« N’embauchez plus d’humains » : Artisan veut remplacer l’Homme par l’IA

Artisan lève 25M$ avec un slogan choc : "N'embauchez plus d'humains". Une startup IA qui embauche… tout en prônant leur disparition. Artisan lève 25M$ avec un slogan choc : "N'embauchez plus d'humains". Une startup IA qui embauche… tout en prônant leur disparition.

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Artisan lève 25 millions de dollars pour son IA, mais embauche à tour de bras. Contradiction ou nécessité ?
  • Campagne choc « Arrêtez d’embaucher des humains » : un coup marketing qui cache une réalité bien humaine.
  • Les promesses de l’IA contre la réalité du terrain : les entreprises tech ont encore besoin de cerveaux humains.

Artisan vient de lever 25 millions de dollars lors d’une Série A menée par Glade Brook Capital. Parmi les investisseurs figurent notamment Y Combinator, Day One Ventures, HubSpot Ventures, Oliver Jung, Fellows Fund et d’autres figures bien connues du capital-risque.

Une levée de fonds qui surprend, car elle propulse une startup qui prône l’IA à tout prix… tout en embauchant massivement des humains pour faire tourner la machine.

Une belle pluie de millions pour une startup qui, ironie du sort, s’est fait connaître en prônant un monde sans salariés, avec sa campagne choc : « Arrêtez d’embaucher des humains« . Résultat ? Artisan emploie aujourd’hui 35 personnes et cherche à en recruter 22 de plus. Cherchez l’erreur.

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Comme souvent dans la tech, les discours futuristes ne tiennent pas deux minutes face à la réalité du terrain. On nous promet un avenir automatisé, sans employés, sans friction… mais dès qu’il s’agit de faire tourner une boîte, ce sont encore des humains qu’on recrute à tour de bras.

Et pendant que cette startup californienne récolte des millions en promettant de « révolutionner » les ventes grâce à l’IA, nos PME françaises, elles, se débattent avec des refus bancaires et des trésoreries exsangues. L’argent coule à flots pour les vendeurs de rêves, pendant que le tissu économique local s’étiole. Toujours la même rengaine : les élites investissent dans la disruption… tant qu’elle ne les dérange pas personnellement.

Une levée de fonds pour supprimer les humains… ou en embaucher plus ?

Y Combinator, l’un des investisseurs mentionnés, est connu pour avoir financé des centaines de startups dont beaucoup n’hésitent pas à délocaliser leurs emplois vers des pays à bas coûts. Faut-il s’en réjouir ? J’en doute fortement.

Entre-temps, Carmichael-Jack et son associé de 30 ans, Sam Stallings (ancien chef de produit chez IBM), ont traversé la tempête classique des débuts d’entreprise – avec son lot de bordel organisationnel et de crises existentielles. Faut dire que créer quelque chose de zéro, c’est rarement un long fleuve tranquille, surtout quand le système bancaire et les investisseurs vous tournent autour comme des vautours…

Artisan fait partie des entreprises en plein essor dans le marché très surveillé des représentants commerciaux propulsés par l’IA. La boîte s’est surtout fait remarquer avec sa campagne marketing provocatrice « Arrêtez d’embaucher des humains », qui a déclenché une avalanche d’articles, de posts sur les réseaux et de commentaires—allant même jusqu’à quelques menaces de mort, d’après la société elle-même.

« Arrêtez d’embaucher des humains », source Artisan

La stratégie de communication d’Artisan

Cette startup n’hésite pas à provoquer dans un secteur où l’automatisation menace de plus en plus d’emplois traditionnels. Sa stratégie de communication, volontairement clivante, a réussi à attirer l’attention… et pas qu’un peu !

Pendant que nos politiques nous parlent d’insertion professionnelle, ces nouvelles technologies américaines préparent tranquillement le terrain pour une économie où l’humain devient optionnel. C’est le même système qui nous impose leurs règles tout en détruisant nos emplois.

On pourrait se demander pourquoi nos dirigeants restent silencieux face à ces technologies qui risquent de transformer radicalement notre marché du travail. Probablement parce qu’ils sont trop occupés à nous inventer de nouvelles taxes plutôt qu’à protéger les intérêts des travailleurs français.

