Greg Tabibian : « Il faut dépasser le cadre de la politique de contestation pour aller un peu plus dans la politique d’action »
Peut-on espérer un jour la fin du clivage gauche-droite ? Qu’est-ce qu’être « de gauche » ou « de droite » ? Où se situent les limites de la liberté d’expression ? Qui sont les médias dominants entre mainstreams et chaînes Youtube ?
Telles sont les questions auxquelles Greg Tabibian, humoriste et vidéaste politique émérite, a tenté de répondre pour la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde.
Il est de moins en moins pertinent d’accoler une étiquette de gauche ou de droite sur les gens
Par conséquent, la définition que l’on peut donner à une personne dite « de gauche » ou une personne « de droite » varie énormément en fonction du milieu social dans lequel elle évolue.
« Si quelqu’un te dit « je suis de gauche », ça peut aller du salafisé rigoriste macho jusqu’au non-binaire antifa en transition. Si jamais il te dit « je suis de droite », ça peut aller de l’identitariste pro-européen anti-souverainiste d’un Conversano à une ligne néo-gaulliste anti-coloniale et décoloniale d’un Rougeyron. »
Greg Tabibian nous invite à la réflexion sur ce que représentent les bords politiques aujourd’hui mais aussi sur leur sens original et notamment sur celui la gauche.
À la question « c’est quoi, être de gauche ? », Greg Tabibian répond :
« C’est comprendre que l’exercice de la politique, c’est l’exercice du moindre mal. »
Il étayera son propos en donnant une explication claire qui reflète les problèmes actuels d’une gauche en perdition :
« C’est essayer de reconnaître certaines singularités en ne tombant pas dans le vice qui consiste à faire des lois universellement aliénantes parce qu’on a peur d’affronter les problèmes. C’est tout le problème de la gauche contemporaine. »
À concurrence des chaînes télévisées mainstreams et des journaux papiers, se dresse le monde d’internet
Youtube ainsi que ses communautés, ses influenceurs et ses chaînes de réinformation peuvent, à certains égards, faire de l’ombre aux médias mainstreams.
Partant de ce principe, Mike Borowski a voulu connaître le point de vue de Greg Tabibian :
« Pour l’instant, la télé domine. Si Cyril Hanouna continue, au lieu de prendre les résultats de sondages d’instituts français, de prendre des résultats des fils twitter (X désormais), oui, les réseaux sociaux prendront le dessus. »
« Il semble évident qu’à l’avenir, de plus en plus de Youtubeurs pourront prendre leur place dans le jeu politique quand ils se rendront compte du réel pouvoir qu’ils ont. À l’image d’un Squeezie qui, à lui seul, rassemble bien plus de voies électorales que la plupart des maires de grandes villes ! », remarque Greg Tabibian.
Une guerre médiatique oppose de plus en plus les médias mainstreams et les médias indépendants sur internet
Celle-ci se mène à coups de censures de la part du pouvoir médiatique en place, afin de rediriger les gens vers le discours officiel des grandes chaînes télé telles que BFM TV ou LCI pour ne citer qu’elles. Chaînes télévisées qui sont, par ailleurs, désertées par une grande partie de la population.
Greg Tabibian traite avec humour et sans filtres de l’actualité dans ses émissions « j’suis pas content » sur sa chaîne Youtube mais ne cache pas s’être inspiré, comme beaucoup d’artistes, du célèbre humoriste Dieudonné M’bala M’bala.
« Il n’y a pas un humoriste de 35 à 40 ans aujourd’hui qui ne regardait pas les sketches de Dieudonné en boucle dans une école de stand-up. C’est une référence pour toute ma génération masculine mais… j’oublie Florence Foresti quand je dis ça ! » nous confie Greg Tabibian.
Entre analyses très justes et anecdotes croustillantes, Greg Tabibian nous fait aussi part des projets naissants qui annoncent un avenir plein d’espoir pour la France et pour la liberté d’expression en général.
Retrouvez l’intégralité de l’interview sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde :
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