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LA GRANDE DÉPRESSION SILENCIEUSE

La grande dépression silencieuse

Attali n’avait-il pas annoncé un cataclysme financier durant l’été ?

C’est déjà la rentrée et le moins que l’on puisse dire c’est que sur les plans politique et économique, les mois de juillet et aout n’ont pas vraiment été les prémices d’un cataclysme financier comme certains l’avaient pourtant laissé entendre.

Ce fut même tout l’inverse qui s’est réalisé.

La chaleur, grande protagoniste médiatique (et pourtant très relative), a anesthésié les grands acteurs.

Pourtant Jacques avait dit : « Crise financière peut-être pour aout 2023 », mais nous sommes obligés de constater qu’aucun début d’officialisation ou de lancement d’un narratif de crise mondiale n’a été proposé au grand public.

Cependant, il est vrai que la fin du mois d’aout s’y prêtait pourtant bien, avec la réunion annuelle des BRICS à Johannesbourg en Afrique du Sud et celle des grands banquiers centraux à Jackson Hole, quelques jours seulement après.

Mais comme souvent lorsque les Cassandres prophétisent une date de crise, la providence se charge de les démentir.

Pour autant, est-ce que ces 2 mois de vacances estivales ont été exempts en termes d’évènements politiques et économiques d’ampleur ?

Bien sûr que non.

Tout d’abord, concernant le narratif de l’inflation, à l’heure où la plus grande partie de la population est encore endormie par les longues journées d’été, le gouvernement a pris le soin de répéter comme un mantra le slogan qui est le sien depuis la fin de l’année 2021 : « l’inflation va baisser, l’inflation baisse, l’inflation ralentit… »

Au mois de juillet, les médias reprenaient tous en cœur les éléments de langage du gouvernement : « on constate un ralentissement de la hausse de l’inflation », qui voyait son taux officiel ramené à 4.3%.

Pourtant, quelques jours seulement après les autocongratulations de la Première ministre Élisabeth Borne et son ministre de l’économie Bruno Le Maire, et un énième  « le pic de l’inflation est sans doute derrière nous » émanant cette fois directement de Matignon, l’inflation officielle reprenait sa course.

Olivier Véran et Bruno Le Maire

Souvenons-nous que l’année dernière à la même époque, Olivier Véran (porte-parole du gouvernement) nous expliquait déjà qu’aout 2022 représentait le « pic » de l’inflation.

En ce jour, nous sommes forcés de constater que l’inflation n’a pas réellement ralenti et qu’elle repart même à la hausse pour la rentrée des classes.

Il est à noter que dans la foulée des nouveaux chiffres de l’inflation pour la fin aout et le début septembre, les prix du baril de pétrole font aussi l’objet de craintes concernant les perspectives économiques de la vieille Europe.

L’Arabie Saoudite et la Russie ont notamment communiqué sur une baisse de la production de pétrole jusqu’au début de l’année 2024.

Ces décisions russes et saoudiennes (2e et 3e producteurs mondiaux) ont fait atteindre aux cours du baril de Brent et de WTI son plus haut niveau depuis novembre 2022 (mardi 5 septembre).

Et si les Américains (premier producteur mondial) ont de quoi voir venir et font officiellement (grâce notamment à Goldman Sachs) reculer le spectre de la récession avec l’échéance de la présidentielle 2024 qui approche à grand pas, l’Europe, elle, n’a pas vraiment les mêmes marges de manœuvre.

L’Allemagne (cœur industriel) de l’Europe qui est déjà officiellement rentrée en récession pourrait entrainer l’ensemble du vieux continent avec elle.

L’Italie encore un peu industrielle comme l’Allemagne et donc rattachée à l’économie réelle craint officiellement de rentrer en récession pour le dernier trimestre de l’année 2023.

Ce fut même l’objet central des préoccupations des milieux économiques italiens qui se sont rassemblés comme chaque année au bord du Lac de Côme pour le Davos italien au forum The European House – Ambrosetti.

LIQUIDATION DE LA FRANCE : ÉPISODE 2023

Et pour ce qui est de notre pays, malgré « une forte contraction de l’activité économique française » en juin, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau écarte en ce mois de septembre tout risque de récession pour la France en 2023.

Décidément de manière « magique » la France macronienne grâce à l’ « efficacité redoutable » et enviée de son gouvernement réussit encore cette prouesse technique d’éviter le pire en matière économique.

Pourtant si l’on regarde les faits, la réalité des chiffres de l’été aurait tendance à démontrer le contraire…

Mais alors, qu’en est-il réellement de la situation en France ?

