Le suicide Européen pour dominer la Russie ?
L’Union européenne devrait annoncer une interdiction complète des importations de pétrole russe. La Hongrie, dans son premier véritable acte de défiance, menace d’y opposer son veto ; L’Allemagne, après quelques tergiversations, a finalement décidé qu’elle pouvait survivre à une telle interdiction. En supposant que les objections de la Hongrie soient finalement surmontées, cela ressemblerait, à première vue, à un « but contre son camp » en matière d’énergie. Les États-Unis ont déjà prononcé cette interdiction. L’industrie européenne étant fortement tributaire du pétrole et du gaz russes, la sagesse nous amène à considérer la Commission européenne comme irascible et incompétente.
Sont-ils grotesques ? Oui. Incompétents ? C’est possible ? Mais seulement si vous vous positionnez du point de vue de l’intérêt des peuples. Ce qui est clair pour tout observateur sérieux, c’est que les revendications populaires ne les intéressent pas. Leur programme ne tolérera aucune opposition, même si cela signifie détruire sa propre économie pour mettre un rival à genoux. Cela dit, je doute sincèrement qu’il y ait un « embargo des acheteurs » sur le gaz naturel parce qu’il n’y a pas de substitut viable à celui-ci. La Hongrie utilise la nécessité d’un consentement unanime au sein du Conseil européen pour bloquer toute « interdiction de gaz » dans les prochains paquets de sanctions économiques. Il y a au moins trois autres pays qui sont heureux que la Hongrie soit prête à subir la colère de Bruxelles.
Mais interdire le pétrole russe, en revanche, c’est différent. Il est intéressant de voir la Hongrie agir de la sorte, étant donné qu’elle n’importe pas de pétrole de Russie. {Ed. c’est faux, la Hongrie importe 65% de son pétrole par l’oléoduc Druzhba} Ce veto avait été prédit après que les Hongrois aient massivement rejeté la coalition anti-Viktor Orban de George Soros et lui aient infligé une cuisante défaite. La Hongrie, est indépendante de Bruxelles sur le plan énergétique car elle a passé un contrat direct avec Gazprom pour le gaz naturel via le Turkstream qui passe par la Serbie et la Hongrie. Cela devrait vous permettre de comprendre pourquoi l’UE tente de sanctionner la Serbie et de couper les flux de ce gazoduc là où il traverse le territoire de l’UE en Bulgarie.
Avec une Hongrie indépendante sur le plan fiscal, monétaire (elle ne participe pas à l’euro) et énergétique, il n’y a guère d’arguments pour qu’elle reste dans l’UE si Bruxelles la traite comme un membre de seconde zone. Orban et son gouvernement ont refusé catégoriquement de s’impliquer dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, malgré les fortes pressions exercées par l’OTAN. C’est presque comme si Orban et les Hongrois mettaient maintenant l’UE au défi d’avancer les procédures de l’article 7 pour les expulser. Le problème est que, s’ils le font, l’UE commencera à se fracturer. Il est donc plus probable que la Hongrie utilise son veto pour obtenir de l’UE qu’elle revienne sur les violations de « l’État de droit » qui justifient l’interruption de la distribution du budget européen à la Hongrie. Le marchandage ici devrait être évident.
Car Bruxelles et ses soutiens en coulisse veulent absolument l’interdiction du pétrole russe, tout comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Cela fait partie de leur stratégie à long terme visant à saigner la Russie, après avoir transformé l’Ukraine en Afghanistan 2.0. Et c’est dans les différences entre l’industrie pétrolière et l’industrie du gaz naturel qu’ils pensent pouvoir atteindre cet objectif.
Pipelines et vox populi
Dans les industries du pétrole et du gaz, la pressurisation d’un puits est, pour l’essentiel, un processus à sens unique. On creuse un puits et on en extrait le pétrole et/ou le gaz. Il produit jusqu’à ce qu’il soit épuisé. Vous remplacez la baisse naturelle de production du puits en en forant un nouveau. Mais même si la demande est en baisse, ce qui est rarement le cas dans l’industrie pétrolière en général, ces puits continuent de produire. Le marché est temporairement surchargé, le prix chute et les anciens puits ne sont pas remplacés jusqu’à ce que l’équilibre entre l’offre et la demande soit rétabli. Les contours des contrats sur le pétrole font l’objet de négociations pour anticiper ces effets sur les prix. Et pour une volatilité normale de la demande.
