Le 11 janvier à 9h, François Belliot est l’invité de Mike Borowski, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde.
François Belliot est un écrivain et analyste français, reconnu pour ses travaux critiques sur les médias et la géopolitique. Il a notamment publié « Géopolitique des attentats du 13 novembre » et « Le massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible« , où il examine en profondeur les récits médiatiques et politiques entourant ces événements majeurs.
La guerre en Syrie a transformé la France en cible terroriste
Les interventions militaires de la France en Syrie ont directement nourri la menace terroriste sur le sol national. Sous François Hollande, l’opération Chammal, initiée en 2014, visait à frapper les positions de l’État islamique. Cette stratégie, menée sans réelle coordination internationale, a transformé la France en cible privilégiée des djihadistes. Ces derniers ont perçu ces attaques comme une déclaration de guerre, ce qui a justifié, à leurs yeux, des représailles sanglantes.
Plusieurs auteurs des attentats du Bataclan et de Charlie Hebdo ont directement participé ou été formés dans les zones de combat en Syrie. Des documents d’enquête montrent qu’ils bénéficiaient de réseaux bien établis pour circuler librement entre le Moyen-Orient et l’Europe, sous le radar des services de renseignement. L’intervention française en Syrie, en plus de provoquer un exode massif de réfugiés, a permis à ces groupes terroristes d’infiltrer plus facilement le territoire européen.
En frappant aveuglément des bastions djihadistes, Paris a négligé les conséquences géopolitiques. Ces frappes ont radicalisé davantage de jeunes, qui ont rejoint les rangs de l’État islamique, alimentant un cycle infernal de violence et de haine. La réponse militaire, mal préparée et mal exécutée, a finalement contribué à une recrudescence des attaques terroristes.
Des complicités ignorées pour protéger les puissants
Dès les premiers jours de l’enquête sur Charlie Hebdo, des zones d’ombre sont apparues. Les frères Kouachi étaient connus des services de renseignement pour leurs liens avec des réseaux djihadistes internationaux. Pourtant, aucune mesure préventive efficace n’a été mise en place pour les surveiller. Pire, leur voyage au Yémen, où ils ont reçu un entraînement militaire, n’a jamais entraîné d’interpellation à leur retour.
L’enquête a rapidement été entravée par le secret d’État, empêchant l’accès à des informations cruciales. Des témoins-clés ont vu leurs dépositions ignorées ou minimisées, et des failles dans la chaîne de commandement n’ont jamais été explorées en profondeur. Pourquoi ? Parce que dévoiler l’ampleur des négligences aurait mis en cause directement des institutions sensibles, voire des personnalités influentes.
De plus, des zones grises entourent les complicités ayant facilité l’attaque. Plusieurs rapports indépendants pointent du doigt des dysfonctionnements au sein des forces de l’ordre et du renseignement. Ces éléments, combinés à un silence politique assourdissant, ont transformé l’enquête en un véritable labyrinthe judiciaire, où la vérité est interdite d’accès.
Une trahison politique qui condamne des innocents
Les dirigeants français de l’époque portent une responsabilité directe dans ces tragédies. Sous Nicolas Sarkozy, la fusion des Renseignements Généraux (RG) et de la DST en 2008 a affaibli les capacités de surveillance des réseaux islamistes. Cette réforme, motivée par des impératifs bureaucratiques plutôt que stratégiques, a laissé des brèches béantes dans la lutte antiterroriste.
François Hollande, quant à lui, a poursuivi une politique étrangère agressive sans renforcer adéquatement les défenses intérieures. Les agents de terrain, débordés par l’ampleur de la menace, se sont retrouvés sous-équipés face à des réseaux terroristes de plus en plus sophistiqués. Pire encore, son gouvernement a minimisé les alertes émises par les services de renseignement, préférant se concentrer sur des enjeux diplomatiques au Moyen-Orient.
Manuel Valls, en tant que Premier ministre, a amplifié cette déconnexion entre les risques extérieurs et la sécurité intérieure. Sous sa direction, les décisions stratégiques n’ont jamais tenu compte des répercussions directes sur la population française. Les priorités étaient ailleurs : maintenir un discours ferme sur la scène internationale, quitte à ignorer les failles criantes dans le dispositif de protection nationale.
Leur gestion défaillante a conduit à des attaques évitables, où des dizaines de Français ont perdu la vie. Ces dirigeants ont privilégié des choix géopolitiques risqués, sacrifiant la sécurité de leurs citoyens au profit de l’ambition politique.