pesant lourd sur notre système de santé.

Mais ces aliments ne se limitent pas à nuire à notre santé individuelle : ils portent également un impact environnemental lourd. Les additifs, emballages plastiques et méthodes de production industrialisées génèrent des déchets et des pollutions toxiques qui affectent l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Élevage industriel : quel prix pour les animaux et la planète ?

Les produits importés issus de l’élevage industriel posent aussi de graves questions. Les conditions dans lesquelles les animaux sont élevés dans certaines régions du monde, souvent sans respect des normes sanitaires ou éthiques, soulèvent des préoccupations croissantes. En plus d’un bien-être animal souvent ignoré, ces pratiques contribuent à la pollution des sols et des eaux par les nitrates et autres rejets industriels.

L’élevage intensif joue également un rôle majeur dans les émissions de gaz à effet de serre, en particulier via la déforestation massive en Amérique du Sud pour cultiver du soja destiné à l’alimentation animale. Ces pratiques détruisent des écosystèmes entiers tout en menaçant la biodiversité.

Changer nos habitudes : et si on reprenait la main ?

Aujourd’hui, on mange souvent par habitude ou par envie, sans vraiment réfléchir à ce qu’on met dans notre assiette. Pourtant, l’alimentation n’est pas qu’une affaire de plaisir : c’est aussi un moyen de prendre soin de notre santé.

Acheter directement auprès des producteurs de nos régions, c’est non seulement encourager une économie durable, mais aussi garantir des produits de meilleure qualité. En parallèle, éduquer les consommateurs sur l’impact des aliments transformés et de l’élevage industriel pourrait changer les choses en profondeur.

Protéger notre souveraineté alimentaire : une urgence

Enfin, il serait peut-être temps de revoir certains accords commerciaux comme le Mercosur. Protéger nos agriculteurs et valoriser une alimentation plus saine, ce n’est pas seulement une priorité économique, c’est une question de bon sens.

En encourageant les circuits courts et en limitant les importations qui ne respectent pas nos normes, nous pourrions restaurer une partie de notre souveraineté alimentaire. Car au final, ce qui est dans nos assiettes façonne notre santé et notre société.

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