Malheureusement, nous vivons à une époque où les personnes les plus puissantes du monde (du moins dans leur esprit) tentent ouvertement de détruire le marché pétrolier pour leurs propres objectifs et leur propre agenda. Ils travaillent activement à rendre les prix du pétrole et du gaz volatils au point de détruire les investissements dans l’industrie. Ils ne s’en cachent pas. Le pétrole est le fléau de la planète !
J’appelle ces gens la fine équipe de Davos. Ce sont des oligarques non élus, des banquiers, le pouvoir héréditaire et de nouveaux Made Men (au sens mafieux) qui se réunissent à Davos, en Suisse, chaque année pour décider de l’avenir de l’humanité. Leur programme : utiliser le changement climatique et les menaces internationales telles que la guerre biologique et le terrorisme pour justifier d’une expansion massive de l’État de surveillance et de leur contrôle totale, surtout sur l’argent. L’énorme stock de ressources naturelles de la Russie et son gouvernement souverainiste s’y opposent fermement. Si vous croyez le contraire, vous avez été infecté par la propagande de Davos.
Revenons à l’industrie pétrolière. Le recouvrement d’un puits de gaz ou de pétrole est dangereux car il n’y a aucune garantie qu’il puisse être rouvert. Les puits peuvent être endommagés et le pétrole/gaz qu’ils contiennent perdu sans qu’il soit possible d’en forer un nouveau. Avec le gaz, vous pouvez simplement brûler l’excédent si votre stock est plein, plutôt que de condamner le puits et d’attendre que la demande revienne. Avec le pétrole, par contre, vous ne pouvez pas vraiment faire cela. Vous devez stocker le produit quelque part. De toute évidence, la capacité de stockage de pétrole de la Russie est déjà atteinte.
L’industrie pétrolière en général n’est pas conçue pour le stockage massif à long terme en cas de chocs entre l’offre et la demande, car elle n’en a littéralement pas besoin. Ce qui se développe, c’est la capacité à déplacer le pétrole pour le consommer, et non à le stocker dans de grands réservoirs en espérant que quelqu’un l’achète. L’industrie dispose de toute la capacité de réserve dont elle a besoin pour coordonner l’offre et la demande dans des tolérances assez étroites. Ce n’est pas une tolérance de livraison « juste à temps », mais elle n’est pas capable d’absorber une augmentation de demande de 20%.
Et c’est là que l’Occident pense avoir un levier important à utiliser contre la Russie en ce moment. Au dire de tous, l’Europe est l’un des principaux clients de la Russie en matière de pétrole, le port de Rotterdam ayant reçu et raffiné jusqu’à 1,4 million de barils par jour avant la guerre. Croyez-le ou non, le Washington Post a publié un article décent sur la destination des exportations russes. Sur les quelque 7,2 millions de barils par jour que la Russie exporte dans le monde, 4,8 millions sont destinés à des pays européens, qui déclarent ne plus vouloir acheter de pétrole russe.
Le manque de capacité de stockage ne devrait pas être un problème majeur si la Russie exportait la plupart de son pétrole vers l’Europe par bateau, ce qu’elle fait. D’après un récent rapport de Transport & Environment, une ONG dont l’objectif est de convaincre l’Europe de renoncer à l’énergie russe, l’oléoduc Druzhba ne fournit qu’environ 10% du pétrole russe au marché européen. Cela représente la bagatelle de 250 000 barils par jour. L’embargo américain est plus dangereux pour l’économie russe, car en 2021, les États-Unis, devant remplacer les barils sanctionnés du Venezuela par l’ancien président Trump, ont importé une moyenne de 600 000 barils par jour. Ces importations ont commencé à se tarir en 2022, bien avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine. Il s’agit donc d’un autre élément qui prouve que cette guerre entre l’Occident et la Russie a été planifiée bien avant la date de début effective, fin février.
Le fait est que le sujet de discussion qui circule dans la presse aujourd’hui est que la Russie n’a pas la capacité de stockage nécessaire pour faire face à un embargo européen et qu’elle devra donc réduire sa production. Les estimations des réductions de production de la Russie tournent autour de 1,8 million de barils par jour, alors que l’Occident espère 3 millions.
À l’instar de ce que Trump a fait en 2018 contre l’Iran, la campagne de sanctions a gelé de nombreuses sociétés de négoce de pétrole, qui ne savaient pas ce que l’avenir leur réservait et refusaient de faire des affaires avec la Russie de peur d’être sujets aux sanctions. De Shell à Glencore en passant par Trafigura, les appels d’offres pétroliers russes sont devenus persona non grata et cela a créé un désordre total dans leurs livres de négociation et dans l’ensemble du secteur des matières premières, comme l’a décrit la note de Zoltan Pozsar du Credit Suisse du mois dernier.
