L’HISTOIRE FASCINANTE DES CROISADES : ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ | ARAM MARDIROSSIAN | GPTV

Le 30 octobre à 12h30, Aram Mardirossian est l’invité de Nicolas Stoquer sur GPTV.

Aram Mardirossian, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est un historien et juriste franco-arménien. Il est reconnu pour ses travaux sur le génocide arménien et la protection des chrétiens d’Orient. En tant que défenseur des droits de l’homme, il critique la négligence de l’État laïque français envers la christianophobie croissante. Son engagement s’étend à la défense du patrimoine religieux et des croyances chrétiennes, notamment face aux crimes haineux et aux profanations.

Mythes et réalités des croisades

Les Croisades, souvent simplifiées en guerres saintes d’expansion, étaient bien plus nuancées. Loin d’être des entreprises lucratives, elles visaient principalement à défendre les chrétiens d’Orient, dont les conditions de vie se dégradaient dans un contexte majoritairement musulman. La première croisade en 1099, qui conduisit à la prise de Jérusalem, symbolise cette idée de « guerre juste » au service de la foi. Ce concept de guerre sainte se fonde autant sur la protection des Lieux saints que sur la garantie de liberté religieuse pour les chrétiens locaux.

Dans cette perspective, la notion de « vérité unique » est centrale dans les trois religions abrahamiques – christianisme, judaïsme et islam. Des penseurs comme Maïmonide ont renforcé cette vision, justifiant un traitement différencié envers les infidèles. Alors que l’Islam dominait progressivement le Moyen-Orient, les chrétiens y étaient relégués au statut de dhimmi, initiant une période difficile pour ces communautés. L’exclusion de lieux saints en est un exemple : La Mecque reste interdite aux non-musulmans.

Jauger les croisades avec des valeurs modernes

Analyser les Croisades avec un regard contemporain peut brouiller leur signification historique.

À l’époque, pouvoir religieux et politique étaient indissociables. Les croisés n’ont jamais envisagé d’attaquer des sites islamiques majeurs comme La Mecque ou Médine, se concentrant sur Jérusalem, symbole de la chrétienté.

L’impact des croisades et les interprétations modernes

Les croisades, souvent marquées par des victoires islamiques comme celles de Saladin ou de Baibars, sont célébrées dans le monde musulman comme des succès héroïques contre les envahisseurs étrangers. À la fin de cette période, près de deux siècles après la première croisade, le contrôle chrétien du Levant était perdu, et les papes, dont Boniface VIII, appelaient à une réconciliation et à des actions pacifiques pour éviter de nouvelles tensions religieuses. En Europe, ces guerres aboutirent également à une prise de conscience de la violence des conflits, et le pape Jean-Paul II a formellement exprimé des regrets pour ces guerres.

Aujourd’hui, alors que les États-Unis ont mené des interventions militaires en Irak, en Syrie et en Libye, certains commentateurs font un parallèle avec les croisades, estimant que les motifs de défense religieuse et culturelle ont cédé la place à des enjeux politiques et économiques complexes, souvent en faveur de puissances dominantes.

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2 Responses

  1. Bonjour
    Ça me touche car mes ancêtres capétiens, Robert 1er de Dreux, Robert II de Dreux, Pierre Ier de Dreux dit Maucler (mort en mer de retour de la 7e croisade en 1250) et Jean II de Bretagne (deux croisades dont la 9e mort de st Louis) ont participé à ces Croisades. Ça m’intéresse de retrouver la vérité sans un regard contemporain qui fausse toute vérité historique.

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