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LES RACINES PROFONDES DE LA CRISE SYSTÉMIQUE DU CAPITALISME AVEC FRANCIS COUSIN

Francis Cousin sur la crise terminale et systémique du capitalisme

Francis Cousin : la critique radicale du capital et de son histoire

Francis Cousin, docteur en philosophie et écrivain, s’est distingué par la publication de plusieurs ouvrages critiquant le capitalisme et son histoire. Il se revendique héritier des idées de Karl Marx et Friedrich Engels, pionniers de la critique radicale du capitalisme, visant à remettre en question l’ensemble du système dominé par la valeur d’échange.

Lors de notre entretien, il affirme aller au-delà du savoir académique universitaire et de ce qu’il qualifie de « crétinisme », en proposant une perspective révolutionnaire visant à abolir le capitalisme, l’argent et l’État, pour instaurer une communauté universelle basée sur des principes d’amour, de production orientée vers les besoins humains et de conscience collective.

Francis Cousin
Francis Cousin.

La géopolitique profonde et la dialectique de l’histoire

Selon Francis Cousin, la géopolitique profonde représente une discipline permettant de saisir l’intégralité du monde, au-delà des critiques superficielles, des perspectives partielles et des subjectivismes.

Cette approche vise à comprendre la dialectique de l’histoire, en examinant le mouvement contradictoire du capitalisme, actuellement en crise terminale.

Il explique que cette crise découle de l’érosion de la valeur d’échange, qui constitue la forme abstraite et universelle de la richesse dans le cadre du mode de production capitaliste et insiste sur l’importance de la méthode, de la rigueur et de l’analyse génétique pour éviter d’être trompé par les apparences, les idéologies et les mensonges.

Géopolitique1

La naissance du capital et de l’État

Francis Cousin propose une analyse de l’émergence du capital et de l’État, qu’il relie à une origine commune : la rupture avec la communauté primitive, qui caractérisait le mode de vie humain pendant de nombreux millénaires.

Il met en lumière le passage du Paléolithique au Néolithique, marqué par l’avènement de l’agriculture, de la propriété, de la division du travail et de la monnaie, comme étant à l’origine de la civilisation.

Cette dernière est définie comme une séparation entre les êtres humains, la nature et le sacré.

Il examine également la domination tant formelle que réelle exercée par le capital, qui a graduellement soumis toute forme de production à la logique de la valeur d’échange, entraînant la disparition des formes de production antérieures.

Il expose enfin la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, qui reflète la contradiction interne du capital entre la valeur ajoutée par le travail humain et les avancées technologiques.

Capitalisme-Monnaie-Fiat

La crise terminale du capital et ses conséquences

Francis Cousin démontre que le capital est en crise terminale, indiquant qu’il ne peut plus se renouveler, ni se valoriser, ni même se réguler

Cette crise découle de la diminution de la plus-value humaine, laquelle constitue traditionnellement la source de la valeur d’échange, mais est progressivement remplacée par la technologie, qui ne génère pas de valeur.

Il soutient que la fin de l’économie politique signifie la fin de la logique rationnelle du capitalisme, qui tend à devenir de plus en plus chaotique, irrationnel et destructeur.

Il dénonce les répercussions de cette crise, qui se traduisent par des phénomènes tels que les conflits armés, la désinformation, l’ingénierie sociale, ainsi que des événements comme la pandémie de COVID-19 et les rassemblements tels que celui de Davos.

La critique de l’économie politique et de ses falsifications

Francis Cousin présente une critique de l’économie politique, définie comme la discipline qui révèle la réalité du capital, de son mode de fonctionnement et de sa crise.

Il fait la distinction entre le véritable Marx et ce qu’il qualifie de « faux Marx », désignant ainsi la critique radicale du capital d’une part, et le marxisme d’autre part, qu’il considère comme une idéologie ayant trahi la pensée de Marx en la réduisant à une doctrine économiste, réformiste et étatiste.

