LA NOUVELLE MONNAIE DE RÉSERVE MONDIALE BASÉE SUR LES RESSOURCES NATURELLES !

Poutine pour un monde multipolaire

Un monde multipolaire en formation

Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire est irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire prend forme.

Mémorable ! Dmitri Medvedev, ancien président russe, atlantiste impénitent, actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, provoque un électrochoc et un effroi palpable au sein du « OTANstan », dans une charge explosive à la manière de la star de combat hypersonique : le missile Kinzhal.

Medvedev a déclaré que les sanctions « infernales » occidentales n’ont pas réussi à paralyser la Russie, mais qu’elles « se retournent contre l’Occident avec sous l’effet boomerang ». La confiance dans les monnaies de réserve « s’estompe comme la brume matinale », et abandonner le dollar américain et l’euro n’est plus irréaliste : « L’ère des monnaies régionales arrive. »

Après tout, a-t-il ajouté, « qu’ils le veuillent ou non, ils devront négocier un nouvel ordre financier (…) Et cette voix sera alors décisive pour les pays ayant une économie forte et avancée, des finances publiques saines et un système monétaire fiable. »

M. Medvedev a relayé son analyse succincte avant même le jour J – La date butoir fixée par le président Poutine, après laquelle les paiements pour le gaz russe par les « nations inamicales » ne seront acceptés qu’en rouble.

Le G7, comme on pouvait s’y attendre, a pris une posture (collective) : nous ne paierons pas. « Nous » signifie les 4 qui ne sont pas de grands importateurs de gaz russes. « Nous », en outre, désigne l’Empire du mensonge qui dicte les règles. Quant aux 3 qui seront en grande difficulté, non seulement ils sont de grands importateurs mais ils se trouvent être aussi des perdants de la Seconde Guerre mondiale – l’Allemagne, l’Italie et le Japon, qui sont toujours des territoires occupés de facto. L’histoire a l’habitude de jouer des tours pervers.

Le déni n’a pas duré longtemps. L’Allemagne a été la première à céder, avant même la révolte massive des industriels de la Ruhr et de la Bavière, le chancelier minable, Scholz, a appelé Poutine, qui a dû l’exposer à l’évidence suivante : En violation totale du droit international l’UE a gelé les réserves de change de la Russie, par conséquent les paiements sont convertis en roubles.

D’une patience taoïste, M. Poutine a également exprimé le souhait que ceci n’entraîne pas une détérioration des conditions contractuelles pour les importateurs européens. Les experts russes et allemands devraient s’asseoir ensemble et discuter des nouvelles conditions.

Moscou travaille sur un ensemble de documents définissant le nouvel accord. Essentiellement, pas de rouble, pas de gaz. Les contrats deviennent caduques dès lors que vous bafouez la confiance. Les États-Unis et l’Union européenne ont rompu des accords légaux en imposant des sanctions unilatérales et, de surcroît, ont confisqué les réserves de change d’une nation, nucléaire, du G20.

Les sanctions unilatérales ont rendu les dollars et les euros sans valeur pour la Russie. L’hystérie n’y changera rien : le problème sera résolu, mais aux conditions de la Russie. Le ministère des affaires étrangères avait déjà prévenu que le refus de payer le gaz en roubles entraînerait une grave crise mondiale de non paiements et de faillites, une réaction en chaîne infernale de transactions bloquées, de gel des actifs en garantie et de fermetures de lignes de crédit.

Ce qui se passera ensuite est partiellement prévisible. Les entreprises de l’UE recevront un nouvel ensemble de règles. Elles auront le temps d’examiner les documents pour prendre une décision. Celles qui diront « non » seront automatiquement exclues des livraisons directes de gaz, impliquant des conséquences politico-économiques.

Il y aura un compromis, bien sûr. Par exemple, un certain nombre de pays de l’UE accepteront d’utiliser des roubles et d’augmenter leurs acquisitions de gaz afin de pouvoir revendre le surplus à leurs voisins et réaliser un profit. Et certains peuvent également décider d’acheter du gaz en déplacement sur les bourses de l’énergie.

La Russie n’impose donc d’ultimatum à personne. Tout cela prendra du temps – un processus continu. Avec aussi quelque action latérale. La Douma envisage d’étendre le paiement en roubles à d’autres produits essentiels – tels que le pétrole, les métaux, le bois, le blé. Cela dépendra de la voracité collective des chihuahuas de l’UE. Chacun sait que leur hystérie incessante peut se solder par une rupture colossale des chaînes d’approvisionnement.

Bye bye les oligarques

Alors que les classes dirigeantes atlantistes sont devenues complètement cinglées, restant concentrées sur leur lutte jusqu’au dernier Européen et en extraire les dernières ressources, la Russie la joue cool. Moscou a été de fait plutôt indulgente, brandissant le spectre d’une pénurie de gaz au printemps et non durant l’hiver.

La Banque centrale russe a nationalisé les recettes en devises de tous les principaux exportateurs. Il n’y avait pas de défaut. Le rouble ne cesse d’augmenter – et est maintenant revenu à peu près au même niveau qu’avant l’opération Z. La Russie reste autosuffisante, sur le plan alimentaire. L’hystérie américaine sur la Russie « isolée » est risible. Tous les acteurs qui comptent à travers l’Eurasie – sans parler des 4 autres BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud] et de pratiquement tout le Sud – n’ont pas diabolisé et / ou sanctionné la Russie.

En prime, sans doute le dernier oligarque moscovite capable d’influence, Anatoly Chubais, est parti. Appelez cela une autre ruse historique : l’hystérie des sanctions occidentales a de facto démembré l’oligarchie russe – le projet favori de Poutine depuis 2000. Ce que cela implique, c’est le renforcement de l’État russe et la consolidation de la société russe.

