La Russie face à la propagande occidentale
Slobodan Despot, écrivain et éditeur suisse d’origine serbe, a fondé l’Antipresse, un magazine hebdomadaire qui propose une analyse critique de l’actualité et de la culture.
Il a notamment écrit « Le rayon bleu », qui dénonce le projet transhumaniste visant à abolir l’homme et à le remplacer par des robots.
Slobodan Despot offre une analyse profonde sur divers sujets, incluant le problème russo-ukrainien, les dynamiques européennes et l’influence culturelle et historique de la Russie.
Dans cet entretien, il analyse la situation géopolitique et culturelle de la Russie face à la propagande et à la censure occidentales.
![Slobodan Despot](https://geopolitique-profonde.com/wp-content/uploads/2023/12/Slobodan-Despot.jpg)
L’Anti-Presse, un magazine qui résiste à la manipulation médiatique
L’Anti-Presse est un magazine qui s’écrit au fil du temps, qui ne suit pas l’agenda imposé par les médias dominants, qui cherchent à conditionner l’opinion publique en lui présentant une vision biaisée et simpliste du monde.
Cette revue se veut une chronique de la vie humaine autant que des robots, en s’inspirant de la littérature et de la philosophie.
Elle se situe dans la lignée des grands écrivains dissidents, comme George Orwell, Aldous Huxley, ou Alexandre Soljenitsyne, qui ont dénoncé les totalitarismes et les utopies de leur époque et se distingue par sa liberté de ton et de points de vue, n’étant pas affiliée à un parti politique ou à une idéologie.
Elle accueille des contributeurs de tous horizons, qui partagent une même exigence de rigueur et d’honnêteté intellectuelle et ne cherche pas à convaincre ou à séduire, mais à informer et à stimuler la réflexion.
Elle ne prétend pas détenir la vérité, mais invite à la chercher par soi-même, en confrontant les sources et les arguments.
Le conflit russo-ukrainien, un exemple de diabolisation de la Russie
L’un des sujets abordés par l’Anti-Presse est le conflit russo-ukrainien, qui oppose la Russie au régime de Kiev, issu d’un coup d’État soutenu par les États-Unis en 2014.
Ce conflit est l’objet d’une intense manipulation médiatique de la part de l’Occident, qui cherche à diaboliser la Russie et son président, Vladimir Poutine.
Les médias occidentaux présentent la Russie comme un agresseur qui menace la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et qui viole le droit international en annexant la Crimée.
Ils occultent les causes profondes du conflit, qui sont liées à l’histoire et à la géopolitique de la région.
L’Ukraine est un pays divisé entre une partie occidentale, qui se sent proche de l’Europe, et une partie orientale, qui se sent proche de la Russie.
Ces deux parties ont des langues, des cultures, et des religions différentes. Elles ont également des visions opposées de l’histoire, notamment sur le rôle de l’URSS et du nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale.
![Viktor Yanukovych-Vladimir Poutine](https://geopolitique-profonde.com/wp-content/uploads/2023/12/Viktor-Yanukovych-Vladimir-Poutine.jpeg)
Le coup d’État de 2014 a renversé le président élu, Viktor Ianoukovitch, qui était favorable à un rapprochement avec la Russie, et a installé un régime pro-occidental, qui a lancé une répression contre les populations russophones du Donbass et de la Crimée.
Ces populations se sont révoltées et ont demandé l’aide de la Russie, qui a répondu à leur appel.
La Russie n’a pas envahi l’Ukraine, mais a défendu les droits et les intérêts de ses compatriotes.
La Crimée n’a pas été annexée, mais a fait l’objet d’un référendum populaire, qui a exprimé massivement le désir de rejoindre la Russie.
La Russie n’a pas violé le droit international, mais a respecté le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle n’est pas un agresseur, mais une victime de l’expansionnisme de l’OTAN, qui cherche à encercler et à affaiblir la Russie.
La censure et la russophobie, les symptômes d’une civilisation en crise
Le conflit russo-ukrainien révèle la profonde crise de la civilisation occidentale, qui se manifeste par la censure et la russophobie.
L’Occident se prétend le défenseur de la démocratie, des droits de l’homme, et de la liberté d’expression, mais il pratique le contraire.
Il impose sa pensée unique et sa vision du monde, et il réprime toute voix dissidente. Il détruit la culture et la mémoire, et il impose la cancel culture et la théorie du genre. Il se coupe du monde et de la réalité, et il vit dans une bulle virtuelle et artificielle.
La russophobie est l’expression de cette contradiction entre les valeurs affichées et les pratiques réelles. Elle est aussi le signe d’une peur et d’une jalousie envers la Russie, qui représente une alternative et une menace pour l’Occident.
La Russie est le bouc émissaire de tous les maux de l’Occident, qui projette sur elle ses propres défauts et ses propres faiblesses. Elle est le miroir qui renvoie à l’Occident son image déformée et dégradée.
La censure et la russophobie sont les symptômes d’une civilisation en déclin, qui a perdu le sens de son histoire et de sa destinée.
L’Occident est en proie à une décadence morale et intellectuelle, qui le rend incapable de faire face aux défis du monde. En phase d’agonie, il entraîne avec lui le reste de l’humanité.
Le transhumanisme, le projet fou de l’Occident pour annihiler l’homme
L’un des projets les plus fous et les plus dangereux de l’Occident est le transhumanisme, qui vise à abolir l’homme et à le remplacer par des robots.
Le transhumanisme est une idéologie qui prétend améliorer l’homme par la science et la technologie, en augmentant ses capacités physiques et mentales, en prolongeant sa durée de vie, et en le libérant de ses limites et de ses souffrances.
C’est une tentative de s’emparer du processus de reproduction de l’espèce, et de créer une nouvelle humanité à l’image de ses concepteurs, niant la nature et la dignité de l’homme, qui est un être vivant, sensible, et spirituel.