Il porte un regard critique sur le bolchevisme, qu’il considère comme une contre-révolution ayant établi un capitalisme d’État en Russie en réprimant le mouvement révolutionnaire des soviets et encourage à une lecture rigoureuse et complète du « Capital » ainsi que des autres écrits de Marx, souvent mal compris, déformés ou censurés.

Il dénonce également les impostures, les idéologies et les réformismes qu’il considère comme des obstacles à la compréhension et à la transformation du monde.

La perspective révolutionnaire et la communauté universelle

Francis Cousin avance une vision révolutionnaire comme seule issue viable à la crise du capitalisme. Selon lui, cette révolution doit viser l’abolition du capital, de l’argent et de l’État, qu’il considère comme des formes de domination, d’exploitation et d’aliénation.

Révolution

Il soutient que cette révolution doit être une insurrection continue, dépassant la simple prise de pouvoir pour viser à son abolition, en établissant une fédération de communes libres, caractérisées par une organisation autogestionnaire, démocratique et égalitaire.

Il envisage ainsi une renaissance de la véritable vie, de l’amour et de la production orientée vers les besoins humains, éléments constitutifs de la communauté universelle, qui représente l’objectif ultime de la révolution.

Le Christ radical et la critique de la religion

Francis Cousin explore le concept du Christ radical en tant que figure révolutionnaire, subversive et rebelle, qui a défié les normes établies et prêché l’amour tout en incarnant la conscience.

Il différencie le Christ de l’Église, soulignant leur opposition, car l’Église est une institution ayant trahi le message du Christ en servant le pouvoir et en déformant la foi.

Il encourage la lecture des textes originaux en grec et en latin, souvent occultés, falsifiés ou manipulés, afin de saisir le sens profond du Christ, qui réside dans la révélation de l’amour, de la conscience et de l’émancipation.

Christ

La critique de la technologie et de la cybernétique

Francis Cousin émet une critique de la technologie et de la cybernétique, les considérant comme des outils de domination du capital, de contrôle social et de destruction de l’environnement naturel.

Il met en avant le fait que la technologie constitue une extension du capital, visant à remplacer l’homme par la machine dans le but d’accroître la productivité et de réduire les coûts.

Il dénonce également la cybernétique, qu’il perçoit comme un projet visant à réduire l’humanité à la condition de machine, à fusionner le vivant et l’artificiel, dans l’objectif de créer un « homme nouveau » qui serait un esclave parfait.

Il appelle à la résistance face à la technologie, à la numérisation, à la robotisation et à la transhumanisation, qu’il considère comme des menaces pour l’humanité, la liberté et la vie.

IA- Productivité

La critique de la culture et de l’art

Francis Cousin critique la culture et l’art en les considérant comme des produits du capitalisme, de l’aliénation et de la fragmentation sociale.

Il explique que la culture représente la forme de conscience imposée par le capital, qui dicte ses valeurs, ses normes et ses codes, et qui fabrique le consentement tout en divertissant et en engourdissant les esprits.

Il analyse l’art comme une expression de la souffrance, de la révolte et de la créativité, témoignant du malaise civilisationnel et cherchant à s’échapper de la réalité tout en aspirant à la beauté.

Il prône la subversion de la culture, de l’art, de la communication et de la poésie en tant que moyens de contestation, de dénonciation et de libération.

La critique de la psychanalyse et de la psychologie

Francis Cousin critique la psychanalyse et la psychologie en les considérant comme des disciplines aux mains du capitalisme, cherchant à comprendre, à adapter et à normaliser l’être humain.

Reconnaissant que la psychanalyse a tenté de saisir le malaise dans la civilisation, l’inconscient et le désir, apportant ainsi des éléments de critique, de subversion et de jouissance, il constate que la psychologie, quant à elle, se focalise sur le comportement, cherchant à conformer l’individu aux exigences du capitalisme, le rendant ainsi manipulable.

