L’énergie en France: un enjeu de souveraineté et d’abondance
Dans cet article, nous abordons la question de l’énergie en France, en nous appuyant sur les propos recueillis lors de notre entretien avec Loïc Le Floch-Prigent, ingénieur et ancien PDG d’Elf Aquitaine, dont la vision de la situation énergétique du pays est à la fois critique et réaliste .
Nous verrons quels sont les atouts et les faiblesses du nucléaire, de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire, ainsi que les défis et les opportunités de la transition énergétique.

Le nucléaire: une énergie abondante, bon marché et souveraine
Le nucléaire est la principale source d’électricité en France, avec environ 70% de la production. C’est une énergie qui présente de nombreux avantages, selon Loïc Le Floch-Prigent:
- Le nucléaire est abondant, car il permet de produire beaucoup d’électricité avec peu de matière première.
La France dispose de 1500 ans de réserve d’uranium, grâce au recyclage des déchets nucléaires.
- Le nucléaire est bon marché, car il a un coût de production faible, inférieur à 40 euros le mégawattheure.
C’est le résultat d’un investissement historique dans la construction des centrales, qui sont amorties depuis longtemps.
- Le nucléaire est souverain, car il assure l’indépendance énergétique de la France, qui n’a pas besoin d’importer du gaz ou du charbon pour produire son électricité.
C’est aussi un atout stratégique et diplomatique, qui confère à la France un statut de puissance nucléaire.
- Le nucléaire est aussi une énergie écologique, car il ne produit pas de gaz à effet de serre, contrairement aux énergies fossiles.
Il contribue donc à la lutte contre le réchauffement climatique, qui est le principal enjeu environnemental du XXIe siècle.

L’éolien et le solaire: des énergies intermittentes, non pilotables et dépendantes
L’éolien et le solaire sont des énergies renouvelables, qui utilisent des sources naturelles et inépuisables: le vent et le soleil.
Elles sont souvent présentées comme des alternatives au nucléaire, mais Loïc Le Floch-Prigent les considère comme des énergies complémentaires, qui présentent de nombreux inconvénients:
- L’éolien et le solaire sont intermittents, car ils dépendent des conditions météorologiques, qui sont aléatoires et imprévisibles.
Ils ne peuvent donc pas garantir une fourniture constante et stable d’électricité.
- L’éolien et le solaire sont non pilotables, car ils ne peuvent pas être modulés en fonction de la demande.
Ils sont donc soumis aux fluctuations du réseau, qui doivent être compensées par d’autres sources d’énergie, comme le gaz ou le charbon.
- L’éolien et le solaire sont dépendants, car ils nécessitent des importations massives de matériaux et de technologies, qui sont souvent produits dans des pays étrangers, comme la Chine.
Ils sont donc soumis aux aléas géopolitiques et économiques, qui peuvent affecter leur coût et leur disponibilité.
L’éolien et le solaire ont aussi un coût caché, car ils bénéficient de subventions publiques, qui faussent la concurrence avec les autres sources d’énergie.
Ils ont également un faible rendement, car ils occupent beaucoup d’espace pour produire peu d’électricité et ont enfin un impact environnemental négatif, car ils génèrent des nuisances sonores, visuelles et écologiques, qui affectent la biodiversité et le paysage.