En raison de cette dislocation financière dans ce qui devrait être une industrie stable, ennuyeuse et sans cervelle – le commerce de la matière première la plus importante au monde avec la plus grande infrastructure pour la servir – le chaos s’en est suivi. L’Occident collectivement, suivant la feuille de route de Davos, espère encore plus.
La conclusion de M. Pozsar est que toutes ces entreprises devront être renflouées à un moment ou à un autre (le prix à payer étant une éventuelle nationalisation) ou qu’on les laissera faire faillite pour servir le projet de refonte radicale de l’économie énergétique mondiale, loin du pétrole de Davos. Dans le même temps, ils (Davos) porteraient un coup dur aux perspectives économiques de la Russie. Vu sous cet angle, il s’agit d’une sorte de double maléfice. Mais si le fait de soutenir le pétrole acheminé par oléoduc n’est pas un si grand coup pour la production russe, qu’est-ce que l’UE essaie d’accomplir ici ?
En perturbant les routes que le pétrole emprunte normalement dans le monde, il y a maintenant une pénurie structurelle de pétroliers pour transporter le pétrole demandé. En effet, une grande partie de ces barils, soit plus de 2 millions par jour, doivent désormais effectuer des voyages beaucoup plus longs. Au lieu de faire le trajet de Saint-Pétersbourg à Rotterdam, ces mêmes navires doivent maintenant, au minimum, se rendre dans des installations de stockage aux Bahamas et dans les Caraïbes, voire jusqu’en Chine ou en Inde, leur destination finale.
On espère que ce choc de l’offre sur le marché des pétroliers et les effets en aval des coûts supplémentaires des voyages créeront une réaction en cascade au sein de l’industrie pétrolière russe, ce qui entraînera les baisses de production prévues. Cela aura pour effet d’entamer sa balance commerciale positive qui « alimente la machine de guerre de Poutine ». Cela donnera également l’occasion aux concurrents de la Russie de venir leur voler des parts de marché. Grâce à ce mécanisme et aux efforts de l’Occident pour modifier l’utilisation de l’énergie en Europe, l’effet à long terme est de détruire la capacité de la Russie à poursuivre la guerre en la privant des capitaux nécessaires.
Davos rime avec Thanos [super-vilain Marvel]
Le gouvernement Américain, l' »Empire du Mensonge » ou la « Zone A », sentant que son hégémonie est menacée, pousse tout le monde, en particulier l’Europe, à adopter sa stratégie préférée. Bien que que cette histoire soit plus une version « faite pour la télé » qu’une représentation exacte de la réalité. Elle ne tient pas compte des objectifs plus large des personnes à l’origine de ce désordre. Les nations de l’UE ne sont pas captives d’une Amérique hyper-belligérante, mais sont au contraire des partenaires dévoués dans cette affaire.
La stratégie de grande réinitialisation de Davos repose sur les mêmes erreurs que celles commises par Thomas Malthus au début du 19e siècle concernant la rareté des ressources. Leur modèle économique ne croit pas que les gens réagissent en temps réel aux incitations, pour ou contre, qui modèrent leur comportement. Au contraire, ils considèrent les humains comme un virus qui se déchaîne sur le monde et qui doit être contrôlé.
L’ensemble de la Grande Réinitialisation peut se résumer au même argument que le méchant des films Marvel, Thanos, qui a dit qu’il fallait tuer la moitié de la vie dans l’univers pour rendre les choses « durables ». L’épicentre de ce type de pensée ne se trouve pas aux États-Unis et dans l’Empire américain. Nous sommes les hyper-capitalistes qui cultivent le virus de l’individualisme. Cette pensée est directement issue des critiques européennes du capitalisme. Pour être réducteur, il s’agit simplement d’un marxisme réchauffé et recouvert d’une nouvelle couche de peinture rhétorique – durabilité, capitalisme des parties prenantes, environnement, social et gouvernance (ESG), objectif partagé, etc.
La preuve que l’UE est tout aussi satisfaite de la guerre en Ukraine que les forces néoconservatrices des États-Unis et du Royaume-Uni est évidente dans leur refus de mettre fin à la guerre par la diplomatie. Ce sont les Européens qui souffriront le plus de cette stratégie.
