V.Poutine a évoqué un renforcement de la coopération entre l’Ukraine, la Pologne et la Lituanie qui pourrait permettre à Varsovie de régler ses comptes
Il semble que le président russe Vladimir Poutine cherche à semer la méfiance parmi ses alliés en évoquant, dans un discours prononcé vendredi, les agressions historiques qui ont fracturé l’Europe de l’Est au XXe siècle, à savoir les massacres perpétrés à tours de rôles par les nationalistes ukrainiens et polonais pendant la période des deux guerres mondiales.
Dans un nouveau discours vidéo prononcé devant son conseil national de sécurité, M. Poutine a déclaré que le renforcement de la coopération entre l’Ukraine, la Pologne et la Lituanie pourrait permettre à Varsovie de régler des griefs passés, en exigeant et en prenant des territoires historiquement contestés qui font aujourd’hui partie de l’Ukraine.
Poutine a expliqué que la Pologne pourrait, au nom de l’« union militaire » et en citant la menace de la Russie, envoyer des troupes pour occuper l’Ukraine occidentale.
Le dirigeant russe a déclaré que « pour être franc », la Pologne prendrait tout simplement le territoire de l’Ukraine pour de bon :
« La possibilité est évidente », a déclaré M. Poutine.
« Si les troupes polonaises entrent, par exemple, à Lviv ou dans d’autres territoires ukrainiens, elles y resteront, et pour toujours. »
Selon ses propos traduits dans les médias d’État :
« Je ne peux que commenter ce qui vient d’être dit [par le directeur du Service russe de renseignement extérieur (SVR) Sergey Naryshkin] et les articles de presse qui ont été publiés sur les projets de création d’une soi-disant unité polono-lituanienne-ukrainienne. »
« Nous ne parlons pas ici d’une équipe hétéroclite de mercenaires – il y en a déjà suffisamment [en Ukraine] et ils sont en train d’être détruits – mais plutôt d’une formation militaire régulière, bien huilée et bien équipée, qui devrait être utilisée pour des opérations sur le territoire de l’Ukraine », a déclaré M. Poutine.
« En particulier, soi-disant pour assurer la sécurité de l’Ukraine occidentale contemporaine, mais en fait, si l’on appelle les choses par leur nom, pour l’occupation ultérieure de ces territoires.«
« Après tout, les perspectives d’avenir sont évidentes : si des unités polonaises entrent à Lvov, par exemple, ou dans d’autres territoires d’Ukraine, elles y resteront. Et elles y resteront pour de bon », a-t-il ajouté.
– Poutine : L’agression contre la Biélorussie sera synonyme d’agression contre la Russie.
– C’est l’une des innombrables façons dont la guerre pourrait s’étendre.
Dans son discours, M. Poutine a donné une leçon d’Histoire sur l’attitude présumée de la Pologne, qui chercherait à s’approprier le territoire ukrainien sous prétexte d’« aider Kiev ».
« Poussée par l’Occident, la Pologne a profité de la tragédie de la guerre civile russe pour annexer certaines provinces historiquement russes. »
« Notre pays, qui traversait alors une période difficile, a été contraint de signer le traité de Riga en 1921 et de reconnaître de facto l’aliénation de ses propres territoires », a expliqué M. Poutine.
Et plus encore selon TASS :
« En outre, avant même 1920, la Pologne s’est emparée d’une partie de la Lituanie, la région de Vilna, qui comprend l’actuelle Vilnius. »
« Avec les Lituaniens, ils [les Polonais] étaient censés lutter contre le soi-disant impérialisme russe, mais dès que l’occasion s’est présentée, ils ont immédiatement « découpé » un morceau de territoire à leur voisin », a noté le président russe.
« La Pologne a également participé au dépeçage de la Tchécoslovaquie à la suite de l’accord de Munich conclu avec Hitler en 1938, en occupant complètement la Silésie de Cieszyn. »
« Dans les années 1920 et 1930, les « Kresy Wschodnie » de Pologne [« frontières orientales » en polonais] – qui comprennent le territoire de l’Ukraine occidentale, de la Biélorussie occidentale et d’une partie de la Lituanie – ont été soumises à une politique sévère de polonisation et d’assimilation forcée des résidents locaux, [y compris la] suppression des cultures ethniques et du christianisme orthodoxe », a fait remarquer M. Poutine.
Dans le même discours, M. Poutine a également averti toute puissance opposée que les menaces contre la Biélorussie seraient considérées comme des menaces contre la Russie elle-même, et que Moscou réagirait en conséquence.
Il a déclaré que les élites polonaises « rêvaient des terres biélorusses », mais qu’il défendrait la Biélorussie, étant donné qu’elle fait partie de l’« État de l’Union ».
Actuellement, des mercenaires Wagner entraînent les troupes biélorusses et la Pologne a réagi en renforçant ses unités de défense frontalière.
Source: Zero Hedge