Tout d’abord, un chiffre doit attirer prioritairement notre attention, celui des faillites d’entreprises :

Le nombre de défaillances d’entreprises en 2023 se rapproche de celui de l’ère pré Covid , c’est-à-dire de l’année 2019. Comme en témoignent les publications du 17 août de la Banque de France.

Ainsi, en juillet, la France comptabilisait 42,5 % de défaillance de plus sur les 12 derniers mois que l’année dernière. Évidemment cela s’explique notamment par la fin des protections et des aides accordées par l’État durant la période Covid.

Selon ces chiffres cette année 2023 a vu un peu moins de 50 000 défaillances d’entreprises. 2023 marque donc une très nette reprise des dépôts de bilan comparée à l’année 2022, qui recensait seulement 35 000 entreprises défaillantes.

Parallèlement à cela le déficit public de la France Macronienne ne cesse de s’aggraver. Ce qui sous-entend une soumission toujours plus grande aux établissements financiers transnationaux et apatrides.

Ainsi, depuis l’ère covidienne, ce déficit est passé de 9 % du PIB en 2020 à 4,7 % en 2022 avant de remonter à 4,9 % en 2023.

Et à cause de la hausse des taux d’intérêt (contraction monétaire) pratiquée par toutes les grandes banques centrales, la baisse du déficit public, scandé par nos gouvernements successifs depuis des décennies, est loin d’être une réalité tangible.

Il est à rappeler que la Reserve Fédérale au mois d’aout, a encore maintenu sa politique de hausse agressive en maintenant le taux à dix ans à 4,26%, soit son plus haut depuis 2008.

Tandis que la Banque centrale européenne, pour ce qui concerne la France, a de son côté relevé ses taux à chacune de ses neuf réunions précédentes de politique monétaire.

Lors de la dernière réunion, celle du 27 juillet, elle a néanmoins commencé à laisser ses options ouvertes pour la prochaine prévue en septembre, car « certains » responsables de la banque centrale commencent à voir les effets dévastateurs de leurs politiques sur l’économie européenne (taux bas – inflation/ taux haut agressif : contraction monétaire).

C’est pourquoi, depuis quelques semaines, dans les médias spécialisés, certains laissent croire qu’il existe des hésitations entre une pause et un nouveau resserrement de la masse monétaire.

Ce fut d’ailleurs la trame des discussions du symposium organisé par la Réserve fédérale à Jackson Hole, aux États-Unis, à la fin août ou les banquiers centraux n’ont pu « que constater » l’arrivée imminente d’une récession économique (en tout cas de manière certaine pour l’économie européenne à la fin de l’année 2023).

Et soyons-en sûr, la France malgré sa « magie » n’y échappera pas, même avec l’outil de la dette publique qui sert d’illusion provisoire.

D’ailleurs, la stagnation de la dette publique prévue à 109,5 % de 2023 à 2025, va vraisemblablement s’aggraver encore en 2024 et va pousser encore et toujours un peu plus la France macronienne dans une situation délicate vis-à-vis de ses créanciers.

Et même si Standard & Poor’s (BlackRock) a maintenu la note AA de la dette française le 2 juin 2023, le retour à l’équilibre des finances publiques ne sera pas accompli avant la fin du 2e quinquennat du Golem de la finance Emmanuel Macron.

Et bien sûr, nous n’évoquons même pas le déficit de la balance commerciale qui n’en finit plus de dégringoler. La chute vertigineuse s’est même encore aggravée depuis le mois de mars.

Ce que les experts désignent depuis quelques mois comme un risque de récession pourrait bien finir par aboutir à moyen terme vers une colossale dépression (contraction de la productivité, croissance, hyperinflation, crise énergétique, hystérie totalitaire des États, etc.).

Bernard Arnault

Pour l’heure en tout cas, les Français sont rassurés, le « seigneur du luxe » et milliardaire Bernard Arnault, l’un des grands gagnants des politiques d’assouplissement quantitatif de la BCE, a contribué à « sauver » la soupe populaire préférée des Français (les Restos du Cœur) en lui faisant un don de 10 millions d’euros.

Évidemment avec la famille du propriétaire de LVMH et créature d’Antoine Bernheim nous sommes loin de la prescription évangélique mentionnée dans Matthieu 6 :3-4 :

« Mais quand ta main droite donne quelque chose à un pauvre, ta main gauche elle-même ne doit pas le savoir. Ainsi, il faut que ce don reste secret; et Dieu, ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. »

Mais les actes sont quand même là.

Aussi la France, qui voit la précarité alimentaire  et la précarité en général croitre à une vitesse folle, n’est évidemment pas le seul pays touché par la crise financière silencieuse.

