Entre chantage de Washington et tensions avec la Suède, Erdogan résiste
Le 18 septembre, lors d’une réunion à huis clos avec des analystes à New York, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le parlement turc n’était pas prêt à ratifier l’adhésion de la Suède à l’OTAN, selon les sources de Middle East Eye.
Erdogan a fait remarquer que les « terroristes » continuaient à manifester dans les rues de Suède malgré les engagements pris par Stockholm d’extrader les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de sa branche syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG).
Ces derniers mois, le gouvernement suédois a autorisé les manifestations du PKK dans ses rues, illustrant ainsi le manque d’engagement de Stockholm à l’égard des exigences d’Ankara.
Erdogan a ajouté :
« Mon parlement ne voit pas cette question d’un bon œil, il n’est pas prêt à ratifier le protocole d’adhésion de la Suède. »
En outre, la volonté d’Erdogan de ratifier l’admission de la Suède a été entravée par le fait que Washington continue de retarder la vente d’avions de combat F-16 à la Turquie.
Lors du récent sommet du G20, M. Erdogan a critiqué les États-Unis pour avoir lié le paquet de F-16 à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Selon des informations turques, le parlement turc est actuellement en vacances et devrait se réunir en octobre pour discuter de l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
La Suède et la Finlande ont cherché à adhérer à l’OTAN après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, afin de se prémunir contre une éventuelle extension du conflit en Europe.
Toutefois, pour qu’un pays puisse entrer dans l’OTAN, son admission doit être approuvée à l’unanimité par tous les membres de l’alliance de sécurité ; dans le cas de la Suède et de la Finlande, la Turquie et la Hongrie se sont opposées à leur admission.
La Turquie a déjà exprimé sa volonté de ratifier l’admission de la Finlande, mais reste indécise à l’égard de la Suède, qui n’a pas empêché de nouveaux rassemblements du PKK à Stockholm, qui continue d’héberger des associés du PKK et dont le gouvernement suédois a refusé d’empêcher des manifestations controversées au cours desquelles des Corans ont été brûlés, ce qui a eu pour conséquences d’attiser les tensions entre Ankara et Stockholm.
Les tensions entre les groupes kurdes et la Turquie se sont accrues à la suite de l’attentat à la bombe de novembre 2022 à Istanbul, dont le gouvernement turc tient le PKK et le YPG pour responsables.
Ankara a donc lancé l’opération « Claw Sword » contre le PKK dans la région du Kurdistan irakien (IKR).
La semaine dernière, l’armée turque a pris pour cible plus de 30 positions du PKK dans la région du mont Gara, dans le gouvernorat irakien de Dohuk.
Source : The Cradle