Les mauvais scénarios engendrent une mauvaises politiques
Si les dirigeants de l’UE, qui appartiennent à Davos, agissaient au nom des Européens moyens, ils utiliseraient les coûts évidents de la séparation de l’Europe de l’énergie russe pour dire aux États-Unis et au Royaume-Uni d’aller se faire voir. Au lieu de cela, tout ce que nous entendons de leur part, c’est comment l’Allemagne peut se sevrer complètement de l’énergie russe en un an. Peu importe que cela ne soit pas bon pour l’industrie ou le peuple allemand à long terme. L’énergie russe est de loin la solution la moins chère pour eux, ce qui rend leur main-d’œuvre la plus compétitive possible. Au lieu de cela, après avoir contribué à fabriquer la crise en Ukraine, ils soutiennent maintenant l’idée que c’est un impératif moral pour les Allemands de souffrir sans nourriture, sans chauffage et sans autres nécessités de base au nom d’une supposée société avancée d’un nouveau monde victorieux des méchants Russes.
Avant ce conflit, ils auraient travaillé à la mise en œuvre des accords de Minsk. Ils auraient levé les sanctions économiques à l’encontre de la Russie, auraient conclu un accord politique sur la Crimée et le Donbas, et auraient laissé les États-Unis et le Royaume-Uni s’agiter dans le vent. Au lieu de cela l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont fait le contraire. Ils ont jeté de la poudre aux yeux de Poutine jouant la montre jusqu’à ce que Macron soit réélu et que Merkel puisse s’éclipser, laissant une faible coalition soumise à Davos et sur laquelle repose la responsabilité de l’effondrement.
L’approfondissement des échanges entre la Russie et l’UE aurait fait disparaître l’animosité et l’insistance des États-Unis à armer l’Ukraine. États-Unis devenant une malédiction sur le plan politique, tandis que l’Europe verrait une renaissance au lieu d’un trou noir économique. La France et l’Allemagne n’auraient pas trahi leurs propres tentatives de diplomatie. Ceci, je crois, est beaucoup plus proche du récit du conflit, servant un objectif beaucoup plus large, clairement énoncé par les architectes de notre misère, que le cadre simpliste consistant à blâmer les États-Unis.
L’idée que l’Europe craignant une invasion russe par la Pologne ou même l’Allemagne, nécessitant l’expansion de l’OTAN jusqu’au Donbas, est grotesque. L’armée russe n’est pas construite sur ce modèle et ses performances en Ukraine prouvent qu’elle n’est pas capable d’une telle opération.
Ce qui se passe actuellement est un scénario écrit il y a longtemps. La guerre de l’Occident contre la Russie a été planifiée. Les Russes le comprennent mieux que quiconque. Leurs dirigeants, Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov, l’ont exprimé très clairement à chaque étape de la guerre. Ils ne se font aucune illusion sur la direction que l’Occident et Davos veulent donner à ce conflit, c’est pourquoi ils ont sérieusement menacé de s’en prendre aux véritables « centres de décision » qui donnent leurs ordres aux forces armées ukrainiennes.
Ils ont demandé une séparation pacifique entre l’Est et l’Ouest, mais cela ne fait pas partie de l’agenda. La Russie et le reste de l’Asie ne seront pas autorisés à s’éloigner de Davos et de leurs froussards eurocrates ; les justes sauveurs de l’humanité. Ils sont maintenant engagés dans ce plan. Il importe peu de savoir si cela fonctionnera ou non. C’est ce que nous devons réaliser dans toutes nos analyses. Les Russes et leurs amis d’Asie et du Sud ont-ils les moyens et les outils pour s’en sortir ? C’est possible.
Le plus importante étant de savoir si le conflit s’intensifiera au point de considérer la victoire comme un concept désué. Lorsqu’un bloc aussi puissant que l’Union européenne est prêt à commettre des actes d’auto- vandalisme de cette ampleur tout en blâmant la victime de cette agression, cela signifie alors que nous avons largement dépassé le stade de la rationalité.
Source : Gold Goats’n’Guns
2 Responses
ptite rectification sémantik : orban n’est pa 1 rebelle (se serait lui fair bien tro donneur ke de le kalifié insi…) ms 1 divisant (l’ékivalent atténué du dissident ds la demi-génération bourgeoise d moutons).
si sétè 1 véritable rebelle, il orè carémen choisi le can russe, comme, a skon di, les officiels maliens par ex…..
nn, a la plase, il fait du » en mm tps » insipide, telle marine le pen en france par ex. : style anti-poutine ms pa tro… lol
jimajine ke les accointances d’extreme-droite peuve sans doute en parti expliké sela…