Le 11 janvier à 19h, Bruno Quenioux et Eric Martin sont les invités de Nicolas Stoquer, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde !
Bruno Quenioux est propriétaire de Philovino et auteur de La Vie mystérieuse du vin. Véritable alchimiste du vin, il voit dans cette boisson bien plus qu’un simple produit marchand, la percevant comme un vecteur de résonance spirituelle et de dialogue entre l’homme et la nature.
Éric Martin est un journaliste et essayiste français, connu pour ses positions critiques envers le système médiatique dominant et son analyse des enjeux sociopolitiques contemporains.
L’agriculture française en crise face à la mondialisation
La nourriture ne se limite pas à remplir l’estomac. Elle constitue un levier de pouvoir, un outil de contrôle et une clé de souveraineté. L’agriculture n’est pas qu’une affaire économique, elle définit l’autonomie des peuples. Pourtant, des politiques incohérentes et des intérêts géopolitiques compromettent cet équilibre.
En France, l’agriculture, malgré ses atouts naturels, est en crise. Les agriculteurs, sous-payés et accablés par les coûts, peinent à maintenir leurs exploitations. Sans un soutien étatique massif et cohérent, ils subissent une concurrence internationale déloyale. Le « Made in France » alimentaire reste sous-exploité, car il manque une stratégie nationale solide pour protéger et valoriser les producteurs locaux.
À l’échelle internationale, la dépendance alimentaire est instrumentalisée. Les sanctions alimentaires contre des nations comme la Russie ou la Syrie asphyxient leurs populations tout en affaiblissant leur souveraineté. En Afrique, l’aide alimentaire se transforme en piège. Plutôt que de soutenir l’autonomie, elle encourage une dépendance structurelle, alimentant un cycle de soumission économique. Personne n’a intérêt à ce que ces pays deviennent maîtres de leur alimentation.
Manger local est un acte politique
La gourmandise authentique ne se limite pas à satisfaire les papilles car elle nourrit le corps tout en respectant la conscience. Pourtant, dans une société dominée par l’industrie alimentaire, cette vérité se perd. Les produits transformés et les sucres artificiels, comme les fraises Tagada, incarnent cette déviation. Ces aliments mentent au corps et, en retour, pervertissent l’esprit.
Une véritable alimentation consiste à rechercher le vrai et le juste, des produits simples, sains et locaux. La dépendance à des substances artificielles ou des habitudes malsaines dévie l’homme de son équilibre naturel. Cette réalité dépasse la sphère individuelle : une nation qui ne respecte pas ses producteurs ni la qualité de sa nourriture perd également sa cohésion sociale et sa souveraineté.
En reconnectant nos choix alimentaires avec leur origine, nous rétablissons une harmonie entre corps et esprit. Manger local et authentique n’est pas qu’un acte de santé personnelle, c’est un acte politique. Il reflète une volonté de reconquérir notre autonomie face à un système globalisé qui nous éloigne de l’essentiel.
L’agriculture, pilier de l’indépendance des nations
L’agriculture est plus qu’un secteur économique, elle incarne la capacité d’un peuple à nourrir son indépendance. Pourtant, la France, qui devrait être un modèle d’autosuffisance alimentaire, reste piégée dans une interconnexion mondiale qui nuit à ses agriculteurs. Les revenus agricoles sont insuffisants pour permettre une vie décente. On demande aux producteurs d’être « socialement vertueux » tout en les rémunérant à peine.
L’absence d’un « Patriot Act » alimentaire en France est un échec stratégique. Les produits locaux devraient être prioritaires, mais ils sont marginalisés face aux importations à bas coût et aux règles du commerce mondial. Cette situation fragilise non seulement les agriculteurs, mais aussi la sécurité alimentaire nationale.
À l’échelle internationale, les grandes puissances utilisent l’alimentation comme une arme de domination. Les sanctions contre des nations comme l’Irak, la Russie ou les Balkans montrent comment la nourriture devient un outil de contrôle. Dans des régions comme l’Afrique, où la dépendance alimentaire est structurelle, les systèmes internationaux maintiennent les populations dans un état de soumission. Permettre à ces pays de développer une agriculture locale performante menacerait l’ordre géopolitique établi.
Pourtant, certaines régions en France, comme la Bretagne, montrent qu’un modèle autonome reste possible. En investissant dans les circuits courts, la formation et des politiques publiques cohérentes, la souveraineté alimentaire peut être restaurée. C’est un combat vital, car un pays qui ne nourrit pas son peuple ne peut prétendre à une indépendance réelle.
2 réponses
Déraciner, vivre dans un no mans land industriel, rationaliser pour maitriser cette masse exponentielle appelée peuple qui fait peur aux dirigeants. Oui le local c’est la bonne solution pour se réapproprier l’identité qui fait la richesse du monde, versus globalisation, malheur du monde.
Hop hop, la Bretagne a beaucoup pollué , avec ses élevages intensifs de porcs …beaucoup de problèmes avec l’eau, les nappes … Donc l’agriculture n’est pas totalement exemplaire.
Sortir du productivisme, et ne pas obéir au dogme de cette union européenne…