LE TIGRE DE PAPIER TREMBLE

En effet, le mois d’août a vu cependant un évènement financier notable qui aurait pu (si les maîtres du narratif l’avaient souhaité) inaugurer une nouvelle étape de la Grande Réinitialisation : celle du Reset Financier.

Evergrande, le plus grand promoteur chinois s’est enfin déclaré en faillite aux États-Unis.

Après de multiples années à repousser l’échéance, il semblerait que le pouvoir chinois ait enfin décidé d’essuyer les pertes de son plus grand promoteur immobilier (un des grands acteurs de la croissance artificielle chinoise de ces dernières années).

L’important groupe immobilier chinois lourdement endetté a demandé le jeudi 17 août son placement aux États-Unis sous procédure de faillite, une mesure visant à protéger ses actifs américains, le temps qu’un accord de restructuration de sa dette soit trouvé.

La procédure américaine, dite de « Chapter 15 » vise à proposer des mécanismes pour gérer les cas d’insolvabilité impliquant plus d’un pays. En juillet 2023, le groupe Evergrande a annoncé une perte nette de plus de 113 milliards de dollars (100 milliards d’euros) pour les années 2021 et 2022.

Et cet évènement n’a rien d’anodin, car il dévoile l’illusion du « tigre de papier Chinois ».

Comme évoqué dès 2019 dans Le règne des marchands du Temple et de multiples fois sur Géopolitique Profonde, la Chine n’est pas et ne sera jamais le nouveau leader mondial hégémonique sur le modèle américain, en partie à cause de sa fragile santé financière.

Comme déjà indiquée, elle aussi, à l’occasion du Great Reset, va être touchée de plein fouet par le cataclysme financier mondial qui se prépare. Evergrande n’est en réalité que le premier symptôme officiel.

D’ailleurs, l’été 2023 a été terrible pour l’économie chinoise.

Et même si, pour nous européens qui voyons nos économies euthanasiées, la puissance économique du pays dirigé par Xi Jinping peut nous éblouir, les communications du Bureau national des statistiques et les mauvaises nouvelles qui se sont enchainées ont de quoi laisser perplexe les observateurs les plus avisés.

Ainsi :

« En juillet », les exportations ont baissé de 9,2 % et les importations de 6,9 %. Le taux de chômage urbain a atteint 5,3 %, soit une hausse de 0,1% par rapport au mois précédent. »

Et pour les chiffres les plus inquiétants, Pékin en bonne puissance communiste a choisi de ne pas communiquer dessus, tout simplement :

« La publication des données sur le chômage des jeunes a été suspendue pour le moment, et reprendra en temps voulu, une fois que la méthode et le système statistique auront été améliorés de manière pertinente. »

On le sait, le chômage des 16-24 ans est en très forte progression et il est potentiellement explosif sur le plan social.

Au mois de juin (dernière communication des chiffres) le chômage des jeunes avait atteint les 21 % officiel.

Contrairement à ce que disent certains analystes aux cheveux blancs et au ton péremptoire, la Chine est pourtant depuis longtemps menacée par une crise immobilière colossale. Même en étant l’atelier du monde (construit par Wall Street et la City), la Chine se trouve dans une situation périlleuse.

Le régime communiste aura du mal à gérer la faillite retentissante des grands promoteurs immobiliers, à l’image de Country Garden l’un des leaders du secteur qui a échappé in extremis le mois dernier à un défaut de paiement.

Le secteur immobilier est de surcroit une partie très importante de son marché intérieur. Et malgré quelques mesurettes annoncées, tout le monde en Chine est conscient que l’immobilier, qui représente 30% du PIB, est une véritable poudrière économique, susceptible d’entrainer dans sa chute l’ensemble de l’économie chinoise.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’évolution et le développement du crédit social, couplé au Yuan numérique sont à leur paroxysme ces derniers mois dans l’empire du Milieu…

Comme en Occident, il va falloir réussir à « gérer » les pénuries, le chômage et la destruction programmée des tissus sociaux économiques. Cela peut expliquer la mise en place de certains outils, surtout quand on a un pays d’un milliard quatre cents millions d’habitants…

L’INSTITUTIONNALISATION DU BITCOIN EN MARCHE

De l’autre côté du narratif, cet été il y a eu aussi des étapes supplémentaires de franchies dans l’institutionnalisation du Bitcoin.

En effet, l’ « or numérique 2.0 » s’est vu recevoir les honneurs de Larry Fink, une année après avoir été gratifiée du titre de « commodity » (matières premières) par Gary Gensler, le président de la SEC

Au début du mois de juillet, pour le boss de BlackRock au micro de Fox Business, le bitcoin est désormais clairement un « actif international ».