![Transhumanisme](https://geopolitique-profonde.com/wp-content/uploads/2023/12/Transhumanisme.jpg)
Le transhumanisme est une hérésie qui veut remplacer Dieu en tant que créateur de l’univers. Il menace l’équilibre et la diversité de la vie sur la planète, qui est le fruit d’une évolution de millions d’années.
C’est une utopie sur le point de créer des monstres, qui vont souffrir d’un vide ontologique et existentiel.
Ces monstres ne seront ni humains ni machines, mais des hybrides sans âme et sans identité, qui ne seront ni heureux ni libres, mais des esclaves soumis à la volonté et au contrôle de leurs maîtres.
Ces monstres ne seront pas immortels ni invincibles, mais des morts-vivants vulnérables aux virus et aux hackers.
La Russie, l’héritière de l’héritage européen chrétien
Face à la folie du transhumanisme, la Russie apparaît comme l’héritière de l’héritage européen chrétien, qui respecte la nature et la dignité de l’homme, et qui cherche le sens de la vie humaine.
La Russie se considère comme la troisième Rome, qui a repris le flambeau de la civilisation chrétienne après la chute de Rome et de Constantinople.
La Russie, dont la richesse culturelle et spirituelle s’est exprimée à travers la littérature, a une vision eschatologique de l’histoire, qui la place dans un rôle messianique de défense de la foi et de la vérité.
![Patriarche Kirill de Moscou](https://geopolitique-profonde.com/wp-content/uploads/2023/12/Patriarche-Kirill-de-Moscou.jpeg)
La thalassocratie et le heartland, deux modèles de civilisation antagonistes
La confrontation entre la Russie et l’Occident n’est pas seulement une guerre géopolitique et économique, mais aussi une opposition entre deux modèles de civilisation, que l’on peut appeler la thalassocratie et le Heartland (cœur des terres).
La thalassocratie est la civilisation de la mer, qui privilégie la mobilité, le commerce, l’innovation, et le présent perpétuel.
Le Heartland est le bloc continental, qui privilégie la stabilité, la tradition, la mémoire, et la permanence.
La thalassocratie est incarnée par les États-Unis, qui sont le successeur de l’Angleterre, qui était elle-même le successeur de la Hollande, qui était elle-même le successeur de Venise.
La thalassocratie est une civilisation se voulant universelle et qui cherchant à imposer son modèle au reste du monde.
C’est une civilisation qui vit dans la fluctuation et qui n’a pas de racines ni de valeurs.
Le Heartland est incarné par la Russie, successeur de l’URSS, elle-même le successeur de l’Empire russe, qui était lui-même le successeur de l’Empire byzantin.
Le Heartland est une civilisation qui se veut singulière et cherche à préserver son identité face aux ingérences extérieures. C’est une civilisation inscrite dans la durée et possédant une histoire et une culture.
L’Europe de l’Ouest se situe entre la thalassocratie et le Heartland : elle a le choix entre les deux.
Elle peut soit se soumettre à la thalassocratie et perdre son âme, soit se rapprocher du Heartland et retrouver son sens.
![Europe](https://geopolitique-profonde.com/wp-content/uploads/2022/11/Europe.jpg)
Le sursaut de l’Europe face à la mort, une possibilité à saisir
Face à la crise de la civilisation occidentale, qui se traduit par la censure, la russophobie, le transhumanisme, et la mort, l’Europe a la possibilité de se réveiller et de se sauver.
Elle peut s’inspirer de l’exemple d’Hannah Arendt, qui a quitté l’Allemagne avant la persécution des juifs, et qui a dénoncé les totalitarismes de son temps.
Elle peut s’inspirer de l’exemple d’Hannah Arendt, qui a quitté l’Allemagne avant la persécution des juifs, et qui a dénoncé les totalitarismes de son temps.
Elle peut choisir entre rester ou partir, entre se battre ou se soumettre, entre vivre ou mourir.
L’Europe peut se libérer de la propagande et de la manipulation médiatique, et se réinformer par des sources indépendantes et critiques, comme l’Anti-Presse ou Géopolitique Profonde.
Elle peut se libérer de la dépendance énergétique et monétaire, et se tourner vers des alternatives plus écologiques et plus justes, comme le gaz russe ou le yuan chinois.
Elle peut se libérer de la domination de l’OTAN et des États-Unis, et se doter d’une défense et d’une diplomatie propres, qui respectent ses intérêts et ses valeurs.
L’Europe peut se réconcilier avec la Russie, qui est son voisin et son partenaire historique, et qui partage avec elle un héritage culturel et spirituel commun.
Elle peut reconnaître la légitimité et la souveraineté de la Russie, en cessant de la diaboliser et de la sanctionner et coopérer avec elle sur des projets d’intérêt mutuel, comme la lutte contre le terrorisme, la protection de l’environnement, ou le développement économique.
L’Europe peut se ressaisir et se redonner un sens et une destinée, en renouant avec son histoire et sa culture, et en affirmant son identité et sa diversité.
Elle peut se réapproprier son héritage européen chrétien, qui respecte la nature et la dignité de l’homme, et qui cherche le sens de la vie humaine. Elle peut se réinventer et se réenchanter, en s’inspirant de la littérature et de la philosophie, et en créant de la beauté et de la joie.
L’Europe peut se sauver, si elle le veut, devenir le pont entre la thalassocratie et le Heartland, et contribuer à la paix et à l’harmonie du monde.
Elle peut être le Petit Poucet, qui se sauve en intervertissant les chapeaux, et non les filles de l’ogre, qui se font dévorer par leur père, la troisième Rome, qui rejoint la première et la deuxième, et qui réalise la prophétie.
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