Artisan lève 25M$ avec un slogan choc : "N'embauchez plus d'humains". Une startup IA qui embauche… tout en prônant leur disparition.

Le 1er avril, Carmichael-Jack a poussé le bouchon plus loin en annonçant sa prétendue « démission » face au tollé général. Il affirmait céder sa place à un « PDG-IA ». Une farce de poisson d’avril, bien sûr. Carmichael-Jack reste fermement agrippé à son fauteuil de patron, jouant avec les émotions du public.

Plus ironique encore, quand on demande à Carmichael-Jack s’il croit vraiment que l’IA va remplacer les humains, il répond sans hésiter : « Non, ce qui est assez marrant vu qu’on a quand même fait ces panneaux publicitaires avec écrit ‘arrêtez d’embaucher des humains’… mais c’était surtout pour attirer l’attention. »

Les contradictions et la réalité du marché du travail

Une contradiction comme tant d’autres dans ce monde où les élites nous vendent un futur automatisé tout en sachant pertinemment que c’est du vent. Comme d’habitude, ils jouent sur nos peurs pour vendre leur camelote.

La stratégie est bien rodée : créer la panique, puis se présenter comme la solution. On l’a déjà vu ailleurs, non ?

Pendant que les grands patrons s’amusent avec leurs provocations publicitaires, les vrais travailleurs français, eux, se demandent comment joindre les deux bouts face à l’inflation galopante. Mais ça, bizarrement, ça n’apparaît jamais sur leurs panneaux d’affichage.

Typique de ces entreprises technologiques qui se permettent de jouer avec nos angoisses tout en préparant discrètement leur prochain coup marketing.

« L’humain prend encore plus de valeur quand l’IA génère du contenu », explique-t-il sans détour. 

Fait surprenant, sa boîte emploie déjà 35 personnes en chair et en os et cherche à en embaucher 22 de plus, notamment dans les ventes. Ils viennent aussi de recruter un nouveau directeur technique, Ming Li, un gars qui a fait ses classes chez Deel, Rippling, TikTok et Google.

La réalité derrière les promesses de l’IA

Le monde nous raconte que les robots vont nous voler notre gagne-pain, mais la réalité semble bien différente. Ces élites technologiques qui nous vendent l’apocalypse continuent d’embaucher à tour de bras – pas pour faire joli dans le paysage, mais parce qu’ils ont besoin de vrais cerveaux humains.

Et pendant qu’on nous serre la ceinture, ces entreprises s’arrachent les meilleurs talents comme ce Ming Li. Encore un de ces privilégiés qui papillonne d’une multinationale à l’autre, accumulant probablement les stock-options pendant que le Français moyen se demande comment finir le mois.

Artisan lève 25M$ avec un slogan choc : "N'embauchez plus d'humains". Une startup IA qui embauche… tout en prônant leur disparition.

Carmichael-Jack avoue qu’Artisan n’a pas échappé au phénomène de désertion clientèle qui frappe tout le secteur des IA commerciales. Comme ses concurrents, l’entreprise a vu plusieurs clients claquer la porte sans crier gare.

Les petits commerciaux remplacés par des robots qui envoient des mails à la chaîne : une véritable menace pour nos emplois ou simple fantasme technologique ? L’industrie balbutiante des agents IA censés nous remplacer ne tient pas encore ses promesses – pour l’instant.

Les défis de l’automatisation dans les ventes

Les vendeurs débutants semblent être la cible parfaite pour les robots IA : ceux qui passent leurs journées à envoyer des emails à froid. Mais ne vous inquiétez pas trop vite. Cette industrie est encore dans ses couches-culottes, et sa réputation n’est pas franchement glorieuse.

On nous vante des produits révolutionnaires, mais la réalité est bien différente. Ces systèmes automatisés tombent régulièrement en panne ou envoient des messages tellement robotiques qu’ils finissent directement à la poubelle. J’ai vu passer des exemples d’emails générés par IA qui feraient rougir même le commercial le plus inexpérimenté.

Derrière les promesses marketing se cache une vérité que les élites technologiques préfèrent taire : ces outils restent fondamentalement médiocres. Comme toujours, on nous présente l’IA comme la solution miracle qui va nous « libérer » de nos emplois. Mais quand on creuse un peu, on découvre que c’est surtout un moyen pour les grands groupes de réduire leurs effectifs et d’augmenter leurs marges.