« Il peut représenter un actif que les gens peuvent utiliser comme alternative. »

Il faut rappeler que BlackRock avait déjà déclaré presque officiellement sa flamme envers le BTC à l’occasion de la fin de l’année 2020 et la crise du covid dans sa lettre aux investisseurs et le positionnement de deux de ses fonds sur le Bitcoin.

Utilisant carrément le vocable d' »or numérique« , Larry Fink a souhaité communiquer explicitement et conforter la stratégie du gestionnaire d’actifs envers le bitcoin.

Ce plan marketing pro-Bitcoin s’explique par le fait qu’au début de l’été BlackRock a déposé un dossier pour lancer un ETF bitcoin, auprès de la SEC (gendarme boursier américain / régulateur).

Pour l’instant, la demande de BlackRock a été retoquée par la SEC, considérant que son dossier n’était pas assez « clair« . Le Nasdaq a redéposé le dossier auprès du régulateur, précisant que la plateforme Coinbase s’engagerait dans l’aventure avec le gestionnaire d’actifs.

Ainsi, grâce à Larry Fink et son ETF Bitcoin, l’ « invention » de Nakamoto SAtoshi va pouvoir bénéficier d’un apport de liquidités important, mais va aussi se voir être officiellement institutionnalisé et donc démocratisé.

« Ce que nous essayons de faire avec la cryptomonnaie, c’est de la démocratiser et de la rendre beaucoup moins chère pour les investisseurs (…) À l’heure actuelle, l’écart entre l’offre et la demande de cryptomonnaies est très élevé. Nous espérons que nos régulateurs considéreront ces dépôts comme un moyen de démocratiser les crypto-monnaies. »

Fox Business

Ce discours ouvertement pro-crypto et Bitcoin devrait attirer normalement la méfiance de tous les partisans et libertaires or il n’en est rien.

La plupart des Bitcoiners ne trouvent pas que c’est une nouvelle étrange pour cet outil, lui qui était pourtant censé être un instrument d’émancipation monétaire et de lutte contre le système financier traditionnel !

Désormais et c’est officiel, le pire de Wall Street se place derrière l’ « invention » de « Satoshi ».

En réalité, l’institutionnalisation du Bitcoin n’a rien de surprenant comme en témoignent les productions et communications davosiennes ou les allusions au Bitcoin sont fines et voilées.

Mais surtout si on considère l’historique du narratif médiatique Bitcoin, c’est totalement logique. Le système en assure la promotion (good buzz/ bad buzz) depuis 2011.

L’institutionnalisation du BTC est simplement planifiée et fait partie intégrante du narratif CBDC (et son cortège de tokenisation des actifs, numérisation du système financier).

Le Bitcoin en bonne trappe à liquidité servira à faire dévier les investisseurs vers cet actif traçable et sous contrôle en période d’hyperinflation.

(L’institutionnalisation du Bitcoin fera l’objet d’un article à elle seule dans les prochaines semaines).

UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA CENSURE

Enfin, un autre évènement majeur de l’été est à relever. Il s’agit de l’adoption en Europe du Digital Service Act le 25 aout 2023, qui va permettre de contrôler un peu mieux l’information.

En effet, cette mesure européenne annoncée de longue date par Thierry Breton vise à mieux règlementer les services numériques, et souhaite responsabiliser les plateformes quant aux contenus haineux, fausses informations et produits illicites proposés sur Internet.

Le DSA n’est en réalité que la matérialisation d’une injonction davosienne évoquée dans le dernier livre de Klaus Schwab : le Grand Récit.

Avec le retour (éternel ?) du Covid et l’hystérie climatique, il devient donc urgent de museler le plus possible les contestations, les oppositions aux différents narratifs.

On le voit avec l’été 2023, la Grande Réinitialisation et l’agenda 2030 ont manifestement pris du retard. Il est donc impératif de disposer d’outils de censure efficaces pour maîtriser les narratifs à venir.

D’ailleurs, leur réactivation (Guerre, climat, pénurie, pandémie, confinement, couvre-feu) ne pourra véritablement être effective que si les « homo-deus » sont en capacité de contrôler l’information de manière totale.

À ce jour, contrairement à « l’effondrement climatique », la grande crise financière 2.0 n’a toujours pas été proclamée par la sphère politico-médiatique qui contrôle les narratifs.

Néanmoins en cette rentrée 2023 la Grande Dépression silencieuse a, elle, bien commencé…

Marc Gabriel Draghi

Lisez l’excellente analyse complète de Marc Gabriel Draghi pour connaître l’agenda du Great Reset :

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