Il appelle à une critique de la psychanalyse, de la psychologie, de la psychiatrie et de la thérapie, considérant ces disciplines comme des outils de domination, de répression et de normalisation.

Sigmund Freud
Sigmund Freud.

La critique de l’écologie et de l’animalisme

Francis Cousin critique à la fois l’écologie et l’animalisme, les considérant comme des courants de pensée qui prétendent défendre la nature et les animaux mais demeurent enfermés dans le cadre du capitalisme, étant récupérés par le pouvoir et détournés par l’idéologie.

Il reconnaît cependant que l’écologie a suscité une prise de conscience concernant la crise environnementale, la finitude des ressources et la responsabilité humaine, soulevant des questions cruciales, dénonçant des scandales et proposant des alternatives.

De même, il note que l’animalisme a permis de reconnaître la sensibilité, la souffrance et la dignité des animaux, révélant les horreurs de l’élevage industriel et plaidant pour le respect, la compassion et la libération animale.

Néanmoins, il appelle à une critique de ces mouvements, de même que de la décroissance et du véganisme, les considérant comme des initiatives qui n’interrogent pas fondamentalement le capitalisme, mais plutôt comme des illusions, des fétiches ou des modes passagères.

Écologie- Éoliennes

La critique de la démocratie et du fascisme

Francis Cousin critique à la fois la démocratie et le fascisme, les considérant comme des manifestations politiques du capitalisme visant à maintenir l’ordre, à gérer la crise et à canaliser la colère populaire.

  • Il explique que la démocratie, en tant que forme politique du capitalisme, repose sur la représentation, la mystification et la manipulation, incitant les individus à croire qu’ils sont libres, qu’ils ont le choix et qu’ils détiennent le pouvoir.
  • D’autre part, il dénonce le fascisme comme une forme politique du capitalisme reposant sur la violence, la réaction et la terreur, imposant à la population la guerre, la misère et l’oppression.

Il appelle ainsi à une critique de la démocratie, du fascisme, du populisme et du nationalisme, les considérant comme des formes politiques incapables de remettre en question le système capitaliste et représentant des pièges, des impasses et des dangers pour la société.

La critique de la philosophie et de la métaphysique

Francis Cousin critique à la fois la philosophie et la métaphysique en les considérant comme des manifestations de la pensée humaine visant à comprendre, interpréter et transcender le monde.

  • Il reconnaît que la philosophie a historiquement représenté une expression de la rationalité, de la critique et de la dialectique, engendrant des concepts, des systèmes et des théories qui ont éclairé la réalité et remis en question les dogmes, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives.
  • D’autre part, il constate que la métaphysique a souvent pris la forme de l’irrationalité, de la croyance et de l’imaginaire, engendrant des mythes, des religions et des idéologies qui ont obscurci la réalité, imposé des autorités et fermé des horizons.

Il appelle donc à une critique de la philosophie, de la métaphysique, de la religion et de la science en tant qu’expressions de la pensée qui, selon lui, restent confinées dans les limites du capitalisme, et qu’elles peuvent constituer des illusions, des fictions ou des obstacles à une véritable compréhension du monde.

La conclusion et les perspectives

Francis Cousin conclut son discours en soulignant l’impératif et la faisabilité de la révolution, de la communisation et de l’abolition du capital.

Il rappelle que la révolution constitue le mouvement historique visant à renverser le capital, à éliminer l’argent et l’État, et à instaurer une communauté universelle.

Il met en avant la notion de communisation comme processus pratique ayant pour objectif d’abolir les relations sociales capitalistes, de créer des relations sociales communistes et de mettre en place une production orientée vers les besoins humains.

Insistant sur le fait que l’abolition du capitalisme représente le but ultime de la révolution, il souligne que cela vise à libérer l’humanité, à restaurer la nature et à révéler le sacré.

Il encourage à la réflexion, à l’action, à la créativité et à l’amour, considérés comme des moyens de la révolution et des expressions de la vie elle-même.

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