Alors oui, l’automation va continuer à progresser. Mais non, votre neveu qui vient de décrocher son premier job dans la vente n’est pas encore menacé par un algorithme. Du moins pas aujourd’hui.

« Les IA commerciales ont un taux de réponse pitoyable, et leurs clients les lâchent les uns après les autres », avoue Carmichael-Jack sans détour. « J’ai littéralement des sueurs froides quand je relis les emails envoyés par notre produit à l’époque de Y Combinator », a-t-il confié. 

La vérité, c’est que leur outil délirait complètement lors de son lancement.

Faut dire que ces premières générations d’intelligences artificielles chargées de démarcher des clients étaient bien bancales. C’est comme confier votre prospection à un stagiaire complètement perdu – vous risquez plus de perdre des clients que d’en gagner.

En coulisses, beaucoup d’entreprises tech nous vendent du rêve avec leurs solutions magiques, mais la réalité est toute autre. Pendant qu’on nous vante les merveilles de l’IA qui va révolutionner notre quotidien, les résultats concrets sont souvent désastreux.

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Encore une innovation qu’on nous présente comme révolutionnaire, mais qui cache mal ses défauts. Un peu comme nos politiques qui nous promettent monts et merveilles à chaque élection, pour finalement nous servir des solutions bancales qui ne marchent pas mieux que ces IA hallucinées.

Mais au cours de l’année écoulée, Artisan affirme avoir (presque) réglé ce problème. Leur produit phare, Ava, ne fabrique des mensonges que dans un cas sur 10 000 emails, tout au plus, d’après Carmichael-Jack.

En collaborant étroitement avec Anthropic, qui fournit leur modèle d’intelligence artificielle, la société a réussi à créer des instructions beaucoup plus strictes. Les entreprises clientes rentrent désormais leurs informations via un formulaire précis dans Ava, puis utilisent un ensemble de commandes rigides.

« Ça ne laisse plus de place pour l’invention de fausses informations, puisqu’on lui donne directement toutes les données nécessaires », explique-t-il.

Reste à voir combien de temps cette discipline tiendra face aux pressions du marché et des actionnaires, qui poussent tous vers plus de « fluidité » – comprendre, moins de vérifications.

Comme pour tous ces « progrès technologiques » qu’on nous vante, je parie que dans six mois, on découvrira de nouveaux problèmes. Ils nous jurent toujours que cette fois, c’est la bonne – exactement comme pour leurs autres « innovations » qui finissent par nous coûter plus cher et fonctionner moins bien.

Les limites de l’IA pour certaines entreprises

Carmichael-Jack nous a révélé une leçon qu’il a apprise à la dure : 

« L’IA n’est pas une solution miracle pour toutes les entreprises. Certaines feraient même mieux de s’en passer complètement. »

D’après son expérience, plusieurs secteurs ne sont tout simplement pas compatibles avec cette technologie qu’on nous vend comme révolutionnaire. C’est le cas notamment des agences de développement offshore – un domaine qu’Artisan refuse désormais catégoriquement de prendre en charge.

Cette position tranche avec le discours dominant qui nous pousse à numériser et automatiser tous les aspects de nos vies, qu’on le veuille ou non. Comme pour d’autres innovations technologiques qu’on nous impose d’en haut, l’IA n’est manifestement pas la panacée universelle que ses promoteurs prétendent.

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« Les clients trop naïfs se cassent vite la figure » face aux ventes automatisées par IA, avoue sans détour Carmichael-Jack – et il les laisse partir sans insister. Comme ses concurrents, Artisan propose des contrats avec des clauses de sortie permettant aux clients de se désengager plus tôt. Faut pas être dupe, c’est la même tactique que ces opérateurs téléphoniques qui vous facilitent l’entrée mais jamais la sortie.

« Avec le recul, on s’est planté en vendant à n’importe qui. On a appris dans la douleur que notre produit n’est pas comme un simple logiciel SaaS où tu peux signer tout le monde. Faut vraiment trier sur le volet », confie Carmichael-Jack, qui ne mâche pas ses mots.

