Le 12 décembre à 16h, Alexis Tarrade a parcouru les rues de Russie au micro de GPTV Investigation pour sonder les habitants sur leur identité culturelle. À travers les réponses des russes, se dessine une Russie fière de ses traditions, de ses valeurs collectives, et de sa place entre l’Europe et l’Asie.
L’histoire : le moteur de l’âme russe
L’histoire russe n’est pas une simple suite d’événements : c’est une bataille perpétuelle pour exister. Mongols, nazis, effondrement de l’URSS… à chaque crise, la Russie s’est relevée avec une résilience qui force le respect. Cette lutte constante a forgé un peuple soudé autour de la survie collective, là où l’individualisme règne en maître à l’Ouest.
En Europe, l’éclatement des liens sociaux est devenu une norme. Les valeurs communautaires se sont effritées au profit d’un individualisme assumé, voire exacerbé. En Russie, l’histoire impose une leçon : seul le groupe résiste. Cette mentalité, née dans les villages reculés et renforcée par des siècles d’influence orthodoxe, défie un Occident qui semble avoir troqué la solidarité pour l’ego et la consommation.
Cette capacité à résister ne se limite pas au passé. Aujourd’hui encore, la Russie continue de démontrer sa détermination face aux défis modernes. L’annonce récente du test réussi du missile balistique stratégique Orechnik n’est pas qu’un simple événement militaire : c’est une déclaration. Ce missile, présenté comme indétectable et d’une portée sans précédent, symbolise la capacité de Moscou à s’imposer sur la scène internationale. Ce succès renforce une fois de plus la perception d’une Russie inébranlable face à l’adversité.
La culture : une armure contre le mépris
Tolstoï, Dostoïevski, Tchaïkovski : ces noms claquent comme des étendards. La culture russe n’est pas un simple décor ; c’est une arme, un rempart face aux regards condescendants de l’Occident. Ces géants ne sont pas des figures du passé ; ils incarnent une quête existentielle profondément actuelle : trouver du sens à travers la foi, la souffrance et la lutte intérieure.
Mais la culture russe ne se limite pas à ses grands noms littéraires et musicaux. Elle est vivante, palpable, intégrée au quotidien. Chaque Russe porte en lui l’héritage de siècles de pensée et de créativité. Cette fierté culturelle se manifeste aussi dans les exploits sportifs, où la Russie ne cesse de briller malgré les obstacles.
Le hockey, la gymnastique ou l’athlétisme ne sont pas des loisirs : ce sont des champs de bataille où la Russie défie le monde, prouvant sa force physique et mentale. Ces victoires, souvent obtenues dans des contextes de tensions politiques, cimentent un sentiment d’appartenance et d’unité face à un Occident perçu comme donneur de leçons.
Chaleur russe : mythe ou réalité ?
L’image du Russe austère et froid persiste dans l’imaginaire collectif occidental. Mais quiconque a traversé la Russie sait que cette perception est trompeuse. L’hospitalité y est un art de vivre. Les portes s’ouvrent facilement, et la table, souvent modeste, devient un lieu de partage sincère.
Cette générosité n’est pas seulement culturelle, elle est spirituelle. Elle trouve ses racines dans l’orthodoxie, qui valorise la charité et le don de soi. Cependant, cette chaleur a ses limites. La méfiance envers les étrangers, parfois exacerbée par des décennies de propagande ou des contextes géopolitiques, reste bien réelle.
Être accepté demande du temps, de la sincérité et une capacité à comprendre que la Russie n’est pas un pays qui se laisse séduire facilement. Mais une fois ce lien créé, il est solide et profond.
Russie et Europe : une fascination désenchantée
La Russie et l’Europe sont comme deux aimants qui s’attirent autant qu’ils se repoussent. Historiquement, la fascination pour l’Occident a souvent côtoyé un rejet viscéral de ses excès. Si la Russie admire la richesse artistique et intellectuelle européenne, elle en critique violemment le laxisme et l’abandon de valeurs jugées fondamentales : la famille, la spiritualité, et surtout la souveraineté nationale.
Cette souveraineté, aujourd’hui, est affichée sans détour. La démonstration de force avec le missile Orechnik n’est pas qu’un exploit technologique : c’est un rappel adressé à l’Europe et au monde que la Russie ne plie pas. Elle conserve une indépendance stratégique que l’Occident ne cesse de vouloir contester.
Pour autant, les Russes ne renient pas leurs liens avec l’Europe. Les échanges littéraires, musicaux et philosophiques ont enrichi les deux côtés. Mais aujourd’hui, les tensions politiques exacerbent les différences. Chaque camp caricature l’autre, alimentant un fossé grandissant qui masque la richesse de ce dialogue historique.
L’identité russe n’est ni figée ni simple. Elle se nourrit de son histoire, de ses luttes, de ses victoires, et de sa culture unique. Là où l’Europe se perd dans des débats identitaires stériles, la Russie reste fidèle à elle-même : un géant parfois incompris, souvent critiqué, mais toujours debout.
Une réponse
il y a un proverbe russe qui résume bien l’âme russe et qui dit : « il vaut mieux avoir cent amis que cent roubles » !