La réunion de l’UE s’est tenue alors les sondages d’opinion sont désormais en défaveur du soutien militaire et financier à l’Ukraine
Suite à la signature ce week-end, par le président Joe Biden, d’un projet de loi de financement provisoire qui ne prévoit pas d’aide à l’Ukraine, les républicains du Congrès s’y opposant, les dirigeants européens ont promis lundi 2 octobre de s’engager à apporter un soutien durable à Kiev.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE participent à une réunion « historique » dans la capitale ukrainienne, alors que la guerre entre dans son vingtième mois.
« Nous organisons une réunion historique des ministres des Affaires étrangères de l’UE ici en Ukraine, pays candidat et futur membre de l’UE », a annoncé Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne.
Il a déclaré qu’ il s’agissait d’« exprimer notre solidarité et notre soutien au peuple ukrainien », tout en précisant que la réunion « n’a pas pour but de parvenir à des conclusions et à des décisions concrètes ».
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a fait l’éloge de l’UE à un moment de déception simultanée avec Washington, alors que des milliards d’euros d’aide américaine sont en jeu :
« Pour la première fois, le Conseil des affaires étrangères va se réunir en dehors de ses frontières actuelles – en dehors des frontières de l’Union européenne – mais à l’intérieur des futures frontières de l’Union européenne », a déclaré M. Kuleba lors d’un point de presse aux côtés de M. Borrell.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a expliqué que la réunion avait pour but de signaler à Moscou que l’Europe était prête à soutenir l’Ukraine à long terme, même si le soutien des États-Unis est appelé à diminuer, voire à cesser complètement pour la première fois.
« C’est une démonstration de notre soutien résolu et durable à l’Ukraine, jusqu’à ce qu’elle puisse gagner », a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse.
« C’est aussi un message à la Russie pour qu’elle ne compte pas sur notre fatigue. Nous serons là encore longtemps. »
– BBC
M. Colonna a tenu ces propos au moment où le Kremlin se réjouit de la « lassitude de la guerre » qui se manifeste à Washington.
Le même jour, le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré depuis Moscou qu’en Occident, « la fatigue conduira à la fragmentation de l’establishment politique ».
Il y a quelques jours, CNBC écrivait que « l’Ukraine s’efforce de garder ses soutiens internationaux près d’elle alors que les retombées de la guerre avec la Russie – ainsi que les questions épineuses des gaffes diplomatiques, de la lassitude du conflit et des élections – menacent de perturber ses alliances et de nuire au soutien de sa cause ».
« Les sondages d’opinion réalisés cet été en Europe et aux États-Unis montrent que le soutien aux mesures de soutien à l’Ukraine a globalement diminué, notamment en ce qui concerne les financements supplémentaires et la fourniture d’équipements militaires », souligne le rapport.
– CNBC
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE qui s’est tenue lundi à Kiev, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que l’Europe devait être prête à accroître son soutien pour protéger la population ukrainienne avant les mois d’hiver rigoureux.
Elle a appelé à la mise en place d’un « plan de protection hivernale »…
« L’Ukraine a besoin d’un plan de protection hivernale comprenant une défense aérienne, des générateurs et un renforcement de l’approvisionnement en énergie », a-t-elle déclaré à Kiev, citée par l’AFP.
« Nous avons vu l’hiver dernier la façon brutale dont le président russe mène cette guerre, avec des attaques ciblées sur des infrastructures critiques telles que les centrales électriques.«
« Chaque village, chaque mètre que l’Ukraine libère, chaque mètre où elle sauve la vie de son peuple lui ouvre également la voie vers l’Union européenne », a ajouté M. Baerbock.
Absence de la Pologne, la Hongrie et la Lettonie et désengagement progressif des États-Unis
Pourtant, comme l’indique le Wall Street Journal dans un nouveau rapport, le « recul » des États-Unis a provoqué une « onde de choc » à travers l’Atlantique:
« La décision des États-Unis a provoqué une onde de choc outre-Atlantique.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis dimanche que son pays se battrait jusqu’à la victoire, affirmant qu’il n’y avait pas de « date d’expiration » pour sa volonté de résister à la Russie.
Lundi, en signe de solidarité avec Kiev, les ministres européens des Affaires étrangères ont tenu une réunion en Ukraine en présence de M. Zelensky et de son ministre des affaires étrangères, une rare rencontre en dehors de l’Union pour les responsables européens.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré que Kiev travaillait avec les deux partis au Congrès pour s’assurer que l' »incident » du week-end ne se répète pas.
« Nous n’avons pas l’impression que le soutien des États-Unis a volé en éclats », a-t-il déclaré lundi. »
– Wall Street Journal
Ci-dessous : les États-Unis sont de loin les premiers à apporter un soutien militaire à Kiev ; toutefois, c’est l’UE qui a promis le plus grand soutien financier, notamment pour maintenir à flot les institutions et les services civiques dans le contexte de la guerre…
La Pologne, la Hongrie et la Lettonie étaient notablement absentes de la réunion de l’UE :
« Les représentants polonais et lettons étaient malades », a déclaré un fonctionnaire du gouvernement ukrainien.
Mais il est clair, au moins dans le cas de la Pologne et de la Hongrie, que les tensions avec Kiev se sont accrues, notamment en ce qui concerne les importations de céréales.
La Pologne a ouvert la voie en étendant le blocage à toutes les céréales ukrainiennes afin de protéger ses propres agriculteurs.
Varsovie a également choqué ses alliés le mois dernier en déclarant qu’il n’y aurait plus d’armes ni de financement pour l’Ukraine à l’avenir, dans le cadre d’une guerre des mots qui s’intensifie et au cours de laquelle les responsables polonais ont souligné qu’ils devaient considérer leur propre défense comme la priorité numéro un.
Visionnez notre entretien avec François Asselineau, venu nous expliquer pourquoi la France doit sortir d’urgence des structures supranationales telles que l’UE ou l’OTAN :
Source : Zero Hedge