Les conséquences des taux d’intérêt négatifs pour l’Europe
« C’est de l’argent qui ne peut pas être dépensé ailleurs », a déclaré le ministre allemand des finances, Christian Linder.
Les intérêts annuels sur la dette publique allemande ont été multipliés par 10 au cours des deux dernières années, passant de 4 milliards d’euros à 40 milliards d’euros. Ce n’est pas un chiffre particulièrement élevé, environ 1 % du PIB. Mais ce n’est pas la seule conséquence des récentes hausses de taux. Dans la course à la sortie de l’oxymore des taux d’intérêt négatifs en Europe, une multitude de changements sont en train de se produire.
Les bilans des banques centrales, gonflés par une décennie de manipulation monétaire, rapportent aujourd’hui moins que les taux d’intérêt au jour le jour. Cet écart entraîne des pertes considérables pour les banquiers centraux responsables de sa création.
La Bundesbank allemande devrait donc enregistrer une perte de 193 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie.
C’est un chiffre important pour la délicate psyché allemande. C’est le genre de chiffre qui nécessitera un renflouement par le gouvernement – indirectement avec le temps et l’inflation. Et si nous avons appris une chose de notre longue litanie de crises financières, c’est que les institutions qui ont besoin de l’aide de l’État perdent leur indépendance, sinon explicitement, du moins implicitement.
Ce n’est pas que les banques centrales aient jamais été vraiment indépendantes ; ce n’est pas le cas.
C’est que l’illusion de leur indépendance vis-à-vis des hommes politiques auxquels elles doivent rendre des comptes a fluctué au fil des décennies.
Avant la fin de ce cycle, les banques centrales des pays développés se tourneront vers leurs responsables politiques pour les supplier de leur pardonner leur sauvetage, alors même qu’elles augmenteront les taux d’intérêt, ce qui aura pour effet d’augmenter les intérêts que ces mêmes responsables politiques doivent payer sur les dettes publiques.
Toute illusion d’indépendance s’évanouira. Les appels à un changement radical viendront naturellement de la marge, car c’est l’establishment qui nous a conduits là où nous sommes.
« L’inflation et les futures pertes de valeur qui découleront de la politique monétaire de la BCE – adoptée en violation de son mandat – seront le clou dans le cercueil de la prospérité de l’Europe et la fin de l’euro », a déclaré Alice Weidel, codirigeante du parti de droite allemand AfD.
« Et personne ne pourra dire qu’il n’a pas été prévenu ».
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Source : ZeroHedge