Certains clients peinent à obtenir suffisamment de réponses via les agents d’Artisan, tandis que d’autres croulent sous des tonnes de réponses médiocres. Résultat ? Les équipes humaines s’épuisent à trier le bon grain de l’ivraie parmi ces pistes.

Je peux vous dire que cette situation rappelle étrangement la bureaucratie française : trop de paperasse inutile d’un côté, et des dossiers qui se perdent de l’autre ! C’est Carmichael-Jack lui-même qui l’affirme : le taux idéal tourne autour de 1 % de réponses.

Et franchement, quand on voit l’inefficacité chronique de nos services publics actuels, on se demande s’ils n’auraient pas intérêt à adopter cette règle du 1 % eux aussi. Mais bon, faudrait déjà qu’ils sachent compter jusqu’à cent…

Pendant ce temps, ce sont encore les petites entreprises qui trinquent, obligées de payer des salariés pour filtrer des montagnes de données inutiles. Comme si nos charges n’étaient pas déjà assez lourdes !

La surveillance généralisée par les outils d’IA

Artisan fait pourtant partie de ces vendeurs d’IA qui ont compris comment mieux cibler leurs prospects. À l’image de ce que fait l’industrie de l’automatisation des ventes depuis plus de dix ans, les systèmes comme Artisan et Actively AI commencent à éplucher nos réseaux sociaux, nos données de financement et même nos apparitions dans la presse. Leur but ? Nous ficher davantage pour savoir qui démarcher.

Ces outils lisent nos publications, scrutent nos moindres faits et gestes… et nous cataloguent sans notre consentement. Une intrusion de plus dans notre vie privée, pendant que nos dirigeants continuent de vendre nos données au plus offrant.

Artisan lève 25M$ avec un slogan choc : "N'embauchez plus d'humains". Une startup IA qui embauche… tout en prônant leur disparition.

Quand on voit que ces technologies analysent désormais les actualités qui nous concernent et nos levées de fonds, on se demande où s’arrêtera cette surveillance généralisée. Ces machines décident maintenant qui mérite d’être contacté, comme si nous n’étions plus que des numéros dans leur base de données.

Toute cette mécanique ne fait qu’amplifier le contrôle qu’exercent déjà les grandes entreprises sur notre quotidien. Et pendant ce temps-là, personne ne s’inquiète de cette nouvelle forme d’espionnage commercial qui se déploie sous nos yeux, avec la bénédiction tacite de ceux qui sont censés protéger nos libertés fondamentales.

Une stratégie de tarification innovante avec Paid.ai

Carmichael-Jack ne s’en cache pas : Artisan possède une base de données exclusive des commerces physiques – un avantage que personne d’autre ne détient. Mais face à la réputation douteuse du secteur, l’entreprise va plus loin. Elle teste actuellement une tarification flexible « basée sur le succès » avec Paid.ai, la nouvelle plateforme de facturation créée par Manny Medina. Ce dernier n’est pas un inconnu dans la tech, puisqu’il a cofondé et dirigé Outreach avant de se lancer dans cette nouvelle aventure.

Difficile de ne pas voir ici une stratégie pour se démarquer dans un milieu où les promesses non tenues sont monnaie courante. Un peu comme quand nos politiciens nous vendent du rêve avant de nous matraquer d’impôts…

Alors, innovation réelle ou simple argument marketing ? Les commerces de proximité, déjà écrasés par les taxes et la concurrence des géants du web, ont-ils vraiment quelque chose à gagner avec ce modèle ? On attend de voir les premiers résultats, mais on garde l’œil ouvert. Trop souvent, les belles promesses technologiques finissent en désillusions coûteuses pour les petits commerçants.

Nous ne devrions vendre qu’aux personnes qui tirent réellement profit du produit », déclare Carmichael-Jack. « Si on ne leur apporte pas de valeur, on ne devrait pas leur prendre leur argent.

Artisan vient d’empocher 25 millions de dollars pour pousser plus loin l’automatisation des ventes. Mais derrière le slogan « Arrêtez d’embaucher des humains », c’est bien une entreprise gérée, animée et renforcée par des humains qui grandit. Une contradiction emblématique du moment : on vend l’IA comme avenir… tout en misant encore sur les cerveaux bien humains.

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