Le 21 Novembre à 12h30, Marie-Pascale Rémy est l’invitée de Nicolas Stoquer, en direct sur Géopolitique Profonde.
Marie-Pascale Rémy est une auteure et conférencière spécialisée dans la connaissance de soi et la spiritualité. Après une expérience de mort imminente en 1989, elle a orienté sa recherche vers l’enseignement de Rudolf Steiner, influençant profondément son parcours. Parmi ses ouvrages notables figure Saint Michel, renaître dans le combat spirituel, qui explore la dimension spirituelle du combat intérieur à travers l’archétype de l’Archange Saint Michel. Elle a également écrit plusieurs ouvrages sur le développement personnel, l’ange gardien et les mythes du féminin.
Un avertissement ancien mais toujours actuel
Depuis des siècles, des textes bibliques comme l’Apocalypse de Jean ou les lettres des apôtres évoquent une figure inquiétante : l’Antéchrist. Ce personnage, décrit comme séduisant et puissant, promettrait paix et unité, mais cacherait des intentions de contrôle total. Vladimir Soloviev, dans Les Trois Entretiens, imaginait un homme jeune et charismatique, manipulant les foules pour instaurer une domination subtile mais redoutable.
Les récits bibliques et les interprétations qui en découlent continuent de captiver, non seulement pour leur mystère, mais aussi parce qu’ils résonnent avec des défis contemporains liés au pouvoir, à la manipulation et à la perte de repères spirituels.
Ahriman : la menace d’une déshumanisation technologique
Au début du XXe siècle, Rudolf Steiner enrichit cette réflexion en décrivant Ahriman, « le démon des machines ». Selon lui, cette entité incarne les dérives du matérialisme et de la technocratie, qui risquent de faire oublier l’essentiel : la spiritualité et la nature humaine. Steiner voyait dans les progrès technologiques un danger latent, celui d’une société dominée par une froide efficacité, réduisant l’individu à une donnée dans un système. Ahriman ne serait pas un être visible ou unique, mais une force agissant à travers des idéologies et des structures, façonnant une réalité où la technologie servirait à contrôler plus qu’à libérer.
Steiner considérait cette influence comme un défi spirituel pour l’humanité. Si les innovations technologiques permettent des avancées majeures, elles comportent aussi le risque d’éloigner l’homme de ses valeurs fondamentales, de sa capacité à ressentir, à créer et à s’épanouir. Ainsi, Ahriman ne représenterait pas la destruction totale, mais une nouvelle manière de vivre, où le calcul et l’efficacité primeraient sur l’humain.
Un écho troublant dans notre monde actuel
Les évolutions contemporaines semblent valider ces visions prophétiques. L’intelligence artificielle prend une place centrale dans de nombreux secteurs, transformant non seulement le travail, mais aussi la manière dont les individus interagissent. Le numérique est omniprésent, reliant les populations comme jamais auparavant, mais rendant également possible une surveillance accrue et une perte de contrôle sur des données personnelles essentielles. Certains discours politiques sur un « nouveau monde » ou un « monde d’après » alimentent ces préoccupations, en évoquant des systèmes plus centralisés où les libertés individuelles pourraient être mises de côté au profit d’une prétendue sécurité collective.
Les figures de l’Antéchrist ou d’Ahriman ne seraient pas nécessairement visibles ou incarnées dans une seule personne. Leur pouvoir réside dans l’influence des systèmes et des idéologies qui transforment subtilement notre société. La fascination pour des solutions immédiates, pour des technologies capables de résoudre des crises mondiales, peut préparer un terrain propice à une forme de domination insidieuse.
On se rappelle tous des paroles d’Emmanuel Macron en 2020 :
« Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’évènement est là, elle arrive, qu’il s’agisse du terrorisme, de cette grande pandémie ou d’autres chocs. Il faut la combattre quand elle arrive avec ce qu’elle a de profondément inattendu, implacable. »
Cela peut être mis en parallèle avec l’Antéchrist, figure apocalyptique symbolisant le mal et les chocs mondiaux, dont l’arrivée est aussi vue comme une épreuve imprévisible et dévastatrice.
Préserver nos valeurs face aux dérives
Ces prophéties ne doivent pas être perçues comme des annonces apocalyptiques, mais comme des appels à la vigilance. Elles invitent chacun à réfléchir aux implications des choix collectifs et individuels dans un monde de plus en plus technologique. À mesure que l’humanité progresse, elle doit aussi se poser des questions essentielles : les avancées actuelles servent-elles réellement l’humain, ou facilitent-elles une perte de contrôle ?
Il est crucial de préserver nos libertés, nos valeurs fondamentales et notre humanité face à des promesses séduisantes mais parfois trompeuses. Résister aux dérives matérialistes ou technocratiques ne signifie pas rejeter le progrès, mais apprendre à l’utiliser de manière équilibrée, en restant fidèle à ce qui nous définit : notre capacité à aimer, à créer et à discerner ce qui est juste.
Une réponse
Sanctifier.