Fin de l’abondance : la crise économique, énergétique et écologique de la France et de l’Europe
Dans cet entretien, Philippe Murer, économiste d’inspiration gaulliste et social, spécialiste de l’environnement et de l’énergie, et auteur d’un ouvrage sur la transition écologique nous explique les causes et les conséquences de la crise actuelle, ainsi que les solutions possibles pour réaliser une transition écologique et retrouver la souveraineté nationale.
La médiocratie des élites et le capitalisme de connivence
Philippe Murer analyse le système politique, médiatique et économique actuel, qu’il qualifie de « médiocratie ».
Selon lui, les élites qui nous gouvernent sont incompétentes, corrompues, cyniques et menteuses et sont soumises à la pensée unique, au néolibéralisme et à l’Union européenne, qui leur imposent des politiques contraires aux intérêts de la France et des Français.
Elle sont déconnectées de la réalité et du peuple, qu’elles méprisent et infantilisent.
Philippe Murer dénonce le capitalisme de connivence, qui permet aux grandes entreprises, aux banques et aux multinationales de dominer l’économie et de s’enrichir au détriment du bien commun.
Il explique le rôle de la Banque centrale européenne, qui crée de la monnaie à partir de rien, et la prête aux banques privées à des taux très bas, pour qu’elles spéculent sur les marchés financiers.
Ce phénomène s’illustre avec les exemples de Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui a vu sa fortune augmenter de 100 milliards d’euros pendant la crise sanitaire, et de Sanofi, le géant pharmaceutique, qui a licencié des milliers de salariés en France, tout en touchant des milliards d’euros de subventions publiques.
Philippe Murer oppose les intérêts privés et l’intérêt général, et indique qu’il faut remettre l’économie au service de la société, et non l’inverse, rétablir la justice sociale et fiscale, et lutter contre l’évasion fiscale, qui prive l’Etat de ressources nécessaires pour financer les services publics, comme la santé, l’éducation, la sécurité…
La Dette Publique, la Loi Rothschild et le risque d’effondrement
Philippe Murer évoque la dette publique, qui représente le montant total des emprunts contractés par l’Etat pour financer ses dépenses.
La dette publique française a atteint des niveaux historiques, dépassant les 120% du PIB, à cause de la perte de compétitivité, de la crise sanitaire et des plans de relance.
Cette dette est insoutenable, et qu’elle peut être attaquée par les spéculateurs ou les investisseurs étrangers, qui peuvent exiger des taux d’intérêt plus élevés, ou refuser de prêter à la France.
Philippe Murer lie la dette publique au cadre législatif de la loi Rothschild de 1973.
Cette loi interdit à l’État d’emprunter à taux zéro auprès de sa propre banque centrale, dans ce cas, la Banque de France.
En conséquence, l’État doit se tourner vers les banques privées, engendrant des taux d’intérêt plus élevés et une augmentation significative de la dette et de ses intérêts.
Il plaide pour l’abrogation de cette loi afin de restaurer la souveraineté budgétaire, permettant ainsi de financer les dépenses publiques indépendamment des banques privées.
La Fragilité de l’Euro et la Souveraineté Monétaire
La dette publique est également liée au problème de l’euro, monnaie unique qui ne convient pas aux différents pays de l’Europe, qui ont des économies et des besoins différents.
Philippe Murer examine la vulnérabilité de l’euro face aux divergences économiques entre les pays membres de l’Union européenne.
Il souligne que, malgré les risques de dégradation de l’euro, les dirigeants européens sont déterminés à le préserver, quitte à adopter des politiques d’austérité similaires à celles mises en œuvre en Grèce.
Il argumente en faveur d’une sortie de l’euro pour récupérer la souveraineté monétaire, permettant ainsi la dévaluation de la monnaie pour stimuler la croissance et restructurer la dette.
Le pic pétrolier et la dépendance énergétique
Philippe Murer nous alerte sur le problème du pic pétrolier, c’est-à-dire le moment où la production mondiale de pétrole atteint son maximum, avant de stagner ou de décroître.
Or, la consommation mondiale de pétrole augmente malgré les limites des ressources, ce qui entraîne un risque de pénurie, de flambée des prix et de crise socio-économique.
Il nous rappelle que le pétrole est la source principale d’énergie dans le monde, et qu’il est utilisé pour les transports, l’agriculture, l’industrie, le chauffage, etc.
Philippe Murer nous montre aussi que la France et l’Europe sont très dépendantes du pétrole, qu’elles importent massivement de pays comme la Russie, l’Arabie saoudite, l’Iran ou le Venezuela.
Il cite une phrase de Macron qui révèle la gravité de la situation :
“Si on arrête de vendre des armes à l’Arabie saoudite, on n’a plus de pétrole”.
Il explique que les sanctions contre la Russie, décidées par l’Union européenne sous la pression des Etats-Unis, ont aggravé la situation, en privant l’Europe d’une source de pétrole et de charbon bon marché et proche géographiquement.
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, imposée par l’Allemagne, a également réduit la production d’électricité en France, et augmenté la dépendance au gaz.
Philippe Murer constate que la fin de l’abondance énergétique signifie le déclassement de la France et de l’Europe, qui vont perdre leur niveau de vie, leur compétitivité et leur influence dans le monde et qu’il faut réduire la consommation d’énergie et changer de mode de vie, en privilégiant les circuits courts, les transports en commun, le télétravail…
La Transition Énergétique et le Nucléaire
La Nécessité de la Transition Énergétique
Philippe Murer aborde la transition énergétique, un passage d’un modèle énergétique basé sur les énergies fossiles vers un modèle axé sur les énergies renouvelables.
Il souligne l’importance de cette transition pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, limitées et onéreuses.
L’Avantage du Nucléaire
Le nucléaire est présenté comme une source d’énergie propre, abondante et indépendante, capable de remplacer les énergies fossiles.
Philippe Murer met en avant les avantages du nucléaire : absence d’émissions de CO2, utilisation minimale de matières premières et contribution à la sécurité énergétique de la France.
Il préconise la construction de davantage de centrales nucléaires et le développement de l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire pour alimenter les transports.
Critique de la Politique Énergétique Actuelle
Il critique la politique énergétique de l’Union européenne et de la France, qui favorisent les énergies renouvelables au détriment du nucléaire, malgré leur coût élevé, leur intermittence et leur impact environnemental.
L’Écologisme versus l’Écologie
La Distinction entre Écologisme et Écologie
Philippe Murer établit une distinction claire entre l’écologisme, perçu comme une idéologie destructrice pour l’industrie et le progrès, et l’écologie, une science axée sur la préservation de l’environnement en harmonie avec le bien-être humain.
Il critique l’écologisme pour sa dépendance aux énergies renouvelables et son opposition au nucléaire, tandis que l’écologie est présentée comme favorable au nucléaire.
La Vision Écologique de Philippe Murer
L’écologie, selon Philippe Murer, est compatible avec l’industrie et le progrès, à condition de respecter des principes tels que le recyclage et la production locale.
Il soutient que le nucléaire est essentiel pour répondre aux besoins énergétiques modernes sans compromettre l’environnement.
Philippe Murer appelle à une approche lucide et pragmatique, choisissant le nucléaire comme solution énergétique optimale pour la France et l’Europe.
Il préconise également un retrait de l’Union européenne et de l’euro pour retrouver la souveraineté économique et environnementale.
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