🔥 Les essentiels de cette actualité
- Édouard Philippe de nouveau accusé de détournement de fonds publics et favoritisme. Une lanceuse d’alerte dénonce des pratiques douteuses à la Cité numérique du Havre.
- Une convention de 2,154 millions d’euros attribuée sans concurrence à LH French Tech, créée et présidée par une adjointe de Philippe. L’association a fermé en 2023.
- Le Parquet national financier enquête depuis septembre 2023. Philippe nie et discrédite la plaignante, mais l’affaire patine. La justice protège-t-elle ses élites?
Une nouvelle affaire éclabousse l’ancien bras droit de Macron : soupçons de détournement de fonds publics, favoritisme, prise illégale d’intérêt, concussion et harcèlement moral. Rien que ça.
Le maire du Havre et patron du parti Horizons, fait l’objet depuis septembre 2023 d’une enquête du Parquet national financier (PNF) après une première plainte déposée par une lanceuse d’alerte.
Depuis, le PNF a même perquisitionné ses bureaux au printemps.
Et l’affaire rebondit : le 20 juin, l’avocat Jérôme Karsenti dépose une nouvelle plainte pour le compte de la même lanceuse d’alerte, qui accuse l’ex-Premier ministre d’avoir transformé la Cité numérique du Havre en guichet pour copains bien placés.
Le cœur du scandale : la convention suspecte
Tout part d’une convention d’objectifs pluriannuelle signée en juillet 2020 pour animer la Cité numérique : Édouard Philippe, alors président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, signe avec Stéphanie de Bazelaire, qui joue à la fois le rôle d’adjointe à l’innovation et celui de présidente bénévole de l’association LH French Tech.
Résultat : un contrat de 2,154 millions d’euros accordé sans rival sérieux après un appel d’offres lancé en mars 2020.
Conflit d’intérêts ? Pour la plaignante, ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine entre septembre 2020 et avril 2023, c’est « absolument évident ».
La structure LH French Tech, créée en 2020 et seule candidate, a raflé la mise sans opposition, puis a mis la clé sous la porte en 2023 après avoir englouti l’argent public.
Édouard Philippe contre-attaque : le refrain habituel
Face à cette nouvelle plainte, Philippe sort la sulfateuse. Fidèle à son style, il rejette tout en bloc :
« Avec cette nouvelle plainte pour les mêmes faits, et en choisissant semble-t-il d’en évoquer d’autres, la plaignante poursuit sa triste vendetta, qui n’a rien à voir avec le cri d’une lanceuse d’alerte mais tout à voir avec l’insatisfaction d’une haute fonctionnaire dont le contrat n’a pas été renouvelé. »
Bref : discréditer le messager, éluder le message. Une méthode qu’on connaît par cœur.
Dans le viseur également : Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias, directrice des services généraux du Havre Seine Métropole.
Toutes deux devront répondre de leur rôle dans ce feuilleton aux airs de « copinage institutionnalisé ».
Une vie broyée pour avoir dit la vérité
Pendant ce temps, l’affaire patine. « On ne sait vraiment pas où va se diriger l’enquête », soupire Me Karsenti, qui redoute une paralysie du PNF face à « un futur probable candidat à la présidentielle ».
Même son de cloche du côté de la plaignante, qui constate amèrement :
« J’ai l’impression que l’affaire n’avance pas. Je continue à subir les conséquences de mon alerte alors que je n’ai fait que mon devoir. »
Quand la République protège ses copains
Pendant que l’affaire traîne, les élites se protègent, la justice temporise, et le citoyen trinque.
Conflit d’intérêt flagrant, absence de concurrence, magouilles en réunion fermée : la mécanique est rôdée.
Pendant qu’on nous sermonne sur la rigueur budgétaire, certains copains se gavent sans complexe.
Cette nouvelle affaire fragilise encore la confiance dans des institutions déjà en lambeaux.
Et Philippe, qui rêve tout haut de 2027, joue l’amnésique. Bienvenue en République des intouchables.
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