Nous ne disposons pas encore de tous les faits, mais il est possible d’affirmer qu’après des années d’évaluation minutieuse, Poutine ait choisi d’aller jusqu’au bout et de briser le dos de l’Occident, en utilisant ce tiercé : attaque éclair du Donbass, laboratoires américains de fabrication d’armes biologiques, Ukraine travaillant sur des armes nucléaires, comme casus belli.

Le gel des réserves de change devait être prévu, notamment parce que la Banque centrale russe augmentait ses réserves de bons du Trésor américain depuis novembre de l’année dernière. Ensuite, il y a la sérieuse possibilité que Moscou ait pu accéder à des réserves de change offshore « secrètes » – une chaîne complexe construite avec l’aide d’initiés chinois.

Le passage soudain des dollars / euros aux roubles était du judo géoéconomique de niveau olympique pur et dur. Poutine a incité l’Occident à collectivement libérer son hystérie démentielle pour sanctionner l’attaque – et l’a retournée d’un seul geste contre ses adversaires.

Nous voici donc a tenter de comprendre tant de changements simultanés suite à la militarisation des actifs en dollars : le roupie-rouble avec l’Inde. Le pétro-yuan saoudien. Les cartes Mir-UnionPay émises par les banques russes. L’alternative SWIFT Russie-Iran. Le projet EAEU-Chine d’un système monétaire/financier indépendant.

Sans parler du coup de maître de la Banque centrale russe, qui a fixé le prix d’un gramme d’or à 5 000 roubles – qui avoisine déjà les 60 dollars, et qui ne cesse de grimper.

Si l’on ajoute à cela le : « Pas de roubles, pas de gaz », on obtient une énergie de facto liée à l’or.

Les Chihuahuas de l’UE et la colonie japonaise devront acheter beaucoup de roubles avec de l’or ou acheter beaucoup d’or pour avoir leur gaz. Et il y a mieux. La Russie pourrait, dans un futur proche, réévaluer l’appairage du rouble à l’or. On pourrait passer à 2 000 roubles, 1 000 roubles, voire 500 roubles pour un gramme d’or.

Faite comme Poutine, investissez dans l’or

Il est temps d’être souverain

Le Saint Graal depuis les sommets des BRICS dans les années 2000 impliquant Poutine, Hu Jintao et Lula, a toujours été de savoir comment contourner l’hégémonie du dollar. C’est maintenant de l’ensemble du Sud : le rouble d’or ou le rouble soutenu par le pétrole, le gaz, les minerais, les exportations de matières premières.

La Banque centrale russe, contrairement à la Fed, ne pratique pas le QE [Quantitative easing] et n’exposera pas le reste de la planète à son inflation toxique. La marine russe sécurise non seulement toutes les lignes maritimes et les sous-marins nucléaires sont capables d’apparaître partout sur la planète à l’improviste.

La Russie est très, très en avance et met déjà en œuvre le concept de « puissance navale continentale ». Décembre 2015, sur le théâtre syrien, a changé la donne stratégique. La 4e division sous-marine basée en mer Noire en vedette du spectacle.

Les flottes navales russes peuvent désormais utiliser des missiles Kalibr dans un espace comprenant l’Europe de l’Est, l’Asie occidentale et l’Asie centrale. La mer Caspienne et la mer Noire, reliées par le canal Don-Volga, offrent un espace de manœuvre comparable à la Méditerranée orientale et au golfe Persique réunis. 6 000 km de long. Sans avoir la nécessité d’accéder à des mers chaudes.

Cela couvre environ 30 nations : la sphère d’influence russe traditionnelle, les frontières historiques de l’empire russe, et les sphères actuelles des rivaux politique et énergétique.

La Russie garantit le transport maritime à travers l’Asie, l’Arctique et l’Europe, en tandem avec le réseau ferroviaire BRI à l’échelle de l’Eurasie.

Et enfin, ne chatouillez pas les moustaches de l’ours nucléaire.

En fait, c’est ce qu’est la politique du pouvoir pur et dur. Medvedev ne se vantait pas lorsqu’il a déclaré que l’ère d’une monnaie de réserve unique était révolue. L’avènement d’une monnaie de réserve mondiale basée sur les ressources signifie, en résumé, que 13% de la planète ne domineront plus les 87% restants.

C’est le match retour NATOstan vs Eurasia. Guerre froide 2.0, 3.0, 4.0 et même 5.0. Peu importe. Toutes les anciennes nations du Mouvement des pays non alignés (MNA) savent de quel côté soufflent les vents géopolitiques et géoéconomiques : le moment est venu pour celles-ci d’affirmer leur véritable souveraineté alors que  » l’ordre international fondé sur des règles  » mord la poussière.

Sergueï Lavrov le ministre des Affaires étrangères, après avoir rencontré plusieurs homologues de toute l’Eurasie en Chine, n’aurait pas pu mieux le souligner:

« Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire devient irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire prend forme. C’est un processus objectif. C’est imparable. Dans cette réalité, plus d’une puissance « gouvernera » – il sera nécessaire de négocier entre tous les États clés qui ont aujourd’hui une influence décisive sur l’économie et la politique mondiales. Dans le même temps, compte tenu de leur situation particulière, ces pays veilleront au respect des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, incluant ce principe fondamental de l’égalité souveraine des États. Aucune nation sur cette Terre ne devrait être considéré comme mineure. Tout le monde est égal et souverain. »

Nous assistons à la naissance du nouveau système mondial.

Préparez-vous à la chute du pétrodollar

Source : ZeroHedge

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