Le 16 mars à 9h, Bojana Kondić Panić est l’invitée de Mike Borowski, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde !
Bojana Kondić Panić est l’ambassadrice de la Bosnie-Herzégovine en France depuis 2022. Diplomate de carrière, elle a auparavant exercé des fonctions dans l’administration publique bosnienne, notamment en tant qu’experte dans le domaine de la jeunesse et de la société civile. Elle est également représentante de la Bosnie-Herzégovine auprès de l’UNESCO.

Une ingérence occidentale qui étouffe la Bosnie-Herzégovine
Depuis les accords de Dayton, la Bosnie-Herzégovine n’a jamais retrouvé sa souveraineté. L’Occident, sous couvert de maintien de la paix, a installé un système où le pays reste sous tutelle étrangère. Le Haut-Représentant, une fonction imposée par les puissances occidentales, détient un pouvoir quasi-illimité, lui permettant de modifier des lois, d’invalider des décisions politiques et de sanctionner les dirigeants locaux. Loin de stabiliser la situation, cette mainmise a figé les tensions ethniques et bloqué toute réforme viable.
L’administration Biden, via son ambassade en Bosnie et le Haut-Représentant Christian Schmidt, a accentué cette pression en ciblant principalement la Republika Srpska. Les dirigeants serbes sont systématiquement criminalisés lorsqu’ils refusent la centralisation imposée par Sarajevo. Washington et Bruxelles tentent d’affaiblir leur autonomie sous prétexte de préserver l’unité du pays. En réalité, il s’agit de neutraliser un allié potentiel de la Russie, tout en consolidant l’influence américaine dans les Balkans.
Cette politique s’inscrit dans une stratégie plus large des États-Unis, qui cherchent à verrouiller la région sous leur contrôle. L’objectif est d’éviter toute résurgence d’une influence russe dans l’espace post-yougoslave, comme cela a été tenté en Serbie, au Monténégro et en Macédoine du Nord. En imposant un système politique dominé par les élites bosniaques favorables à Washington, l’Occident transforme la Bosnie en un avant-poste de l’OTAN, contre la volonté d’une partie de ses habitants.
Les Serbes de Bosnie, des citoyens de seconde zone
Malgré leur statut d’entité autonome, les Serbes de Bosnie sont traités comme une minorité indésirable par le gouvernement central bosniaque et les institutions internationales. Leurs droits sont constamment menacés par des décisions unilatérales du Haut-Représentant, qui favorisent la domination de Sarajevo. Toute tentative de renforcer leur autonomie est immédiatement réprimée par des sanctions occidentales.
Face à cette discrimination, Milorad Dodik, président de la Republika Srpska, prône une indépendance accrue pour son entité. Il refuse l’effacement progressif des Serbes sous la pression de l’Occident et des élites bosniaques. Mais chaque action en ce sens est qualifiée de « séparatiste » et immédiatement condamnée par Washington et Bruxelles. Pendant ce temps, les revendications des Croates de Bosnie pour une représentation plus juste sont également ignorées, révélant une stratégie claire : imposer un État centralisé dominé par une seule communauté.
Cette situation rappelle d’autres contextes où un peuple enraciné se voit progressivement marginalisé par des institutions supranationales et une ingérence étrangère. En France, l’immigration massive et le multiculturalisme imposé par les élites mondialisées ont provoqué des tensions similaires, où une population autochtone se voit peu à peu dépossédée de ses repères identitaires et politiques. En Bosnie, cette dynamique s’exerce sous une forme institutionnelle, où une communauté est contrainte d’accepter une domination politique contre sa volonté.
Une guerre d’influence entre les États-Unis et la Russie
La Bosnie-Herzégovine est devenue un champ de bataille entre les États-Unis et la Russie. Washington impose ses volontés par le biais du Haut-Représentant et des sanctions économiques, tandis que Moscou soutient la Republika Srpska pour contrer l’expansion de l’OTAN dans la région. Les Serbes de Bosnie, historiquement proches de la Russie, sont donc perçus comme un obstacle à l’intégration du pays dans les structures occidentales.
Cette rivalité accentue l’instabilité du pays. L’OTAN pousse à une unification forcée, tandis que Moscou encourage la résistance serbe à ce processus. L’Union européenne, incapable d’imposer une ligne claire, se contente de suivre les directives de Washington. Résultat : la Bosnie-Herzégovine est maintenue dans une crise permanente, incapable de décider de son propre destin.
Le facteur religieux joue également un rôle majeur. La Bosnie, avec sa population en partie musulmane, est un terrain stratégique pour les puissances occidentales, qui y voient un levier d’influence face aux orthodoxes serbes, historiquement liés à la Russie. Cet élément rappelle la manière dont l’Occident a utilisé la question islamique dans d’autres conflits, comme en Syrie ou en Libye, pour avancer ses pions sous prétexte de protéger certaines communautés.
Les Serbes de Bosnie refusent d’être les prochaines victimes d’une politique de division orchestrée de l’extérieur. Ils savent que toute tentative de résistance sera qualifiée d’illégitime et réprimée par des sanctions économiques et diplomatiques. Mais ils n’ont pas oublié les leçons de l’histoire : à chaque fois que l’Occident a imposé ses schémas artificiels dans les Balkans, cela s’est soldé par un échec et une nouvelle flambée de tensions.
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