Le 15 janvier à 12h30, Nicolas Stoquer dénonce les 100 milliards redistribués par le CAC 40 en 2024, symbole d’un système qui écrase les classes moyennes.
Le CAC 40 bat des records sur le dos des Français
En 2024, les entreprises du CAC 40 ont redistribué plus de 100 milliards d’euros à leurs actionnaires. Cette somme astronomique, record absolu, tranche violemment avec les sacrifices imposés à la population. La fracture sociale et économique s’élargit, orchestrée par un système où les élites prospèrent sur le dos de la nation.
Les dividendes versés par le CAC 40 ont atteint 72,8 milliards d’euros en 2024, en hausse de 8,5 %. Ce chiffre record démontre l’appétit insatiable des actionnaires, qui ont également profité de milliards supplémentaires via des rachats d’actions. Ce mécanisme, largement pratiqué par les multinationales, booste artificiellement la valeur des titres et concentre encore plus les richesses dans les mains des investisseurs.
Pendant ce temps, la France fait face à des défis colossaux : des hôpitaux sous-financés, une réforme des retraites contestée et des infrastructures qui s’effondrent. Les sacrifices demandés aux citoyens se multiplient, avec une réduction drastique des budgets publics, tandis que les entreprises qui dominent l’économie continuent de s’exonérer de toute responsabilité fiscale. Les multinationales du CAC 40 optimisent leurs impôts à l’étranger et ne participent que marginalement au financement de l’État.
Cette situation est révélatrice d’un dysfonctionnement systémique : l’argent « magique », soi-disant inexistant pour les services publics, coule à flots dans l’économie casino des marchés financiers. L’illusion d’une solidarité nationale est brisée et confirme ainsi que les efforts exigés ne concernent que les classes moyennes et populaires.
Un modèle économique qui détruit les classes moyennes
Le gouvernement justifie l’austérité par la nécessité de réduire le déficit et la dette publique. Cependant, ce discours masque une réalité brutale : la pression fiscale repose presque exclusivement sur les classes moyennes, alors que les grandes entreprises et les ultra-riches bénéficient d’exemptions et de privilèges. En 2024, les travailleurs français ont vu leur pouvoir d’achat artificiellement maintenu grâce à des subventions publiques, creusant encore davantage la dette nationale.
Cette politique fragilise les piliers de la société française. 250 000 emplois industriels sont aujourd’hui menacés, signe d’un abandon progressif du secteur productif au profit de l’économie spéculative. Les multinationales préfèrent délocaliser leur production ou investir dans des pays à faible fiscalité, laissant derrière elles des territoires sinistrés et des travailleurs désabusés.
Le soi-disant « ruissellement » des richesses est une fiction. Les profits ne descendent pas dans l’économie réelle : ils restent captifs des actionnaires, privant les salariés et les petites entreprises de ressources indispensables à leur survie. Ce modèle, profondément inégalitaire, sape la cohésion sociale et accélère la destruction des classes moyennes, colonne vertébrale de la France.
Un système fiscal qui ignore les véritables responsables
Face à cette situation, le gouvernement a proposé en 2024 une taxe de 8 % sur les rachats d’actions. Cette mesure, largement insuffisante, ne rapportera que 200 millions d’euros au budget de l’État, soit une somme dérisoire au regard des milliards redistribués aux actionnaires. Ce « coup de communication » ne trompe personne, il ne s’attaque pas aux racines du problème et laisse intact un système profondément injuste.
Certains partis politiques, comme le Rassemblement National, appellent à une taxation beaucoup plus sévère des multinationales, avec des propositions allant jusqu’à 33 %. Pourtant, ces initiatives restent marginales face à la puissance des lobbies économiques et financiers. Les entreprises du CAC 40, qui réalisent l’essentiel de leurs bénéfices à l’étranger, se dédouanent de toute contribution réelle à l’économie nationale.
Les défenseurs de ce modèle affirment que le CAC 40 n’a pas été épargné par la crise, avec une baisse de 2,2 % des indices en 2024. Mais cette performance boursière cache une réalité plus inquiétante : la concentration des richesses dans un cercle restreint d’élites, pendant que l’État est contraint de ponctionner toujours plus les ménages pour financer ses déficits.