Le marché de l’électricité: un marché artificiel, instable et injuste
Le marché de l’électricité est le système qui permet de fixer le prix de l’électricité en fonction de l’offre et de la demande.
Il est censé favoriser la concurrence, la transparence et l’efficacité, mais Loïc Le Floch-Prigent le dénonce comme un marché artificiel, instable et injuste:
- Le marché de l’électricité est artificiel, car il ne tient pas compte du coût réel de production de l’électricité, qui varie selon les sources d’énergie.
Il favorise donc les énergies les plus chères et les plus polluantes, comme le gaz et le charbon, au détriment du nucléaire et de l’hydraulique, qui sont les moins chères et les plus propres.
- Le marché de l’électricité est instable, car il suit les fluctuations du prix du gaz, qui est la principale source d’énergie utilisée pour compenser l’intermittence de l’éolien et du solaire.
Il expose donc les consommateurs à des variations importantes et imprévisibles du prix de l’électricité, qui peuvent atteindre des sommets en cas de pénurie ou de crise.
- Le marché de l’électricité est injuste, car il pénalise les consommateurs français, qui payent leur électricité plus cher que leurs voisins européens, alors qu’ils disposent d’une électricité de meilleure qualité et plus écologique.
Il empêche aussi la France de valoriser son électricité nucléaire et hydraulique sur le marché européen, qui est dominé par les intérêts des pays producteurs de gaz et de charbon.
Loïc Le Floch-Prigent propose donc de sortir du marché européen de l’électricité imposé par Bruxelles, et de revenir à la tarification, qui consiste à fixer le prix de l’électricité en fonction du coût de production.
Il plaide également pour le rôle de l’État et des régulateurs, qui doivent protéger les consommateurs et les producteurs français, et garantir la sécurité et la qualité du réseau électrique.
L’hydraulique: une énergie renouvelable, efficace et pilotable
L’hydraulique est une énergie renouvelable, qui utilise la force de l’eau pour produire de l’électricité. C’est la deuxième source d’électricité en France, avec environ 10% de la production.
C’est une énergie qui présente de nombreux avantages, selon Loïc Le Floch-Prigent:
- L’hydraulique est efficace, car il a un rendement élevé, supérieur à 80%.
Il permet de produire beaucoup d’électricité avec peu d’eau, qui est une ressource naturelle et abondante.
- L’hydraulique est pilotable, car il peut être modulé en fonction de la demande.
Il peut donc s’adapter aux besoins du réseau, et servir de complément au nucléaire, à l’éolien et au solaire.
- L’hydraulique est souverain, car il repose sur des infrastructures nationales, qui sont gérées par des opérateurs français.
Il ne dépend donc pas des importations de matériaux ou de technologies, ni des fluctuations du marché.
- L’hydraulique est aussi une énergie écologique, car il ne produit pas de gaz à effet de serre, ni de déchets nucléaires.
Il contribue donc à la transition énergétique, qui vise à réduire les émissions de CO2 et à diversifier les sources d’énergie.
Loïc Le Floch-Prigent propose donc de développer l’hydraulique, qui est la meilleure énergie renouvelable, selon lui.
Il suggère de construire de nouveaux barrages, de moderniser les centrales existantes, et d’exploiter le potentiel de l’énergie marémotrice, qui utilise les marées pour produire de l’électricité.

La transition énergétique: des défis et des opportunités pour la France
La transition énergétique est le processus qui vise à réduire la consommation d’énergie, à diversifier les sources d’énergie, et à favoriser les énergies renouvelables et propres.
C’est un enjeu majeur pour la France, qui doit faire face aux défis du réchauffement climatique, de la sécurité énergétique, et de la compétitivité économique.
Loïc Le Floch-Prigent analyse les défis et les opportunités de la transition énergétique, avec un focus sur le nucléaire, l’électricité et l’industrie.
- Le nucléaire est la solution pour l’indépendance énergétique de la France, selon Loïc Le Floch-Prigent.
Il faut construire de nouveaux réacteurs sur les sites existants, sans se laisser freiner par les délais administratifs et les normes de sûreté excessives. Il faut aussi utiliser l’uranium recyclé et développer la filière des réacteurs à fusion, qui est un projet prometteur mais encore lointain.
- L’électricité est le vecteur de la mobilité électrique, qui est une tendance forte du XXIe siècle.
Il faut adapter le réseau et les stations de recharge, et prendre en compte la différence entre l’électricité et les carburants fossiles, ainsi que l’impact environnemental du déplacement de la pollution.
- L’industrie est le moteur de la croissance économique et de l’emploi, qui sont menacés par le déficit du commerce extérieur et les obstacles administratifs et juridiques.
Il faut soutenir les compétences et les innovations françaises, notamment dans le domaine de l’énergie, et favoriser l’installation des usines sur le territoire national.
Loïc Le Floch-Prigent conclut son intervention en appelant à une prise de conscience collective et politique sur l’enjeu de l’énergie en France, qui est vital pour la souveraineté, l’abondance et le faible coût de l’énergie.
Il invite les citoyens à se renseigner, à se mobiliser et à faire entendre leur voix, pour défendre leurs intérêts et leur avenir.
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