Le 11 décembre à 7h, Finn Andreen et François Martin sont les invités de La Matinale, animée par Raphaël Besliu, sur Géopolitique Profonde.
À l’ordre du jour : la chute de l’Occident, l’annulation controversée des élections en Roumanie, la révolution de couleur en Géorgie, la fracture européenne face au conflit russo-ukrainien et l’effondrement du régime syrien de Bachar el-Assad.
François Martin est un géopolitologue, journaliste et essayiste français, diplômé de l’ESSEC et de l’EMBA HEC, et auditeur de l’IHEDN et de l’INHESJ. Avec une carrière de 40 ans dans le commerce international de l’alimentaire, il a acquis une expérience considérable sur plus de 100 pays et maîtrise six langues et est connu pour ses analyses pénétrantes sur des sujets internationaux complexes.
Finn Andreen est un entrepreneur et auteur suédois basé en France, spécialisé dans les questions géopolitiques et économiques. Connu pour ses analyses percutantes sur les rapports de force mondiaux, il intervient régulièrement dans des publications et médias pour décrypter les enjeux globaux et les dynamiques internationales.
L’annulation des élections en Roumanie : TikTok, prétexte ou réelle menace ?
« La Cour constitutionnelle annule l’intégralité du processus électoral pour l’élection du président de la Roumanie. »
L’Union européenne vient de frapper fort. Sous couvert de lutter contre une soi-disant manipulation massive orchestrée via TikTok, elle intervient directement dans les élections roumaines. Ce réseau social chinois, cible régulière d’accusations d’influence sur les jeunes, est accusé de désinformation massive. Mais au-delà des prétextes affichés, cette décision bruxelloise a tout d’un acte d’ingérence.
Avec des taux d’abstention record en Europe, l’UE semble préparer le terrain pour un contrôle renforcé des élections nationales. Une véritable contradiction pour une Union qui se targue de défendre la souveraineté des États membres.
Cette intrusion alimente un climat de défiance grandissante, notamment dans les pays de l’Est européen, déjà réticents face aux diktats migratoires et énergétiques de Bruxelles. Jusqu’à quand l’Union pourra-t-elle contenir ces fractures sans imploser elle-même ?
Géorgie : une nouvelle révolution de couleur en marche ?
La Géorgie, petit État stratégique coincé entre Russie et Europe, devient une nouvelle cible des fameuses « révolutions de couleur », orchestrées dans l’ombre par Washington. Les manifestations qui agitent Tbilissi dénoncent officiellement la corruption et un rapprochement avec Moscou. Mais les enjeux réels dépassent largement les slogans scandés dans les rues.
Pour les États-Unis, la Géorgie est un maillon-clé dans leur stratégie d’encerclement de la Russie. Soutenir des mouvements pro-occidentaux est une recette déjà testée en Ukraine. Mais cette stratégie polarise dangereusement la région, forçant Tbilissi à choisir un camp et fragilisant son équilibre intérieur.
Résultat : loin de stabiliser la situation, cette ingérence exacerbe les tensions et place la Géorgie au bord du chaos.
Fractures européennes face au conflit russo-ukrainien
Le conflit russo-ukrainien éclaire d’une lumière crue les divisions internes de l’Europe.
Les pays de l’Est, fervents soutiens de Washington, poussent à la confrontation. La Pologne, par exemple, ne cache pas son bellicisme. À l’inverse, des nations comme la Hongrie appellent à la désescalade. Ces fractures révèlent une Union européenne déchirée entre des visions géopolitiques opposées.
Pendant ce temps, le bloc des BRICS+ continue son ascension, rendant l’unité européenne plus chimérique que jamais. Les sanctions économiques contre Moscou n’ont pas ébranlé la Russie ; elles ont plutôt dopé les échanges entre l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Et tandis que l’Europe s’enfonce dans une crise énergétique, ses ambitions géopolitiques se heurtent à une réalité brutale : son influence s’érode chaque jour davantage.
La chute de Bachar el-Assad et l’ordre mondial en mutation
Après plus de dix ans de guerre civile, la Syrie semble à un tournant. Le régime de Bachar el-Assad vacille, malgré le soutien de la Russie et de l’Iran. Ce déclin reflète une mutation plus large : la transition vers un ordre mondial multipolaire.
Dans son ouvrage « Le Temps des Fractures », François Martin prédisait une scission entre un bloc occidental dominé par les États-Unis et les BRICS+. La Syrie illustre parfaitement ce basculement. Tandis que Washington réduit son engagement au Moyen-Orient, Moscou et Pékin renforcent leur influence.
Ce nouvel ordre mondial redéfinit les rapports de force, laissant l’Europe jouer les seconds rôles. Et dans cette redistribution des cartes, la Syrie pourrait bien être l’un des premiers dominos à tomber.
Une réponse
Raphaël Besliu commence à prendre conscience de la nature antidémocratique du multipartisme. Mieux vaut tard que jamais. Il suffirait que 5 % des Français aient le niveau de conscience d’Etienne Chouard pour sauver la France. Nous sommes malheureusement loin de ce pourcentage…
Les quatre fondements de la démocratie sont le RIC constituant, les autres RIC (législatif, abrogatoire, révocatoire, veto), le tirage au sort des représentants (par ailleurs, seul le principe du tirage au sort garantit la séparation des pouvoirs) et les conventions citoyennes (définies par Jacques Testart – Tout RIC devra être précédé d’une convention citoyenne dont les quinze membres tirés au sort rendront un avis éclairé sur tel sujet après avoir écouté des experts ne partageant pas la même opinion). Il n’y a pas de partis politiques dans une démocratie. Ces derniers, arme de prédilection de l’oligarchie mondialiste, dressent les Français les uns contre les autres pour le plus grand profit de cette dernière. En revanche, les représentants pourront être des membres de cercles de réflexion (Le Cercle Aristote, la Fondation Jean-Jaurès, etc. Les partis politiques deviendront des cercles de réflexion) qui auront été tirés au sort parmi des volontaires, mais il ne sera bien sûr pas impératif d’être membre d’un cercle de réflexion pour pouvoir participer à ces tirages au sort. Les représentants seront en outre soumis au mandat impératif, à la reddition des comptes en cours et à la fin de leurs mandats respectifs et pourront faire l’objet de RIC révocatoires si leurs administrés sont mécontents de leur travail.