Le 12 décembre à 22h, Adnan Azzam est l’invité de Lara Stam, dans La Nocturne sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde !
Adnan Azzam est un écrivain et réalisateur syrien, établi en France depuis plus de 30 ans. Auteur de « Damas-Moscou à cheval : 300 jours à cheval pour un monde meilleur ! », il relate son voyage à travers le monde pour rencontrer des Occidentaux et discuter de la situation en Syrie. À travers ses écrits et ses analyses, Adnan Azzam se présente comme un témoin privilégié des événements en Syrie, ainsi que des dynamiques géopolitiques mondiales. Il met en lumière les enjeux qui menacent la paix et la souveraineté des peuples, offrant ainsi une perspective singulière sur les conflits et les défis contemporains.
Moscou abandonne la Syrie
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, la Russie est l’un des principaux soutiens du régime de Bachar al-Assad. Son intervention militaire en 2015 a permis de renverser le cours du conflit en faveur de Damas, sauvant le régime d’un effondrement quasi-certain. Cependant, les récentes évolutions géopolitiques, notamment le conflit en Ukraine, ont entraîné un changement majeur dans les priorités stratégiques de Moscou. Désormais, la Russie réduit progressivement son engagement en Syrie, laissant Damas dans une position de plus en plus vulnérable.
Cette situation arrive au pire moment pour le régime syrien. Déjà accablé par une décennie de guerre civile, le pays doit également faire face à des sanctions économiques occidentales draconiennes. Les États-Unis et l’Union européenne maintiennent une politique de pression maximale sur la Syrie, rendant toute reprise économique quasi impossible. La récente crise humanitaire, aggravée par l’effondrement de la livre syrienne, expose le pays à un chaos encore plus profond. La population, déjà épuisée par les privations et les violences, se retrouve abandonnée à un avenir incertain.
La Russie, acculée par ses propres défis économiques et militaires, ne peut plus consacrer autant de ressources à la Syrie qu’auparavant. Les efforts militaires et financiers de Moscou se concentrent désormais presque exclusivement sur l’Ukraine, où le Kremlin mène une guerre coûteuse contre l’Occident collectif. Cette réorientation stratégique affaiblit considérablement l’alliance entre Damas et Moscou, laissant la Syrie livrée à elle-même face à des adversaires géopolitiques déterminés.
La Syrie isolée face à une économie en ruines
L’idée que les BRICS puissent jouer un rôle décisif face à l’hégémonie occidentale est un échec total. Malgré leur rhétorique ambitieuse, ces nations émergentes, dont la Chine et l’Inde, sont incapables de fournir un appui concret à la Syrie. Les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne restent intouchables. Aucune alternative économique crédible n’est mise en place.
L’Iran, pourtant allié fidèle de Damas, est lui aussi en difficulté. Submergé par ses propres crises internes et confronté à une pression diplomatique constante de la part de l’Occident et d’Israël, Téhéran ne peut pas porter seul le régime syrien. Bien qu’il renforce ses investissements et sa présence militaire sur le territoire syrien, ses moyens sont limités. La Syrie, frappée par une économie en ruines, ne peut survivre à cette guerre économique sans le soutien massif d’un acteur global.
Pendant ce temps, les États-Unis et leurs partenaires continuent leur blocus économique, asphyxiant littéralement le régime d’Assad. Ce dernier voit son autorité s’effriter face à une population désespérée et des défis internes croissants.
La Syrie devient un pion des puissances occidentales
La Syrie est désormais un champ de bataille géopolitique où l’Occident, emmené par les États-Unis, impose son hégémonie. Les sanctions économiques, arme de destruction massive moderne, asphyxient l’économie syrienne. La population, déjà épuisée par plus d’une décennie de guerre, subit une misère croissante.
Pendant ce temps, les forces kurdes, soutenues par Washington, et les frappes aériennes d’Israël aggravent encore plus l’instabilité. Sans le soutien de la Russie, le régime d’Assad se retrouve isolé. Cette recomposition du Moyen-Orient consacre la domination des puissances occidentales, et transforme la Syrie en un territoire soumis à leur volonté. La survie du régime n’est plus qu’une question de temps.