Franklin Nyamsi, professeur en philosophie et panafricaniste dénonce la politique étrangère française en Afrique
Franklin Nyamsi est un professeur agrégé de philosophie politique et un militant panafricaniste.
Président de l’Institut l’Afrique des libertés, une organisation qui promeut la démocratie, les droits de l’homme et le développement en Afrique, il est venu nous donner sa vision du panafricanisme, des soulèvements actuels de certains pays Africains et des relations du continent avec la Russie et la Chine.
Natif du Cameroun, Franklin Nyamsi est citoyen français d’adoption.
Il a écrit de nombreux ouvrages sur la politique africaine, notamment “Réflexions pour une politique de civilisation en Afrique contemporaine”.
Il utilise les réseaux sociaux et sa chaîne Youtube pour diffuser ses idées et sensibiliser l’opinion publique sur les enjeux du continent africain.
La critique de la politique africaine de la France
Franklin Nyamsi dénonce l’occupation militaire, la monnaie néocoloniale, le soutien aux dictateurs et le chantage démocratique de la France en Afrique.
Il accuse la France de mépris, de condescendance et de déni de réalité et réclame la souveraineté et la dignité des peuples africains.
Selon lui, la France maintient une présence physique et économique en Afrique qui lui permet de contrôler les ressources naturelles, les marchés et les élites du continent.
Il affirme que la France a multiplié les maladresses et les humiliations envers ses alliés africains, en les traitant comme des subalternes ou des vassaux et souligne qu’elle a perdu la confiance et la gratitude des dirigeants africains, qui cherchent à diversifier leurs partenaires.
Franklin Nyamsi appelle à une refondation de la relation franco-africaine sur la base du respect mutuel, de la coopération équitable et de la solidarité.
Il regrette que la France ne reconnaisse pas la valeur des intellectuels franco-africains, qui pourraient être des ponts entre les deux continents et dénonce la dérive autoritaire du régime français actuel, qui a suspendu ses fonctions de professeur pour avoir exprimé ses opinions politiques.
La comparaison avec la Russie et la Chine
Franklin Nyamsi affirme que la Russie et la Chine n’ont pas colonisé l’Afrique et respectent sa diversité.
Il souligne qu’elles ont soutenu les mouvements de libération africains et ne cherchent pas à imposer leur modèle politique ou culturel.
Selon lui, la Russie et l’Afrique partagent le respect de l’altérité et de l’histoire.
Il explique que la Russie coopère avec les Africains sans prétention ni ingérence et n’a pas de visée coloniale ni de peuplement en Afrique.
Par ailleurs, Franklin Nyamsi souligne que la Chine est un partenaire économique important pour l’Afrique, qui investit dans les infrastructures, le commerce et le développement.
Il reconnaît que la Chine a des intérêts stratégiques en Afrique, mais qu’elle ne les fait pas passer avant le respect des choix des Africains, estimant qu’elle offre une alternative au modèle occidental en crise.
La recherche d’un monde multipolaire et d’une renaissance africaine
Franklin Nyamsi appelle à la coopération entre les pays africains et les puissances émergentes des BRICS, comme la Russie, la Chine, l’Inde ou le Brésil.
Il plaide pour la construction de modèles politiques et économiques inspirés de la tradition africaine et insiste sur la nécessité de réveiller la conscience historique et la mémoire africaine.
Selon lui, l’Afrique doit se réapproprier sa civilisation multimillénaire et la renouveler, car elle a une contribution originale à apporter au monde, en matière de géoéconomie, de nature et de société.
Il s’inspire de la civilisation égyptienne antique et de ses valeurs de vérité, de justice et de solidarité.
Franklin Nyamsi se réclame du panafricanisme, une idéologie de libération et de renaissance africaine.
Il explique que le panafricanisme est né de la solidarité des peuples noirs face à l’esclavage et au colonialisme et en distingue plusieurs courants : révolutionnaire, réformiste, traditionnaliste.
Il se situe dans la lignée des penseurs comme Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah ou Thomas Sankara.
La résistance et la créativité africaines
Franklin Nyamsi souligne la résilience et la vitalité des Africains face aux épreuves historiques et dénonce la globalisation et le consumérisme, qui tentent d’imposer une identité artificielle aux peuples du monde.
Il critique l’Occident, qui a perdu les rituels d’intégration sociale et d’humanisation, et qui est entré dans une crise d’identité sexuelle et de consumérisme.
Selon lui, l’Afrique a une richesse potentielle de ressources naturelles et humaines, qui doit être exploitée au profit des Africains et non des puissances étrangères.
Il appelle les jeunes Africains à se former, à s’informer, à s’organiser et à s’engager pour le développement de leur continent, les invite à résister aux modèles illusoires et à valoriser leur racine africaine.
Franklin Nyamsi exprime son espoir pour l’avenir de l’Afrique, qu’il voit comme un acteur majeur du monde de demain.
Il encourage les Africains à se réapproprier leur histoire, leur culture, leur langue et leur spiritualité.
Il les exhorte à se libérer des chaînes du néocolonialisme, du tribalisme, de la corruption et de la violence et à créer des synergies entre les pays africains, les diasporas africaines et les amis de l’Afrique.
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