« Suivre les Israéliens ? Pas question ! »

Le 20 juin à 7h, Marc Gabriel Draghi, Pierre-Antoine Plaquevent, Youssef Hindi et Thierry Bécourt sont les invités de Nicolas Stoquer, en direct dans La Matinale de Géopolitique Profonde !

Marc Gabriel Draghi est un juriste français spécialisé dans l’histoire du droit. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la question monétaire et l’histoire du capitalisme, dont « Le règne des marchands du temple », « Le grand reset en marche ! » et « La Grande Narration : Vers la mort des Nations. » Il dénonce les dangers du projet du Forum économique mondial, qu’il considère comme une tentative de soumettre l’humanité à une élite mondialiste.

Pierre-Antoine Plaquevent est un essayiste français, expert en géopolitique et en stratégies d’influence des élites mondiales. Il est reconnu pour ses ouvrages sur la manipulation et la réingénierie sociale orchestrée par les élites globalistes.

Youssef Hindi est écrivain, chercheur indépendant et historien de l’eschatologie messianique. Ses travaux de recherches sont tournés principalement vers l’étude des origines des idéologies modernes, de leur évolution et leur influence sur la politique et la géopolitique contemporaines. Il a récemment publié son dernier ouvrage, co-écrit avec Pierre-Antoine Plaquevent « Israël et la guerre mondiale des religions : Géopolitique et millénarisme. »

Thierry Bécourt est un enseignant et conférencier français engagé dans le développement personnel et la spiritualité. Président du « Conseil gouvernemental de l’État de Savoie », il milite pour l’indépendance de la Savoie sur la base du droit international. Il est également auteur de travaux en psychologie transpersonnelle et fondateur de la « psychanimie », une méthode mêlant âme et personnalité.

L’impasse stratégique d’Israël face à l’Iran

Israël se heurte aujourd’hui à une réalité géopolitique qu’elle a longtemps niée : l’Iran n’est pas un adversaire marginal que l’on peut éliminer par des frappes ciblées ou des pressions diplomatiques. Malgré l’appui massif des États-Unis, l’État hébreu peine à contenir la puissance militaire iranienne, solidement enracinée dans un maillage régional qui va du Liban à la Syrie, en passant par l’Irak et le Yémen. Le Colonel Douglas Mac Gregor l’avait affirmé sans détour : l’Iran ne sera pas vaincu, même avec l’arsenal américain. Ce constat brutal est aujourd’hui une évidence sur le terrain.

L’incapacité de l’aviation américaine à garantir la destruction du site nucléaire de Fordo, pourtant visé par les bombes les plus puissantes du Pentagone, révèle la profondeur du dilemme. Même les B2 furtifs et les GBU-57, fleurons technologiques des forces US, ne suffisent plus à rassurer. L’illusion de toute-puissance militaire s’effondre, et avec elle le mythe d’une supériorité occidentale indépassable. Israël, sûr de son fait, s’est engagé seul dans un bras de fer eschatologique qu’il ne maîtrise plus.

La fin du narratif victimaire israélien

L’opération de propagande visant à raviver l’image d’une Israël assiégée et victime d’agressions injustes ne fonctionne plus. Une frappe aérienne maladroitement justifiée par Tel-Aviv a causé des dégâts sur un hôpital, immédiatement utilisée comme levier de communication. Mais cette tentative de retourner l’opinion se heurte à une opinion publique internationale de plus en plus lucide. L’évidence du massacre à Gaza, la persistance des bombardements indiscriminés, la stratégie de punition collective ont achevé de décrédibiliser cette rhétorique.

Le crédit moral d’Israël est aujourd’hui au plus bas. Le soutien occidental reste visible, mais il devient politiquement toxique. Les opinions européennes et américaines, en particulier dans les nouvelles générations, basculent lentement mais sûrement. Israël, longtemps sanctuarisé par un statut d’exception fondé sur l’Histoire, se retrouve aujourd’hui jugé à l’aune de ses propres actes. L’argument de la sécurité ne suffit plus à masquer les réalités du terrain. L’adhésion automatique au narratif israélien s’érode, lentement mais sûrement.

La convergence des arrogances occidentales

La même mécanique d’arrogance stratégique est à l’œuvre en Ukraine et au Proche-Orient. L’Occident a méprisé ses adversaires, transformant des résistances politiques légitimes en menaces existentielles par une propagande délirante. L’iranien, le palestinien, le slave : tous diabolisés, essentialisés, niés dans leur rationalité propre. Cette posture produit toujours le même résultat : l’échec stratégique. En Ukraine, la Russie s’est enracinée. Au Proche-Orient, l’Iran et ses alliés tiennent bon.

Donald Trump, revenu sur le devant de la scène, se retrouve piégé par les logiques qu’il pensait pouvoir manipuler à son avantage. Son flair tactique ne suffit plus. Le chaos qu’il a contribué à attiser pourrait lui échapper totalement. Dans ce contexte, l’orgueil mal placé devient un facteur de risque mondial. S’il choisit l’escalade au lieu du retrait stratégique, il pourrait précipiter une guerre totale dont personne ne sortirait vainqueur. Israël, isolé, pourrait entraîner ses alliés dans une aventure suicidaire.

Le temps des illusions est révolu. Ce qui se joue aujourd’hui n’est plus une guerre régionale, mais une remise en cause totale de l’architecture de domination occidentale. Et personne, ni Trump, ni les stratèges israéliens, ne semble prêt à admettre l’échec.